Même les plus hardis guerriers ont besoin d'une pause [Libre !]

Quelle journée ! Il y avait des jours ainsi où chaque secondes semblaient comptées. Aujourd'hui faisait partie de ces jours. Effectivement, il y avait eu pas moins de six cas d'empoissonnements à Sainte-Mangouste. Six. Et, ce n'était pas des enfants ayant accidentellement joué avec les fioles de leurs parents fort peu prudents, là. Non. Absolument pas. Comme si les gens étaient soudain devenus dingues et ce disaient dans un ton complètement niais : " Tiens, vais boire une infusion de Chelidonium Majus , ça fera passer mon eczéma ! " Je vous jures, parfois je me demandais où s'en allait le monde. Quoiqu'il en soit, je ne pourrais jamais dire que mon emploi à l'hôpital sorcier était ennuyant.

Cette heure de pause était donc des plus mérité. J'avais remisé mon sarrau dans mon casier, avait salué mes collègues puis était sortie de Sainte-Mangouste, mes cheveux noirs de jais volant dans l'air frais du jour. Je me sentais déjà considérablement moins sous pression. J'affichai un sourire quelque peu soulagé et dirigeai mes pas en direction du café "Acropolis", un petit bistro Moldu londonien que j'appréciais particulièrement. J'aimais bien venir y prendre mes heures de repas, me plongeant dans un monde auquel j'appartenais à moitié. Après tout, mon père était un sang-mêlé et; par le fait même; moi aussi. J'avais donc grandit dans un univers où ce qui appartenais aux Moldus ne m'étaient pas inconnu. Certes, nous n'avions pas de télévision à la maison, mon père considérant que cela abrutissais l'esprit. Par contre, je connaissais environ tout de leur monde. Mon père. Il me manquait tellement. Je ressentais encore affreusement la culpabilité de n'avoir put le sauver, mais il fallait que la vie se poursuive. C'était ce qu'il aurait voulu. Mes yeux se perdirent quelques instants en direction des cieux et j'affichai un léger sourire avant de reporter mon attention sur la porte du bistro, que je poussai délicatement. La clochette accrochée à la porte laissa perler son tintement aux oreilles des gens présents et je saluai de la main la serveuse, que je connaissais en tant que cliente régulière.

" Bonjour Sophia " lui dit-je simplement

Je prit place à une table libre et attrapa le menu d'une main agile. Qu'est-ce que je prendrais aujourd'hui ? Une salade, tiens. J'avais envie de manger léger et, de toute manière, j'avais l'impression que mon après-midi serait aussi envenimé que mon avant-midi. Ce n'était pas le moment de laisser la digestion me faire sommeiller. J'avais perdu mon patient le plus important ... je n'allais plus jamais en perdre d'autres.

Méridith n'avait pas l'habitude d'aller dans les bistro moldu. Ses propres parents étant moldus, c'était un monde qu'elle connaissait plutôt bien. En fait, elle n'avait rien connu d'autre avant qu'elle ne commence l'école vers ses 11 ans! Cela avait été toute une nouvelle... surtout pour ses parents qui, en fait, ne l'avaient jamais réellement accepté. C'était peut-être pour cette raison, d'ailleurs, qu'elle préférait le Chaudron baveur ou les Trois balais quand venait le temps de casser la croûte.

Mais ces temps-ci, rien n'allait plus comme d'habitude. La chute de Voldemort avait amené certes une accalmie dans le bureau des Aurors, mais encore fallait-il retracer tous les Mangemorts et les livrer à la justice! Et c'était une chose plutôt difficile. Le commun des sorciers ne parvenait pas à comprendre comment, les Aurors, ne parvenaient pas à les retracer plus facilement. Un vent d'impatience soufflait constamment quand Méridith, plutôt connue pour ses nombreuses arrestations rapportées dans la Gazette du sorcier, se promenait dans des lieux sorciers, comme si tout le monde voulait lui faire comprendre qu'ils en avaient assez des Mangemorts cachés qui laissaient des pièges ici et là. C'était compréhensible... et Méridith était l'une des Aurors qui travaillaient d'arrache-pied au Ministère!

C'était donc dans l'espoir de passer inaperçue qu'elle avait choisi, exceptionnellement, ce bistro londonien. Elle poussa la porte et chercha des yeux une place libre. Il n'y en avait plus... Méridith soupira. C'était bien sa chance! Elle voulut sortir lorsque, dans un mouvement trop brusque, elle fit tomber sa baguette! Devant tous ces moldus!!! Quelle imprudence! Elle attrapa rapidement sa baguette et la cacha du mieux qu'elle put en espérant ne pas trop avoir attiré l'attention...