Au-delà des limbes
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 Des ennuis en perspective

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Nyrlae Lanthaloran

Nyrlae Lanthaloran


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MessageSujet: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 17:09

[hrp : Reprise d'un très long rp se déroulant sur Miradelphia entre la dame Protectrice Nyrlae et son garde du corps Galyn.]


[...]

« Ma dame ? »

Le messager qui venait d’entrer dans la bibliothèque leur jeta un coup d’œil interrogateur, se demandant ce qui se passait. Il tenait un pli que la jeune femme prit rapidement, préférant se plonger dans la lecture pour éviter de continuer à dévisager Galyn.

« Torlan Maeglin, le Protecteur de Cirdan Sùrion me demande un entretien… »
murmura-t-elle finalement, visiblement ravie.

Depuis le temps qu’elle tentait d’unifier un peu les protectorats alentours ! La lettre semblait cordiale, il fallait espérer que ce soit un bon présage. Elle pouvait l’inviter à passer quelques jours à Daranovar et espérer resserrer un peu les liens entre les deux régions. Si ce protectorat était resté discret politiquement jusqu’à présent – quoique le nom lui rappelait quelque chose, elle ne savait quoi – il se pouvait qu’elle trouve un allié de taille, d’autant qu’ils possédaient une frontière commune.


« Je vous remercie,
s’exclama-t-elle à l’attention du messager. Suivez-moi, vous pourrez vous restaurer avant que je ne vous confie ma réponse. »

Envoyant le messager vers les cuisines, Nyrlae s’installa dans son bureau réfléchissant à ce qu’elle savait du dénommé Torlan. Elle se souvenait à présent pourquoi elle se rappelait de ce protectorat. Il y avait eu là-bas un véritable massacre, près de trente ans plus tôt. De quoi choquer chez les elfes, peu habitués à autant de violence. Hum… tristes souvenirs en vérité.

La réponse fut finalement rédigée de façon brève, mais courtoise. Le Protecteur souhaitait prendre contact, elle l’invitait donc à passer quelques jours, à l’occasion, à Daranovar afin de savoir s’il serait possible de resserrer un peu les liens entre les protectorats. L’avenir dirait si c’était une bonne idée, mais il n’y avait aucune raison pour que cela ne le soit pas. Surtout qu’à son sens, les seigneurs se repliaient bien trop sur eux-mêmes en ces temps de doute. Peut-être Torlan avait-il une idée derrière la tête en la contactant, de même qu’elle en avait eu une en allant voir à Linaëh comment se déroulait la prise de pouvoir de la jeune demie, mais en politique, qui disait en face ce à quoi il pensait ? Bien sûr, il avait sans doute un avantage considérable à prendre contact avec elle, ne serait-ce parce qu’elle était la fille de leur roi à tous. Mais ce n’était pas parce qu’il était probablement intéressé, qu’il était malhonnête.

Le jeune messager frappa à la porte et elle le fit entrer, avant de lui confier le pli. A présent, elle n’avait plus qu’à demander à ses conseillers ce qu’ils pensaient de cela. Sa façon de recevoir le Protecteur en dépendrait.
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Galyn Talassi

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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 17:22

Comme il avait conservé l’ensemble de ses souvenirs, lorsqu’il avait consommé de l’alcool, le garde du corps comprenait mieux la réaction de la demoiselle. Seulement, il ne faisait pas exprès de l’évité et n’avait pas cherché à quitter son emploi suite à cette mésaventure. De plus, il savait parfaitement qu’éviter le sujet, risquait simplement de faire en sorte qu’il prenait d’avantage d’ampleur, ce fut donc ainsi qu’il finit par aborder le sujet, légèrement mal à l’aise. Il ne pouvait pas réellement justifiée son geste, surtout qu’il ignorait la raison qui l’avait poussé à agir de la sorte, mis à part l’alcool. Quand il ce recomposa une expression à peu près neutre, il surprit l’expression plus ou moins neutre de la demoiselle. Il semblait au garde du corps qu’elle s’empourprait à la mention du baiser. C’était elle qui avait commencé après tout! Certes, elle était sous les effets du filtre, mais elle avait tout de même provoqué le premier baiser et Galyn s’en souvenait parfaitement et ce fût exactement pour cette raison qu’il détourna son attention vers la fenêtre, qui semblait avoir un intérêt soudain. Ils leur fallaient réellement cesser de parler de baiser, ça commençait à devenir légèrement problématique, puisqu’à chaque fois, il y en avait un qui se sentait d’avantage coupable que l’autre et évidemment, l’autre était mal à l’aise. C’était un cercle vicieux sans fin.

« Je comprends… je voulais juste m’assurer… enfin… vous étiez soul, je ne vous en tiendrai pas rigueur… boire n’était qu’une façon de ne pas souffrir. … hem… voilà. »

Heureusement pour lui, elle pouvait comprendre que son esprit avait été légèrement abruti par l’alcool et donc qu’il n’avait pas été volontaire dans son propre geste. Il n’était pas non plus en train d’affirmer que cela avait été déplaisant…Bon, passons…Ils se trouvaient donc dans la bibliothèque, lorsque surgit un messager, portant évidemment une missive à l’intention de la demoiselle. Lorsque celle-ci prit le pli, le garde du corps la regarda un moment, ce demandant bien de qui elle pouvait provenir. Après tout, tout le monde pouvait lui écrire, puisqu’elle était Dame Protectrice et donc, influente dans son domaine.

« Torlan Maeglin, le Protecteur de Cirdan Sùrion me demande un entretien… »

À la mention de ce nom, le garde du corps sentit son cœur raté un battement. Torlan. L’assassin de ses parents, osait envoyer une missive à Nyrlae afin de lui demander un entretient? ! Il était non seulement fou de rage, et donc, crispait la mâchoire de façon à faire grincer ses dents l’une contre l’autre, mais il était également inquiet. Torlan ne cherchait jamais à prendre contact pour des raisons purement politique ou innocente. Il avait toujours une idée derrière la tête, comme avec son père, lorsqu’il se faisait passer pour un elfe des plus courtois, au service de son seigneur. Seulement, il se voyait mal sermonné la demoiselle à son sujet, mais il ne faisait pas l’ombre d’un doute qu’il trouverait le moyen de l’en aviser, sans pour autant révélé l’ensemble de son passé. Il savait qu’à un moment ou un autre, ce jour allait arriver, mais il aurait au moins espéré que cela n’arrive pas immédiatement après une tentative d’enlèvement, un baiser échanger et une presque agonie.

Le regard fantomatique du garde du corps cherchait à percer les pensées de la jeune femme à jour, mais cela fut solder par un échec. Il ignorait ce don à quoi elle était en train de réfléchir. La seule chose qu’il savait, c’était que la jeune femme ne manquerait pas une occasion de rentrer l’un des protecteurs, surtout lorsque celui-ci se trouvait à proximité de ses terres. Elle avait déjà rencontrée la demie qui se trouvait un poste de protecteur, alors le fait que Torlan lui envoie une telle missive était en soi inespéré dans les temps présents.


« Je vous remercie, s’exclama-t-elle à l’attention du messager. Suivez-moi, vous pourrez vous restaurer avant que je ne vous confie ma réponse. »

Le jeune homme attendit patiemment de voir la porte se refermer sur la demoiselle et sur le messager avant de se mettre réellement en colère. Quelques livres durent y passer, mais rien de temps sérieux, puisqu’il se permit de sortir en pleine soirée, afin de se défoulé sur un pauvre morceau de bois, avec lequel il entraînait la demoiselle. Il s’était entraîner suite à l’assassinat et ça uniquement dans le but qu’un jour, il aurait la chance de faire vengeance.

Plusieurs jours, voir une semaine, s’écoulèrent entre le moment où la jeune femme avait rédigé son message à l’intention de Torlan et que celui-ci, se décide finalement à mettre les pieds à Daranovar De gros nuages couvraient le ciel, alors que le cortège de gardes du présumé Protecteur s’arrêtèrent devant les lourdes portes de la forteresse. Comme le garde du corps se trouvait dans le champ d’entraînement à ce moment-là, il n’eut pas le loisir de voir le visage de l’assassin remonté l’allée et attendre patiemment dans le hall, le temps que quelqu’un l’avise que la demoiselle l’attendait. Le garde du corps savait pertinemment que le personnage devait faire sa grande entrée pendant la journée, mais il préféra se changer les idées, avec l’entraînement. C’était le seul moyen pour lui de se contenir et d’éviter de rentrer directement dans la pièce où il se trouvait et de lui trancher promptement la gorge.
Le soir venu, un banquet avait été organisé en l’honneur de l’invité qui séjournait à Daranovar et tout le monde était le bienvenu.

Évidemment, Galyn n’eut d’autre choix que d’enfiler sa tenue d’apparat et de se présenter dans la salle du banquet. C’était la même que lors de la petite fête organiser par Lören à l’intention de la demoiselle. Cette même soirée, où il l’avait invité à danser, ne sachant trop ce qui avait pu lui prendre. Quand le jeune homme fit son entrée dans la pièce, son regard portant attention à l’ensemble des convives présent et s’attarda un moment sur le visage de la demoiselle. Celle-ci semblait bien se portée et dans un sens, cela le rassura. Torlan savait se montrer charmant quand il le voulait, mais comme le garde du corps avait déjà eu affaire à lui dans le passé, il était informer sur le personnage et ne manquerait pas de garder un œil particulièrement attentif pendant la nuit qui allait suivre. Torlan avait beau être dans le lieu, il avait très bien pu engager des assassins comme la dernière fois et leur souligner de l’épargner contre une bonne somme d’argent. Seulement, comme le jeune homme n’était pas inconnu des avantages politique et économique, il se pouvait tout aussi bien que le protecteur se trouvait là pour des raisons d’alliance un peu plus forte que ce qui était formellement signer sur un papier de non guerre.

À cette pensée, il ne put réprimer le frison de rage qui le traversait. Le garde du corps chercha instinctivement l’individu du regard, avant de le trouver en compagnie de la jeune femme. Ils semblaient tous les deux discutés de chose et d’autre et le jeune homme les observa pendant un moment, avant de se décider finalement à s’approcher. Il n’allait certainement pas laisser la chance à Torlan de se rapprocher de l’archère et de risquer de faire un autre carnage. Cela il ne le permettrait jamais. Cela faisait plus de trente ans qu’il attendait de croiser sa route à nouveau, afin de lui arracher la vie, comme il l’avait fait à ses parents ! Certes, il aurait tout simplement pu se présenter devant Torlan et le tuer, mais il aurait certainement été reconnu grâce à la particularité de son regard. Alors qu’il arrivait à proximité de la demoiselle, le regard de l’imposteur se posa finalement sur Galyn et leur regard se croisèrent. Le masque qu’il avait adopté jusqu’à la semblait se fendiller à vue d’œil, mais il se reprit rapidement en concentrant de nouveau son attention sur les paroles de la jeune femme. À cet instant précis, le jeune homme avait une fâcheuse envi de sauté à la gorge de l’assassin et de l’étrangler promptement, mais il se maintient tout de même, alors que Lören venait l’accaparer encore une fois.

De son côté, le seigneur protecteur prenait soin d’écouter attentivement la demoiselle, mais également de porter une attention particulière sur le personnage qui se trouvait là, à proximité de la dame de compagnie. L’apparence de celui-ci lui était beaucoup trop familière pour lui être inconnu, surtout vu le regard fantomatique de l’elfe. Il n’existait qu’un seul cas connu dans le protectorat de Cirdan Sùrion et il serait supposé être mort et enterrer à l’heure qu’il est. Comment était-ce possible ? Il avait pris la peine de faire tuer tous les membres de la famille du protectorat, lors de l’attentat, afin que personne ne puisse le soupçonner et voilà que lui, refaisait surface !


- Pardonnez-moi, ma Dame, mais serait-ce le seigneur des lieux qui se trouve là-bas, dit-il en désignant le garde du corps l’air curieux.

Il était vrai qu’à voir son apparence particulièrement soigner et l’habit qu’il portait, que Galyn pouvait passer pour l’un des nobles de la cours. Après tout, Torlan savait qu’il avait suivi une formation d’une centaine d’année dans le domaine, alors il semblait tout à fait naturel qu’il se trouve là. La question qu’il venait de poser, sous entendait que la demoiselle était marier avec le garde du corps et si cela était le cas, il n’aurait d’autre choix que de regagner les terres qu’il avait si chèrement gagné. Il attendit donc patiemment la réponse de la Dame Protectrice, sans quitter l’individu du regard. Chaque fois que leur regard se croisait, il pouvait lire la colère froide qui habitait le jeune homme, mais il y montrait une telle indifférence que cela avait pour but de faire frustré d’avantage le garde du corps.
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Nyrlae Lanthaloran

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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 17:40

Nyrlae avait bien cru remarquer que le jeune homme était contrarié, du moins ce fut ce qu’elle déduisit du bref coup d’œil qu’elle lui lança avant de quitter la salle. Sans doute toujours cette histoire de baiser, mais ils n’allaient pas revenir dessus éternellement. Ce qui était fait était du domaine du passé et à présent elle avait plus important à gérer.

Une semaine s’écoula, pendant laquelle elle se renseigna sur le Protecteur de Cirdan Sùrion. Venu au pouvoir une trentaine d’années plus tôt, après le massacre de la famille en place, il avait, semble-t-il une bonne image auprès du peuple. On disait que sa nomination était étrange et tombait à pic, également, mais d’un autre côté il était logique qu’en tant que bras droit il ait pris la suite du seigneur en place. Tant qu’il gouvernait sagement…

Ce fut donc avec de bons aprioris que Nyrlae accueillit le Protecteur. Il eut droit à tous les honneurs protocolaires, mais sans plus étant donné qu’après tout il n’était pas Seigneur Protecteur et que Nyrlae ne comptait pas oublier qui était en position de force dans cet échange. Sa suite fut aussitôt installée dans les appartements des invités et lui-même fut invité à se rafraichir au salon.

La conversation qui s’engagea était courtoise, Torlan ayant manifestement les mêmes idées que la jeune femme sur l’intérêt des liens entre les protectorats. Elle en profita pour le sonder sans insister sur divers points qui lui tenaient à cœur, tel que les rapports avec les autres peuples ou les suites à donner au désastre du Fort Ellyrion. Apparemment, ils partageaient les mêmes idées, mais Nyrlae n’ignorait pas qu’en politique il était facile de prêcher les choix de l’adversaire pour l’amadouer. Torlan n’avait toujours pas donné de raisons plus précises à sa prise de contact et elle ignorait s’il attendait simplement pour jouer cartes sur table ou si elle était juste trop méfiante.

L’après-midi se passa donc agréablement, la jeune femme proposant finalement une promenade dans les jardins, lassée de rester enfermée dans le petit salon. Torlan se montrait toujours aimable et plus le temps passait plus elle se disait que créer des liens entre les protectorats serait une excellente idée. Au moins lui ne débitait pas des sottises sans même s’en apercevoir comme cette petite gourde de Leana. Il paraissait savoir de quoi il parlait, répondait simplement et avait même compris qu’elle ne supportait pas les flatteries et autres courbettes inutiles, il s’en gardait donc.
Autant dire que lorsque vint le banquet, Nyrlae était soulagée de ne pas avoir à subir un invité désagréable en cherchant un moyen de s’en débarrasser au plus vite. Au contraire, il avait été question qu’il reste quelques jours à Daranovar et elle s’en réjouissait. La conversation menait bon train, bien que la jeune femme se montre toujours aussi réservée, n’oubliant pas qu’il s’agissait avant tout de politique et prenant soin de mesurer chacun de ses mots.

Ce fut en pleine discussion qu’elle s’aperçut soudain que Torlan, qui, jusqu’à présent, avait écouté et répondu du tac au tac, sembla se déconcentrer. Le temps que Nyrlae lance un coup d’œil vers l’objet de son trouble, les convives s’étaient déplacés, l’empêchant de comprendre ce qui venait de se passer. Le Protecteur enchaina, faisant comme si rien ne s’était passé et elle fit de même par politesse.


- Pardonnez-moi, ma Dame, mais serait-ce le seigneur des lieux qui se trouve là-bas ?

Prise au dépourvu, Nyrlae commença par dévisager Galyn un bref instant, le temps d’assimiler la question. Le seigneur des lieux ? Pensait-il qu’ils puissent être mariés ? Et… pourquoi le garde du corps, par tous les dieux ? Il était vrai qu’elle gardait sa vie privée particulièrement privée et qu’elle aurait pu avoir un mari refusant de s’intéresser à la politique et la gestion du Protectorat, mais… Pour un peu, elle se serait troublée en craignant que des rumeurs ne soient venus jusqu’aux oreilles du Protecteur. Fort heureusement, elle venait de passer des heures à se maitriser et elle se contenta de pincer légèrement les lèvres en répondant de façon aussi détachée que possible.

« Non… Il n’y a plus de seigneur ici depuis le départ de mon père pour Alëandir. »

La question n’était pas innocente, elle en aurait mis sa main à couper. Il y avait autre chose, qu’elle ne saisissait pas, c’était certain, mais elle continua comme si de rien n’était :

« Il s’agit de mon garde du corps, Galyn Talassi. »

Puis, comme elle voyait qu’ils se dévisageaient l’un l’autre plus ou moins ouvertement, elle ajouta à brûle pourpoint :


« Le connaissez-vous ? »

Evidemment, qu’ils se connaissaient. Il suffisait de voir la colère qui habitait le jeune homme pour comprendre que ces deux-là avaient un passé en commun. A moins que Galyn ait simplement pris en grippe un parfait inconnu, mais elle doutait que ce soit le genre du garde du corps. Torlan eut un sourire aimable.

« Non point, ma Dame, j’avais cru, un instant… »

Il lança un coup d’œil ouvertement indifférent à Galyn alors que la jeune femme jouait les idiotes qui n’a rien compris de ce qui pouvait bien se tramer – ce qui au demeurant n’était pas complètement faux, et qui l’agaçait prodigieusement.


« Je dois faire erreur, » conclut-il en orientant la conversation sur un nouveau sujet et se détournant ostensiblement.

Nyrlae discuta encore un instant avant de se tourner vers d’autres convives, cherchant aussi discrètement que possible à se rapprocher de Galyn. Si l’un voulait garder des informations, l’autre se montrerait peut-être un peu plus honnête. Peine perdue, les invités ne cessaient de l’interpeller, la contraignant à de nouvelles mondanités et, détail aussi étrange qu’agaçant, c’était à chaque fois qu’elle parvenait presqu’au but que Torlan refaisait son apparition, l’entrainant un peu plus loin. Lorsqu’il fallut s’asseoir pour le banquet, Nyrlae et son invité se trouvèrent presque à l’opposé de Galyn qui, vu son rang, avait été placé au bas bout de la table. La jeune femme fut donc contrainte de repousser ses questions à plus tard.

Le Protecteur semblait avoir parfaitement oublié Galyn et la soirée se poursuivit agréablement. Le banquet débarrassé, des serviteurs dégagèrent la salle afin que ceux qui le souhaitaient puissent faire quelques pas de danse. Nyrlae en profita pour s’éclipser un instant, voulant prendre un peu de temps pour réfléchir : prendre garde sans cesse à chacun de ses gestes et de ses mots était épuisant. Certes, elle y était habituée, à présent et jouer le rôle de la dame parfaitement à l’aise ne lui posait plus de problème, mais elle avait besoin de se remettre les idées au clair. D’un côté, le bilan de la rencontre avec Torlan était extrêmement positif. S’il était sincère, alors elle avait affaire à quelqu’un de parfaitement courtois qui partageait les mêmes opinions politiques qu’elle et qui était prêt à s’investir dans un réel échange entre les deux protectorats. Bien-sûr, il faudrait discuter de façon plus précise et surtout concrète avec leurs conseillers respectifs, mais il ne servait à rien de se presser. D’un autre côté, le Protecteur était un beau parleur, qui maniait efficacement les mots, bien mieux que n’importe quelle arme. Il avait aussi plus d’ancienneté qu’elle à son poste, encore plus si l’on considérait qu’il avait dû gouverner indirectement en tant que bras droit durant quelques dizaines d’années. C’était donc quelqu’un de dangereux, c’était certain, mais d’un autre côté, n’importe qui voulant faire carrière en politique devait apprendre à manipuler par la parole et c’était d’ailleurs ce qu’elle s’employait à faire quand elle lui faisait comprendre qu’il était le bienvenu mais que, bien qu’elle soit en poste depuis peu, elle ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds. Le tout sans jamais le dire ouvertement, évidemment, cela eut été déplacé. Bref, il était beau parleur et en plus de cela, lui cachait quelque chose qui avait à voir avec Galyn… Il fallait qu’elle parle à ce dernier.

Ce fut donc dans cette idée qu’elle reprit le chemin de la salle de réception où elle se devait de faire une nouvelle apparition. Seulement, un rapide regard sur les convives lui indiqua qu’il manquait les deux qu’elle cherchait. Plus de Torlan ou de Galyn, les deux semblaient avoir disparu ! Ce fut Lören qui la renseigna : les deux s’étaient apparemment éclipsés dans un des couloirs. Intriguée, Nyrlae la remercia et suivit la direction indiquée. Dans une alcôve, dissimulée à demi par un rideau, les deux elfes paraissaient en pleine conversation et la jeune femme resta en retrait afin qu’ils ne la repèrent pas. Bah quoi ? Elle ne faisait que se promener innocemment, ce ne serait pas sa faute si elle surprenait quelques mots !

Et de fait, elle surprit…

« …avez intérêt à vous taire, soufflait Torlan d’un ton glacial. Pour votre propre bien. Je viens parler affaire, je n’ai que faire de vos revendications d’enfant perd… »

Un serviteur traversant le couloir à grands pas couvrit la conversation, à moins que le Protecteur ne baisse la voix volontairement sachant qu’il risquait d’être épié. Lorsque Nyrlae entendit à nouveau ce qui se disait, Torlan concluait toujours aussi calmement :

« … finit. Cessez de vous imaginer des choses et laissez-moi faire mon travail, sinon je vous jure que vous le regretterez. »

Il allait sortir, elle en était certaine et elle se hâta de s’éloigner, aussi discrètement que possible. Laissant passer un petit moment et comme Galyn ne ressortait pas, elle finit par se rapprocher de l’alcôve, écartant le rideau qui dissimulait le renfoncement.

« Bonsoir. »

Le ton était neutre. Le garde du corps devait être occupé à se calmer et elle lui en laissa l’opportunité en dirigeant son regard vers la fenêtre, observant le paysage nocturne. Il y avait un petit balcon qui permettait de prendre l’air et elle s’en approcha sans un mot de plus. En somme, elle offrait la possibilité à Galyn de lui parler s’il pensait avoir quelque chose à dire. Autrement… il n’avait plus qu’à repartir et il faudrait qu’elle avise. Il ne pouvait savoir ce qu’elle avait ou non entendu, peut-être n’était-ce pas plus mal.
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Galyn Talassi

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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 17:44

Pendant la première partie du banquet, le garde du corps avait pris soin de resté en retrait de l’invité, puisqu’il n’aurait su garantir le maintien de la pulsion de vengeance qui l’habitait. Il n’aurait jamais cru que la rencontre avec ce personnage ce ferait aussi tôt, surtout vu le poste que celui-ci occupait désormais. Seulement, vu les temps durs qu’était en train de traverser le peuple des elfes, nul doute que l’union des protectorats serait favorable si une nouvelle attaque avait lieux. Il pouvait parfaitement comprendre les raisons qui habitaient la jeune femme, puisqu’elle, ne cherchait pas nécessairement à manipuler autrui comme bon lui semblait, mais Torlan. Il n’aurait su dire ce qui pouvait bien lui passer par la tête et il doutait fortement que cela ait un lien quelconque avec une alliance. Pour qu’il se soit déplacé de la sorte, après autant d’année à rester en retrait des grands débats politique, il devait avoir une raison très personnelle.

Le garde du corps remarqua brièvement le regard de la demoiselle posé sur sa personne, alors que le protecteur venait tout juste de lui souffler une phrase, qu’il n’aurait su déchiffrer. Avait-il osé lui dire quelque chose à son sujet? Il en doutait, puisque s’il agissait de la sorte, nul doute qu’aucune alliance ne serait possible et qu’en plus, il aurait de forte chance de perdre son poste. Galyn était parfaitement en droit de réclamer les terres de ses parents, puisqu’il en était l’héritier direct et il savait parfaitement comment les choses devaient être gérer. Après tout, il ne s’était pas tourner les pouces lors de son éducation pour le futur poste qu’il aurait à combler et comprenait les enjeux que certaines décisions pouvaient avoir sur l’avenir d’un protectorat. Finalement, le regard délibérément indifférent de la part de Torlan à son insu, n’eut pour effet que de provoquer d’avantage le garde du corps. Il se devait d’éviter le personnage, sinon il ne garantissait en rien un drame politique. Cette pensée, ne put que réjouir légèrement le jeune homme, après tout, l’affaire de ses parents avait été, aussi, un drame politique. Seulement, pour eux, l’affaire à bien vite été étouffé, ne faisant guère de vague dans le monde des elfes.

Lorsqu’il vit finalement la jeune femme s’éloigner de Torlan, le jeune homme ne put réprimer un léger sentiment de soulagement. Il n’avait guère envie de devoir s’expliquer et il n’avait pas non plus envie que les relations que pourraient partager un jour Torlan et Nyrlae soit d’avantage d’ordre personnel que privée. Si cela en viendrais à être le cas, il n’aurait d’autre choix que de quitter les lieux. Il devait trouver un moyen de la mettre en garde, sans pour autant dévoilé l’ensemble de son passé. La question était plutôt délicate et il se m’y à réfléchir, prostré contre l’une des colonnes qui juchait l’énorme pièce. Évidemment, il se trouvait dans l’ombre et pour la plupart des invités, il n’existait pas. De plus, vu son rang, lors du souper, le garde du corps n’eut d’autre choix que d’assisté aux balivernes que Torlan pouvai raconté à la demoiselle, sans pour autant savoir de quoi ils parlaient. Cela l’agaçait. Non qu’il soit jaloux, simplement parce qu’il connaissait le personnage. Oh et qui aurait bien pu penser qu’il était jaloux, non de non! Il ne faisait que penser au malheur du pauvre Torlan et aux serpentins de paroles mielleuses qu’il pouvait raconter à la jeune femme. Il était manipulateur et ça, tout le monde le savait, il osait simplement espérer que l’archère le savait tout autant.

Ce fut pendant la seconde partie du banquet, lorsque les tables furent retirées, afin de permettre aux danseurs de faire leur entrée sur la piste de danse, que quelque chose de plutôt inattendu survint. En fait, le jeune homme avait brièvement aperçu la sortie discrète de la jeune femme. Il savait à présent, qu’elle avait parfois besoin de se rasséréné les idées pendant ce genre de soirée. Seulement, l’événement surprenant, survint ensuite, peu après le départ de l’archère. Se retrouvant de nouveau seul, le garde du corps avait à peine aperçu la silhouette de Torlan se frayer un chemin jusqu’à lui. L’intrus le regardais avec un regard entendu et lui fit signe de le suivre. Tout d'abord le garde du corps ne voyait pas l’intérêt de suivre l’assassin de ses parents, comme si de rien n’était. Seulement, une part de lui, la partie rationnel, quémandait un entretient avec lui, afin de pouvoir mettre les choses au clairs. Il savait pourtant que c’était bel et bien lui l’assassin, hors de tout doute possible, mais se comporter comme une personne raisonnable, ne risquait pas de lui couter trop cher, pour le moment. Il devait se montrer plus intelligent que ne pouvait l’être Torlan. Il jeta un bref regard à la ronde et se fraya un chemin vers le couloir qu’avait choisi d’emprunter le protecteur. Dans un sens, Galyn bouillait librement de rage et quiconque oserait le contrarier ce soir, se verrait probablement remis à sa place en bonne et due forme.

Lorsqu’ils furent finalement isoler, le regard du jeune homme se fit de plus en plus haineux à l’égard du personnage qui se trouvait face à lui et il devait se faire violence pour ne pas céder à toute la colère et la frustration qu’il avait emmagasinée pendant toutes ses années. Il avait fauché la vie de ses parents, mais qui irait croire un elfe qui aurait fui devant une telle attaque et surtout, qui occupait le poste de garde du corps. Beaucoup aurait pu affirmer qu’il n’avait pas du tout l’étoffe d’occuper un tel poste, d’autres affirmeraient que le fait qu’il se soit tenue loin de la scène politique pendant aussi longtemps, risquerait de faire en sorte que leur protectorat ne serait pas entre bonnes mains. Et donc, le jeune homme se retrouvait seul, ou pratiquement, pour affronter un tel tyran. L’ensemble de la conversation qui suivit, mettait Galyn dans une rage encore plus immense, puisque Torlan s’affirmait innocent dans les événements qui avait eu lieu plus de trente ans auparavant. De plus, celui-ci affirmait que le garde du corps faisait uniquement des caprices d’enfants, alors qu’il savait pertinemment que ce n’était pas le cas! Pour peu il aurait tiré sa dague afin d’en finir au plus vite, mais il savait que plusieurs convives l’avait vu quitter les lieux au même moment que le protecteur, ce qui le pousserait à être accusé et donc, emprisonner.

Quand Torlan quitta finalement l’alcôve où ils se trouvaient, le jeune homme grogna légèrement pour faire entendre son mécontentement. Il était dans une colère sans pareille et l’apparition de la demoiselle après quelques secondes après la présence de Torlan, laissait présager qu’elle avait surpris leur conversation, ou pas.


« Bonsoir. »

Le garde du corps se contenta uniquement de relever un regard hargneux dans sa direction. Il n’avait nullement envi de devoir se justifier sur la conversation qu’il venait d’avoir avec le protecteur, ni même de devoir discuté tout cours. Le fait qu’elle lui laisse un peu d’espace, en se dirigeant sur le balcon, lui permis de prendre plusieurs inspiration afin de ne pas commettre un meurtre qu’il risquait de regretter s’il se dirigeait immédiatement face à la jeune femme. Seulement, malgré le temps qu’il prit pour se calmer, lorsqu’il se décida finalement à aller sur le balcon en compagnie de la demoiselle, elle pouvait toujours ressentir une certaine tension de sa part. Celle-ci était loin d’être lié au baiser qu’ils avaient échangé et elle devait bien s’en douter.

- Bonsoir, murmura-t-il enfin à son intention.

Il ne voulait pas se montré discourtois, mais il avait du mal à remettre ses esprits en place et faire la part des choses dans ce qui risquait de lui arriver, si Torlan osait parler. D’une autre part, il fallait également que justice soit faites et que tout le monde connaisse l’imposture de cet assassin. L’air frais du soir, lui permis de reprendre à peu près contenance et il s’approcha définitivement vers la rambarde du balcon, se trouvant presque côte à côte de la jeune femme. Le regard fantomatique du garde du corps se portait davantage sur le paysage en contre bas que sur le regard azuré de la jeune femme. Il ignorait tout de ce qu’elle avait pu entendre lors de la conversation qu’il venait d’avoir et donc choisi de ne pas s’aventurer sur ce terrain, à moins qu’elle ne lui demande.

- Qu’elle était la raison de votre attention à mon égard, lors du banquet ?, demanda-t-il, réellement intéresser par la réponse.

La question n’était pas poser innocemment et il savait très bien que la jeune femme savait de quel moment il voulait parler. Lorsque la demoiselle lui eut fourni la réponse, le garde du corps se contenta d’hocher vaguement la tête, pensif. En fait, la question qu’avait posée Torlan à l’intention de la demoiselle, ne semblait guère être innocente. Si Galyn aurait été le seigneur des lieux, nul doute qu’il aurait été en position de pouvoir, vu le statut sociale de la jeune femme et l’influence que pouvait exercer le père de celle-ci. Ainsi donc, cela prouverait que le protecteur craignait quelque chose de sa part et cette idée réjouie momentanément le garde du corps. Dans un autre cas, la question pouvait aussi cibler autre chose. Si la jeune femme n’était pas marier, il était tout à fait en droit de la séduire et de lui demander sa main un jour ou l’autre. Ainsi, personne ne serait plus en mesure de contre dire le poste qu’il occupait. Il fronça légèrement les sourcils en ramenant son attention sur la jeune femme.

- Je sais que vous espérez pouvoir unir les protectorats, afin de garantir une meilleure protection du peuple des elfes, mais…

Il laissa sa phrase en suspend pendant un moment, ce demandant s’il faisait réellement bien de la mettre en garde. Son geste pourrait passer pour quelque chose dont il n’avait pas envi, mais ne pas la prévenir pourrait engendrer un désastre encore plus grand, comme à Cirdan Sùrion.

- …Je vous prierais de vous méfiez de ce Torlan. Il est habile de la parole et donc, manipulateur. Il saura aisément faire pencher la balance.

Le ton qu’employait le garde du corps était sérieux. Il ne se permettait jamais de mettre en garde la demoiselle contre quoi que ce soit, mais cette fois, il avait raison de le faire et il le savait. Tant pis si les conséquences risquaient de le mener en prison, au moins cela permettrait au garde du corps de préserver une vie et d’en enlever une à quelqu’un qui ne le méritait pas. Comme à son habitude, le jeune homme prit congé, sans même que la demoiselle n’eut le temps de lui poser davantage de question. En fait, le garde du corps voulait la faire réfléchir sur ce qu’il venait de dire, sans lui donner nécessairement les pistes nécessaires pour le faire. Pour sa part, le reste de sa soirée se résuma à garde un œil attentif aux convives ainsi que sur la demoiselle. Il voulait s’assurer de sa sécurité en toutes circonstances.

Pour sa part, le protecteur n’avait guère prévu d’avoir un tel obstacle sur son passage. Surtout que le garde du corps était censé avoir été tuer pendant l’attentat et non d’être demeuré en vie pendant tout ce temps ! Pendant l’ensemble de la soirée, il avait pris soin de conserver son regard aimable et accueillant, mais aussitôt qu’il eut retrouvé sa chambre, il ne put contenir davantage son mécontentement. Il devait trouver un moyen de régler la question du garde du corps et rapidement, sinon celui-ci risquait de révéler quelque chose qui devait demeurer secret, du moins, jusqu’à ce qu’il eut trouvé un moyen de faire en sorte que Nyrlae ait d’avantage confiance en lui qu’envers le garde du corps. Et ce fut exactement ce qu’il s’appliqua à trouver pendant le reste de la nuit, faisant parfois les cents pas dans sa chambre.

Le lendemain matin, alors que l’aube se levait à peine sur le territoire de Daranavor, Torlan était fin prêt à entamer sa journée. Il avait fini par trouver un plan afin d’amener la jeune femme à miser sur lui plutôt que sur son rival. Seulement, il ignorait si elle avait pris la peine de lui parler depuis la veille au soir. Il devrait se montrer très prudent.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 17:56

Nyrlae paraissait calme, au balcon, mais le regard de haine que venait de lui renvoyer le jeune homme l’avait en réalité mise extrêmement mal à l’aise. Elle ne l’avait encore jamais vu dans un tel état. Si l’on ajoutait à cela le fait qu’elle commençait à comprendre qu’on lui cachait des choses, il y avait assez pour s’inquiéter réellement. Elle crut un instant qu’il allait quitter les lieux ou au contraire laisser éclater sa colère, mais il finit par se rapprocher, cherchant sans doute ce qu’il pouvait répondre au-delà du « bonsoir » de circonstance. Il restait muet.

Elle aurait voulu parler, dire quelque chose qui lui permette de se calmer ou du moins lui demander ce qui le mettait dans un tel état, mais il était déjà difficile de ne pas montrer son inquiétude. Si elle parlait sans réfléchir, elle perdrait le contrôle de la situation qui était déjà assez compliquée comme cela. Alors elle garda le silence, fixant le vide devant elle.


- Quelle était la raison de votre attention à mon égard, lors du banquet ?

Cette fois, la jeune femme le regarda droit dans les yeux, du moins, s’il voulait bien échanger un regard avec elle, et répondit simplement :

« Il m’a demandé si vous étiez le seigneur des lieux. Je lui ai dit qui vous étiez et demandé s’il vous connaissait. Il a prétendu que ce n’était pas le cas. »

Elle le dévisageait ouvertement, impassible. Un léger hochement de tête, le visage qui semblait s’illuminer légèrement, puis un froncement de sourcils. Que devait-elle en conclure ? Allait-il se décider à s’expliquer ?

- Je sais que vous espérez pouvoir unir les protectorats, afin de garantir une meilleure protection du peuple des elfes, mais…

Nyrlae hocha à son tour la tête, imperceptiblement. En effet, oui. Mais ce qui allait suivre n’allait pas lui plaire, elle le sentait. Il hésitait et cette fois ce fut elle qui fronça légèrement les sourcils. Allait-il oui ou non se décider à lui éclaircir la situation ?

- …Je vous prierais de vous méfier de ce Torlan. Il est habile de la parole et donc, manipulateur. Il saura aisément faire pencher la balance.

Ouvrant la bouche pour répondre, elle n’eut cependant pas le temps de dire quoi que ce soit, car il s’était déjà éclipsé sans un mot de plus. D’abord tentée de le rattraper et d’exiger des explications, Nyrlae se fit violence pour rester où elle était et se calmer. Elle ne devait rien faire dans la précipitation et encore moins sous le coup de la colère. Car pour le moment, c’était bien de la colère qui lui aveuglait l’esprit et lui donnait envie d’aller secouer le garde du corps jusqu’à ce qu’il parle. Ce n’était vraiment pas une bonne idée.

Il fallut faire une dernière apparition au banquet pour remercier les invités, mais elle évita soigneusement Torlan. Ce qui ne l’empêcha pas de vérifier que les ordres avaient été donnés pour que le Protecteur et sa suite passent une bonne nuit. Nuit qui serait longue pour elle, car elle demanda de suite ses deux conseillers en lesquels elle avait le plus confiance.

Les heures qui suivirent se passèrent donc à essayer de démêler le vrai du faux et surtout à déterminer quelle attitude était la plus risquée. Se méfier de Torlan, c’était bien beau, mais montrer ouvertement sa défiance envers un Protecteur n’apportait que des ennuis si cette attitude n’était pas fondée. D’autant que l’affaire était probablement bien plus compliquée, à en juger par ce qu’elle avait entendu. Torlan dépendait de l’Epine Dorée, dont la Dame Protectrice était à demi dépressive et parfaitement passive. Les deux autres protectorats restaient dans l’ombre, sous la coupe d’un conseil sans Protecteur. Torlan était resté discret jusqu’à présent, mais il pouvait très bien avoir cherché à asseoir son influence et Nyrlae doutait que quiconque dans l’Epine Dorée ait été en mesure de l’en empêcher. Une bonne chose s’il était honnête. Une catastrophe, si, comme Galyn le prétendait, il ne l’était pas. D’un point de vue des ressources, l’Epine Dorée était bien lotie, pour ce qui était des effectifs militaires, elle ne l’était pas moins, surtout depuis l’attaque du Fort. Si Daranovar avait dominé, les troupes mobilisées avaient inversé la balance. A présent Torlan pouvait se révéler un allié politique de poids, tout comme un ennemi dangereux si l’envie lui en prenait.

La nuit se passa en débats houleux, basés autant sur des faits que des suppositions. Mais quoi que puisse en dire ses conseillers mis dans la confidence, la jeune femme dut se rendre à l’évidence. Son père avait eu raison lorsqu’il l’avait placée à la tête du Protectorat : elle était seule.

Le lendemain, Nyrlae n’eut pas le choix quant à la personne à aborder en premier, de Galyn ou de Torlan, car le Protecteur semblait l’attendre plus ou moins, désirant parler avec elle d’un sujet, à ses dires, particulièrement important. Ce fut donc dans le bureau de la jeune femme que commença la matinée. Quelques heures pendant lesquelles Torlan persista dans sa courtoisie, parlant calmement, même si, bien évidemment, étant donné le sujet abordé, il aurait eu des raisons de s’offusquer. Jouant le jeu, Nyrlae acquiesça, se montra choquée et assura qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que l’affaire soit résolue rapidement et sans heurt. Il fallait dire que le Protecteur était toujours beau parleur et s’excusait même du désagrément pour lequel il n’était pour rien. Un elfe charmant, il fallait bien l’avouer.

Lorsque Nyrlae le laissa quitter son bureau, il lui fallut quelques minutes pour se remettre l’esprit au clair. Certes, elle savait avoir affaire à un manipulateur – quel Protecteur ne l’était pas un tant soit peu si l’on exceptait la petite Leana ? – mais elle devait reconnaitre qu’il était doué. Il avait vraiment une façon de présenter les choses qui donnait envie de le suivre les yeux fermés. Maintenant qu’elle était seule, elle allait pouvoir reprendre les faits. Et ces faits ne lui plaisaient pas du tout. Quoiqu’elle puisse penser du Protecteur… non, ces faits lui déplaisaient fortement.


***

La main levée pour frapper à la porte de la chambre de Galyn, Nyrlae hésita. Elle n’était pas censée aller lui parler, elle n’agissait pas de la façon la plus raisonnable qui soit. Mais elle ne pouvait pas se résoudre à agir sans lui demander sa propre version de l’histoire, même si ce serait sans doute la dernière erreur qu’elle ferait si elle se trompait. Elle utilisait le passage qui reliait leurs deux chambres, n’ayant aucune envie que quiconque sache qu’ils avaient eu cette conversation. Un risque de plus si elle se fourvoyait, mais elle ne pouvait tout de même pas croire qu’il irait jusqu’à s’en prendre à elle… si ? Elle inspira un grand coup et frappa finalement avant de tourner la poignée et d’entrer.

« Vous avez deux minutes pour m’expliquer honnêtement ce qui vous lie au protecteur de Cirdan Sùrion. »

Les bras croisés, elle le dévisageait, s’efforçant de garder son calme, mais il devait voir sans mal, surtout en la connaissant aussi bien, qu’elle était à deux doigts de le perdre.


« Je ne poserai pas cette question une seconde fois, je n’aurais déjà pas dû avoir à la poser, Galyn. »


Elle tenta de ravaler le prénom au dernier moment, mais trop tard. Tant pis. Elle ne se montrerait pas plus clémente pour autant.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 18:02

À la vue de l'inquiétude don pouvait faire preuve la demoiselle, alors qu'il venait tout juste de lui lancé un regard haineux, fit en sorte de calmer légèrement le garde du corps, se disant qu'elle n'avait aucun lien réel avec la colère qui l'habitait jusqu'à présent. Il ne savait pas trop vers où la conversation allait s'orienter, mais il était tout de même curieux de savoir la raison qui avait poussé Torlan et Nyrlae de le fixer lors du banquet. Évidemment, la réponse de la jeune femme se faisait honnête et le fait qu'elle mettre l'accent sur le "prétendait", indiquait qu'elle était au courant de quelques choses, mais quoi exactement, il n'aurait su le dire. Il sentait le regard de la jeune femme sur lui, guettant la moindre des expressions qui pouvaient lui passer sur le visage, mais chaque fois, il revenait aux froncements de sourcils. Elle semblait vouloir y lire quelques choses, seulement, le garde du corps maintenait une certaine distance avec ce qu’elle pouvait savoir et ce qu’elle savait. Cela faisait plus de trente ans qu’il gardait jalousement son secret et n’allait certainement pas le dévoilé sous le coup de la colère. Il avait confiance envers la jeune femme, mais ne se voyait pas aborder le sujet de face.

C’est ainsi donc qu’il se permit une réflexion à l’intention de Torlan et ce fût à son tour de guetter les expressions de la jeune femme. Celle-ci ne semblait guère ravie de a mise en garde du jeune homme, mais celle-ci était bel et bien réel. Il était une menace et ce n’était qu’une question de temps avant qu’il se décide en mettre en place le plan qu’il avait élaboré. Il ne restait plus qu’à Galyn de savoir de quoi il en retournait afin de mieux le cibler et de pouvoir en venir à bout. Il ne laissa guère le temps de l’archère de répliquer, qu’il se dirigeait déjà vers un autre lieu. Il espérait au moins qu’elle prendrait le temps de réfléchir et de prendre en considération ce qu’il venait de lui dire.

Pendant la nuit qui suivit, le jeune homme ignorait complètement ce qu’était en train de faire la jeune femme et donc, de quoi retournait la réunion qu’elle avait convoqué d’urgence. Pour sa part, il passa la majorité de la nuit éveillé, gardant un œil alerte sur tout ce qui pouvait se déroulé au château et particulièrement, dans l’aile des invités. Il ignorait tous des personnes qui servaient de garde rapprocher à Torlan, mais il n’avait guère cru remarquer ceux qu’il avait aperçus lors de l’attaque. Cela signifiait peut-être qu’il les avait uniquement engagés pour cela et qu’ensuite, il s’était débarrasser d’eux, comme il s’était débarrasser de ses parents. L’autre possibilité était simplement qu’il les avait congédiés, puisque leur contrat était terminé, ce qui n’aurait guère étonné le jeune homme, encore une fois.

Le lendemain matin, le jeune homme se prépara assez rapidement, ne prenant pas la peine de se faire une toilette en bonne et due forme, puisqu’il avait prévu de s’entraîner. Avant de se diriger vers le terrain d’entraînement avec l’ensemble de son équipement, il prit la peine de passer voir le maître forgeron. Il y avait quelques jours de cela, le jeune homme était passé à la forge afin de demander à celui-ci de lui fabriquer de petits couteaux de lancés, se disant que cela pourrait être fort utile dans les situations semblable à celle qu’ils avaient dû affronter lui et la jeune femme dans la grotte. Évidemment, il désirait s’entraîner avec eux, conscient que cela prendrait plusieurs jours, voire plusieurs mois avant de pouvoir les manier adéquatement et les lancés sur la cible désirer. Il alla donc récupérer ses couteaux de lancés et les enfila autour de son torse, de sorte à pouvoir les atteindre facilement. Il eut un légèrement froncement de sourcil au moment de les enfilés, puisque cela réduisait considérablement sa liberté de mouvement, lorsqu’il aurait à ce servir de son arc. Seulement, il aurait bien le temps de réfléchir à une solution plus tard. Fin prêt, il se dirigea finalement vers le terrain d’entraînement où il avait l’habitude de s’entraîner avec la jeune femme et installa quelques poteaux de travers, ainsi que quelques cibles. Il désirait évaluer différents facteurs avant de réellement se mettre à l’entraînement.

Dans un premier temps, il devait évaluer la force nécessaire pour projeter un tel projectile. Dans un autre cas, comme avec l’arc, cela était relativement aisé, puisqu’il ne s’agissait que de tendre la corde afin de projeter la flèche. Les choses risquaient d’être davantage complexes avec des couteaux. Les premiers tirs du garde du corps furent sans grand résultat Ceux-ci n’atteignait pas la cible désirait, ni aucune autre d’ailleurs et le jeune homme avait du mal à adapter sa force de lancer à chacun des projectiles. Il sentait que le maniement de ses armes risquaient d’être ardus, mais il n’avait rien contre un nouveau défis, surtout c’est temps-ci, au vus de ce qui commençait à ce tramer au cœur des terres de Daranovar. Après une bonne avant midi à s’entraîner, le jeune homme décida qu’il avait bien mérité une bonne toilette ainsi qu’une petite pause. Peut-être en profiterait-il également pour aller quémander une audience auprès de la demoiselle, afin de s’assurer que celle-ci avait bien pris en considération ce qu’il lui avait dit la veille.
Ce fut donc sur cette pensée, qu’il se dirigea vers sa chambre. Il prit la peine de déposer son arsenal de couteau sur le lit qui juchais le milieu de la pièce, puis retira ses dagues avant de les déposées elle aussi sur le lit. Désarmé, le jeune homme se sentait davantage léger, mais également, beaucoup moins en sécurité que s’il les avait toujours sur lui. Il retira donc sa chemise avant de se diriger vers la salle d’eau et ainsi de se faire une toilette en bonne et due forme comme l’indiquait le protocole. Lorsqu’il fut finalement propre, il regagna le cœur de sa chambre et ouvrit le meuble où se trouvait l’ensemble de ses chemises. Au moment même où il saisissait l’une d’entre elles, il entendit quelques coups frapper à la porte. Tout d’abord, il lança un regard en direction de la porte principale, avant de se rendre compte que ceux-ci était frapper à la porte qui reliait sa chambre avec celle de la jeune femme. N’ayant guère le temps d’aller lui ouvrir, celle-ci s’en donna parfaitement le droit et le regarda droit dans les yeux.


« Vous avez deux minutes pour m’expliquer honnêtement ce qui vous lie au protecteur de Cirdan Sùrion. »

Eh bien, c’était exactement ce que l’on pouvait appeler une entrée en matière très direct et le fait qu’elle le dévisage de la sorte, ajoutait d’avantage au sérieux de la situation. Le jeune homme se permit tout de même d’enfiler rapidement la chemise qu’il tenait entre ses mains, se disant qu’il était préférable pour lui de parler en étant habiller. Il pouvait facilement discerner l’inquiétude qui se trouvait dans le regard, mais également, le fait que la demoiselle était à deux doigts de perdre le sang-froid don elle faisait preuve jusqu’alors.

« Je ne poserai pas cette question une seconde fois, je n’aurais déjà pas dû avoir à la poser, Galyn. »

Vu l’intonation qu’elle y mettait et qu’elle ose poser la question à un intervalle assez court prouvait qu’elle avait réellement envi d’une réponse et rapidement. De plus, si une telle question était parvenue jusqu’aux lèvres de la demoiselle, cela ne pouvait signifier qu’une seule et unique chose.


- Il est venu vous parler n’est-ce pas?

Ils savaient tous les deux de qui il voulait parler et elle ne pouvait pas réellement détourner sa question. Il savait que, si elle avait voulu lui poser une question à ce sujet, elle l’aurait fait la veille, alors qu’ils étaient seuls tous les deux et au moment où elle avait surpris leur petite conversation, à Torlan et lui. Sans la quitter des yeux, il vint prendre appui contre le petit bureau apposer contre l’une des murs de la pièce et croisa les bras à son tour.

- Que vous a-t-il dit exactement à mon sujet? Que j’étais un conspirateur? Un assassin?

Il lui donnait des pistes, en sachant qu’elle savait pertinemment qu’il était loin des suggestions qu’il venait de lui émettre. Il avait simplement envi de savoir jusqu’où pouvait aller le protecteur pour essayer de le couler et surtout, sur quel genre de sujet délicat il serait allé fourrer son nez, afin de s’assurer l’appui de la demoiselle. Il pouvait y avoir grand nombre de possibilité et le garde du corps ne cherchait qu’à l’aider à démêler le vrai du faux. Cette fois, il la regarda droit dans les yeux et décroisa finalement les bras avant de prendre de nouveau la parole.

- Que savez-vous exactement sur les précédents protecteurs de Cirdan Surìon?, commença-t-il. Une nomination à un tel poste, aussi soudaine, ne vous semble-t-elle pas légèrement…rapide?

Le garde du corps savait qu’en émettant de tel commentaire et en donnant des pistes à la jeune femme, elle finirait par découvrir le poteau rose, mais si cela pouvait lui éviter de tomber dans un piège ou pire encore, il était prêt à n’en courir le risque. Il attendit donc là, patiemment, la réponse de l’archère.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 19:04

Bon, Galyn n’était peut-être pas présentable lorsqu’elle entra, mais Nyrlae s’en moquait complètement. A vrai dire, s’il avait refusé d’ouvrir, elle aurait été prête à enfoncer la porte elle-même. Vraiment pas d’humeur à tergiverser. S’il avait des réponses à lui fournir, qu’il les lui donne. Maintenant. Sinon il allait comprendre de quel bois elle se chauffait.

- Il est venu vous parler n’est-ce pas?

La réponse claqua sèchement :

« Oui. »

Elle était venue entendre des réponses, pas en donner. La dernière fois qu’elle s’était sentie dans un tel état de colère, c’était lorsque son père lui avait dit que la disparition de sa mère équivalait à la mort de cette dernière et qu’il fallait tourner la page. C’était très proche de ce qu’elle ressentait en cet instant. Une frustration qui se muait en haine qui grandissait à chaque seconde et menaçait d’exploser à tout instant.

- Que vous a-t-il dit exactement à mon sujet? Que j’étais un conspirateur? Un assassin?

Nyrlae ne répondit rien, trop occupée à se maitriser. Ce que Torlan lui avait dit ? Il lui demandait ce que Torlan lui avait dit ? Elle se força à respirer calmement pour ne pas perdre tout contrôle d’elle-même. Galyn allait trop loin. Il ne se rendait vraiment pas compte. Ses mains se crispèrent alors qu’il osait soutenir son regard. A son tour, elle décroisa les bras et fit quelques pas pour se calmer alors qu’il continuait, remettant en cause l’arrivée au pouvoir du Protecteur. Ben voyons. Elle n’avait plus qu’à en tirer ses propres conclusions, c’était ainsi ?


Lorsque finalement il se tut, elle planta à nouveau ses yeux dans les siens et le dévisagea, incrédule. Le silence s’éternisa… Il fallait qu’elle sorte de là. Impossible de faire autrement. Sinon, elle allait laisser éclater sa colère et là… Elle n’était déjà plus en état de réfléchir posément. Mais elle avait des certitudes et elle ne pouvait pas laisser passer ça.


« C’est tout ? »


Le ton était bas, mais il y avait une telle tension qu’elle en tremblait. Elle se força à respirer à fond pour se calmer, mais cela ne l’empêcha pas de hausser la voix, furieuse, en se dirigeant vers lui, elle lui posa un doigt rageur sur le torse, accusatrice :

« C’est ça, vos explications ? De nouvelles questions ? Vous croyez vraiment que j’ai le temps de jouer aux devinettes ? »


Elle le foudroyait du regard. A croire qu’elle essayait de le tuer d’un coup d’œil et de le réduire en cendres. Elle ouvrit encore la bouche, mais la referma, alors que sa colère prenait d’autres reflets. Peine, mépris. Oui, elle allait sortir de là avant de perdre complètement pied. Fallait-il qu’elle ait été stupide !

Faisant quelques pas vers la porte, elle posa une main sur la poignée et s’arrêta avant de la tourner. Par les Cinq ! Elle en aurait pleuré ! Ce n’était pas possible. Elle ne pouvait pas croire ça. Pas… Se retournant, Nyrlae dévisagea le jeune homme, indécise. Colère, peine, mépris… tout cela continuait à briller dans son regard sans parvenir à prendre l’avantage. Mais ce qui lui avait paru évident l’était un peu moins. Seulement elle ne pouvait pas se permettre de se tromper. Elle lui avait déjà donné deux chances et il ne les avait pas saisies. Il avait continué à tourner autour du pot. Elle hésita, consciente que si elle faisait le mauvais choix, elle prenait des risques.

Finalement, elle déclara d’une voix sourde :


« Il vous a accusé de tenter d’usurper la place du fils de la famille Talassi dont vous portez le nom. »


Elle eut un petit rire sans joie et sa main se crispa sur la poignée.

« Vous me prenez vraiment pour une idiote ? Galyn Talassi ! Vous pensiez que personne ne ferait le rapprochement ? Que je pouvais me permettre de ne pas savoir qui j’engageais ? Même si je n’avais pas fait le lien avant, l’arrivée du Protecteur de Cirdan Surion m’aurait forcée à faire le rapprochement ! »


Le ton montait, bien malgré elle. Elle détestait qu’on la prenne pour plus bête qu’elle n’était. Qu’il ait pu penser la manipuler la mettait hors d’elle. Qu’elle se soit laissé faire avec autant de complaisance la rendait folle. Lorsqu’elle poursuivit, elle hurlait presque, furieuse :


« Vous pensiez me dire la vérité quand, au juste ? Quand Maeglin m’aurait poignardée à mon tour dans mon lit ? »

Tremblante de colère, elle se força à baisser un peu la voix. Les murs étaient épais, certes, mais on ne savait jamais. Accuser à tort – ou pas – un protecteur de meurtre n’était pas un détail à prendre à la légère. Si quelqu’un allait souffler dans son dos à Torlan qu’elle le pensait coupable d’assassinat, ce serait une catastrophe diplomatique. Elle cessa donc de crier après Galyn et fit à nouveau un effort pour se contrôler. En tout cas, elle lui en voulait manifestement beaucoup. Et encore, elle n’avait pas encore décidé à quel point, elle lui en voulait !

« En admettant
– et elle appuya bien sur ce mot - que je puisse encore vous faire confiance et qu’il cherche à me manipuler, vous comptiez faire le travail pour lequel je vous paye à quel moment ? La moindre des choses aurait été de me prévenir que j’avais affaire à un meurtrier sans scrupule, non ? Ou c’est trop demander, peut-être ? »

A nouveau, le ton montait. Par les Cinq ! Ce qu’elle avait envie de l’attraper par les épaules et de le secouer jusqu’à ce que… jusqu’à elle ne savait quoi, mais elle avait une furieuse envie de se défouler. Ah pour ça, il avait été utile ! « Méfiez-vous de lui ». La belle affaire ! Si Torlan avait bel et bien commandité ou perpétré autant de meurtres, c’était tout de même plus que de la méfiance qu’elle aurait dû avoir à son égard, non ? Et tout ce que trouvait à faire Galyn, c’était les laisser en tête à tête après une vague mise en garde qu’elle avait plus ou moins provoquée de son propre chef ! Sans quoi, aurait-il seulement pris la peine de lui parler ?

« Déjà en tant que garde du corps ce n’est plus une faute professionnelle mais une erreur monumentale, mais alors en tant qu’ami… »


Elle n’aurait pas dû dire ça. Mais le fait était qu’elle ne le considérait plus comme un pion remplaçable depuis longtemps. Elle se détourna, alors que la tension retombait et qu’elle murmurait :

« Enfin, je ne sais pas… Je dois être stupide… Vous aviez toute ma confiance, même lorsqu’on me répétait que vous en cherchiez qu’à me manipuler. Il aurait suffi de me parler au lieu de vous dérober sans cesse. »

Oui, tout cela aurait été beaucoup plus simple. Il avait eu deux ans pour lui parler, puis deux chances ces derniers jours pour le convaincre de se décider s’il doutait encore de la nécessité de le faire… et il s’était tu. Il n’avait cessé de tourner autour du pot en éludant l’essentiel. Alors soit il n’avait vraiment pas compris les enjeux, soit il se moquait éperdument de savoir dans quelle situation elle se retrouvait, soit… elle avait pourtant été prévenue.


« Mais ils ont manifestement raison. Je peux retourner le problème dans tous les sens autant que je veux… »


Elle soupira et croisa à nouveau les bras, détournant le regard, parce que c’était encore le meilleur moyen de garder le peu d’emprise sur elle-même qu’elle avait encore. Elle n’aurait pas dû se sentir aussi peinée. Elle avait l’impression de revivre un peu l’épisode du filtre, sauf que là c’était bien pire. Il avait agi en toute connaissance de cause. S’il ne l’avait pas trahie, cela y ressemblait fortement.

« Dites-moi que vous n’avez pas passé tout ce temps à me manipuler pour obtenir une place qui ne vous revient pas. »


Elle se maudit intérieurement. Comment pouvait-elle être encore là, à lui poser la question ? S’attendait-elle vraiment à ce qu’il réponde « oui, je suis malhonnête » ou bien à pouvoir le croire s’il lui disait qu’il était innocent ? Absurde. Elle aurait mieux fait d’appeler la garde et de le laisser enfermé dans sa chambre jusqu’à un jugement… qu’est-ce qui lui prenait de tout lui débiter ainsi ? Il pouvait se retourner contre elle, ils étaient seuls. Bien-sûr, s’il lui arrivait quoi que ce soit, il serait soupçonné très vite. Il aurait aussi sans doute eu largement le temps de disparaitre. Qu’est-ce qui pouvait bien lui faire croire que sous des accusations pareilles il se contenterait de froncer les sourcils comme à son habitude ?

Mais elle restait là. Parce que malgré tout ce qui s’était passé, tout ce qu’on lui avait dit, malgré les faits, elle lui avait fait confiance longtemps. En un sens, elle s’accrochait à l’idée que les apparences pouvaient être trompeuses. C’était facile de croire à sa culpabilité, mais elle ne voulait pas le faire. Pour une fois qu’elle accordait sa confiance ! Toujours cette histoire de confiance entre eux deux ! La dernière fois qu’elle y avait fait allusion, elle s’était un peu trompée… Elle aurait voulu que ce soit complètement le cas, cette fois. Mais c’était manifestement peu probable. Mieux valait laisser s’exprimer sa colère que sa peine. Elle s’efforça de poser sur lui un regard froid, mais sans grand résultat : elle était bien trop agitée pour y parvenir.
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Feuille de personnage
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 19:19

À la réponse à sa première question, le jeune homme eu droit à une réponse sèche de la part de la demoiselle. Bien. Elle n’était pas du tout d’humeur à tergiversé et lui non plus. Ils devaient aller au vif du sujet, le plus rapidement possible, d’après ce qu’était en train de comprendre le garde du corps. Seulement, malgré la réponse peu accueillante de la demoiselle, le jeune homme ne se démonta pas pour autant, montrant un regard tout aussi déterminé que le sien. Il voulait savoir exactement la raison de la venue de la demoiselle dans cette chambre, surtout vu l’attitude qu’elle adoptait désormais à son égard. La colère commençait peu à peu à ce mué en haine et celle-ci, ne laissant aucun doute vers qui elle était dirigée. Se murant dans son impassibilité coutumière, le jeune homme enchaîna alors sur les raisons possible qui aurait pu pousser Torlan à aller la voir, étant loin de se douter qu’il était à des milles de la réponse exact.

Une fois encore, les paroles du garde du corps ne furent guère accueillies avec grand enthousiasme de la part de la demoiselle. Celle-ci semblait s’énerver davantage de minute en minute. Le silence qui s’éternisa entre eux, laissa la vague impression à Galyn que celui-ci ne serait jamais rompu. Il attendait, patiemment, de voir ce que la jeune femme avait à dire, mais en même temps, il voyait clairement la maîtrise qu’elle essayait d’avoir sur ses émotions.


« C’est tout ? »

Ce fût au tour du garde du corps de la regarder avec un regard incrédule. Comment ça « C’est tout »? De plus, malgré la bassesse du ton qu’elle employait, le jeune homme comprenait qu’il y avait une sorte de tension. Il soutient donc le regard azuré de l’archère, qui comblait désormais la distance qui les séparait, soutenant également son regard et vint positionner son doigt contre le torse de Galyn, afin de le marteler. Elle se faisait accusatrice, mais le jeune homme ne comprenait toujours pas ce qui la mettait réellement en colère. Il se doutait bien que Torlan avait quelque chose à voir la dedans et il n’hésiterait pas une seconde à défendre son point, si elle daignait enfin lui expliquer ce qu’il avait inventé comme mensonge à son égard.

« C’est ça, vos explications ? De nouvelles questions ? Vous croyez vraiment que j’ai le temps de jouer aux devinettes ? »

Alors qu’elle laissait enfin éclater sa colère, il vit une ombre d’émotions traversé le visage de la demoiselle. Le mépris? C’était la première fois qu’il la voyait dans une telle colère et surtout, qu’elle semblait éprouver du mépris à son égard. Fronçant les sourcils à son tour, d’un air plutôt fermé, il se retint de lui poser la question ultime qui lui indiquerait ce qu’elle savait, puisqu’il se doutait bien que, tôt ou tard, cela allait éclater. Il suivit sa silhouette, alors qu’elle s’éloignait ostensiblement de lui, comme si cela avait pu faire en sorte de calmer le jeu. Le garde du corps daigna enfin s’éloigner du petit bureau auquel il s’était appuyé depuis le début de la conversation et fit quelques pas, dans sa direction avant de s’arrêter, alors que la jeune femme suspendait son geste, de quitter la pièce. Quoi encore? Il n’aurait jamais cru que cette conversation aurait eu lieu, en fait, il avait profondément espérer qu’elle n’est jamais lieu. Seulement, il devait bien se rendre à l’évidence, avec l’arrivée de Torlan, les faits ne pouvaient que refaire surface.

« Il vous a accusé de tenter d’usurper la place du fils de la famille Talassi dont vous portez le nom. »

À ces mots, le cœur du garde du corps rata un battement fixant sans réellement fixer, le regard de la jeune femme. Usurper l’identité du fils de la famille Talassi? Il avait réellement osé aller jusque-là? Et vu le regard de la demoiselle, elle le croyait tout aussi coupable de ce que Torlan l’accusait. Était-ce réellement possible une telle situation, alors qu’il avait réussi à garder jalousement son secret. Revenant à la réalité présente, il ne put réprimer d’avantage sa colère. C’était donc ça le mépris qu’il pouvait lire dans le regard de la jeune femme, mais également, la peine qu’elle ressentait.

- Vous croyez les dires d’un tel homme!?

Lui aussi se mettait à élever la voix et la défiait presque du regard. Il n’avait pas bougé de la place où il se tenait, mais il se permettait désormais de pointer un doigt en direction de la jeune femme, comme si lui aussi l’accusait de croire un charlatan tel que le protecteur de Cirdan Sùron. Depuis le temps qu’ils travaillaient ensemble tous les deux et depuis l’ensemble des épreuves qu’ils avaient eu à affronter, elle faisait davantage confiance à un parfait inconnu qu’envers son garde du corps. Il devait bien avouer qu’il lui avait caché sa véritable identité, c’est-à-dire, être le descendant direct de la famille Talassi au pouvoir. Seulement, là, il voyait que la jeune femme semblait déjà avoir un partie prit et c’était exactement ce qui le mettait hors de lui présentement. Comment pouvait-il présenter les faits, sans qu’entre en compte la version qu’avait déjà raconté Torlan?

« Vous me prenez vraiment pour une idiote ? Galyn Talassi ! Vous pensiez que personne ne ferait le rapprochement ? Que je pouvais me permettre de ne pas savoir qui j’engageais ? Même si je n’avais pas fait le lien avant, l’arrivée du Protecteur de Cirdan Surion m’aurait forcée à faire le rapprochement ! »

Le jeune homme planta son regard dans celui de la jeune femme, crispant la mâchoire à ses mots.

- Je ne vous ai jamais pris pour une idiote!

Ce qu’il garda pour lui par contre, c’était que oui, il avait fortement espérer que personne ne ferait le rapprochement entre lui et la famille à laquelle il appartenait, non qu’il en est honte. C’était simplement qu’il n’avait pas envie d’avoir à faire avec des gens qui, justement, pourraient abuser du sang qui coulait dans ses pour essayer de s’emparer du protectorat de Cirdan Sùrion. De plus, il avait honte de son propre comportement. Il avait préféré fuir plutôt que d’aller affronter directement Torlan. Certes, la haine l’habitait toujours, mais désormais, qui aiderais un noble déchu à regagner la place qui lui revenait de droit? Personne ne voudrait oser se salir les mains pour un lâche!

« Vous pensiez me dire la vérité quand, au juste ? Quand Maeglin m’aurait poignardée à mon tour dans mon lit ? »

- Jamais je ne l’aurai laissé vous faire du mal! J’ai passé la majeure partie de la nuit à veiller à ce que tout se déroule parfaitement!

Il voulait au moins que cela ait le mérite d’être clair. Jamais il ne permettrait à qui que ce soit de faire du mal à la demoiselle. Il était de son devoir de la protéger, puisque cela faisait partie de ses tâches. De plus, il y avait une part infime de lui-même, donc il n’avait pas connaissance, qui sentait qu’il devait la protéger de tout danger éventuelle et ça, pas uniquement parce qu’il était son garde du corps attitré. Les deux avaient élevés la voix et si cela continuait de la sorte, ils ne manqueraient pas d’alerter tout la garde. Il fit donc comme la demoiselle, essayant de se maîtriser et prit quelques gorgées d’air, histoire de permettre à son esprit de s’aérer un peu les idées. L’accusation qu’elle lança ensuite, sur son travail, fit froncer les sourcils à Galyn, fort mécontent qu’on remettre son travail en doute, surtout lorsqu’il venait à peine de souligner le fait qu’il avait passé l’ensemble de la nuit à surveiller que tout se passe bien. Elle attendait quoi de plus? Qu’il aille tuer directement Torlan ? Oh pour ça, ce n’était certainement pas l’envi qui lui manquait! Il savait, en connaissance de cause, que s’il laissait aller ses pulsions de meurtre, cela risquait de fort mal se terminé pour lui et il tenait malgré tout à la vie que ses parents lui avait octroyé et surtout, au fait que son propre garde du corps avait sacrifié sa vie pour la sienne. Bon, c’était son emploi et alors? Pour Galyn, c’était un sacrifice qui comptait énormément à ses yeux. Il ouvrit la bouche dans l’intention de s’expliquer, mais la referma aussitôt, se disant que s’il laissait libre cours à l’ensemble des pensées qui le traversait à ce moment précis, cela risquait de mal se terminé!

« Enfin, je ne sais pas… Je dois être stupide… Vous aviez toute ma confiance, même lorsqu’on me répétait que vous en cherchiez qu’à me manipuler. Il aurait suffi de me parler au lieu de vous dérober sans cesse. »

C’était vrai que lors des derniers jours, il avait préféré parler à demi-mots plutôt que de parler franchement à la Dame Protectrice du danger que pouvait représenter le Protecteur de Cirdan Sùrion, mais ça, c’était uniquement parce qu’il ignorait comment il aurait pu aborder le sujet. Évidemment, il aurait eu la solution facile, qu’il révèle son identité de l’archère et de lui expliquer clairement ce que représenterais un atout à Daranovor, mais au lieu de ça, il avait préféré se taire et garde pour lui, toute les circonstances qui aurait fait pencher la balance en sa faveur.

« Dites-moi que vous n’avez pas passé tout ce temps à me manipuler pour obtenir une place qui ne vous revient pas. »

Galyn la regarda droit dans les yeux, se demandant si elle était réellement sérieuse en lui posant cette question. Pourquoi diable voudrait-il la manipuler ? Voyant que la jeune femme restait là, prouvait au jeune homme qu’elle était sérieuse dans ses interrogations. Qu’elle puisse penser une telle chose lui provoqua plus de peine qu’il ne s’y aurait attendu, mais ne délaissa pas pour autant son air furieux et fermer.

- Cette place me revient de droit, murmura-t-il, crevant finalement l’abcès. Comment diable, pourrais-je usurper MA propre identité !?

Cette fois, il n’y avait plus vraiment de doute sur la personne qui se trouvait devant la demoiselle. Oui, c’était bel et bien lui l’héritier de la famille Talassi et non, il n’était pas un usurpateur! Crispant la mâchoire sans cesser de fixer obstinément la demoiselle, il attendit, de voir sa réaction. Une part de lui-même était soulager d’enfin pouvoir parler librement de qui il était réellement, mais en même temps, il avait omis de mentionner une part importante de sa vie.

- Qu’auriez-vous aimé que je vous dise, exactement?!, dit-il en commençant à arpenter d’un pas légèrement rageur et impatient. Que je suis le fils de la famille Talassi. La même qui as été décimé lors d’un massacre et que, par chance, j’ai survécu grâce au sacrifice de mon garde du corps? Que, lorsque je me suis échappé, j’ai dû me cacher parmi les cadavres qui jonchaient le sol, afin que les assassins croient que j’étais mort et que j’ai dû endurer la sensation froide de la lame qui taillade ma chair au niveau de mon épaule afin de s’assurer que je suis bel et bien mort? C’est ça que vous auriez aimé que je vous dise!?

Cette fois, le ton était amer et froid. Il se montrait distant et très en colère de devoir revivre les événements passer. Et puis, comme pour confirmer ses dires, il déboutonna chemise afin de la dégager clairement au niveau de son épaule taillader. Là, se trouvait une cicatrise en forme de croix, profonde.

- Vous croyez réellement que je me serais entaillé la chair afin de revendiquer une place qui ne me reviendrait pas de droit? De plus, il y a une faille dans votre logique, comment aurai-je trouvé le moyen de changer la couleur de mes yeux, afin de m’adapter à la couleur si rare qu’à le fils des Talassi?

Il était strictement impossible de changer la couleur de ses yeux, mis à part peut-être par la magie, mais il fallait réellement vouloir obtenir une place de choix pour accéder à un tel procéder. De plus, le garde du corps était l’un des rares cas répertorié de la maladie qui l’atteignait. En fait, beaucoup d’elfe le craignait dû à cela, mais personne ne savait qu’en réalité, cela n’affectait en rien la vision, ni même l’organisme.

- J’ignore ce que Torlan vous a exactement raconté à mon sujet, afin de faire en sorte que cette logique soit implacable, mais il a tort. C’est lui qui cherche à vous manipulez et j’ignore encore pour quel dessein il veut se rapprocher vous.

Cette fois, l’ensemble de ses propos avait le mérite d’être complètement honnête et de ne pas prendre vingt milles chemins afin d’arriver au but. Son regard n’avait pas quitté celui de la jeune femme et on voyait que cette fois, le garde du corps se permettait de se calmer un peu. Il était inutile de crier sur les toits qui il était, surtout vu le nombre d’année qu’il avait passé à garder son secret. Réajustant sa chemise sur ses épaules, voilant de nouveau la cicatrise par la même occasion, il se dirigea vers la grande armoire en chêne massif qui couvrait l’un des pan de murs et en ressortir une pile de livre reliés entre eux par une petite sangle en cuir. Le jeune homme les garda un moment dans ses mains et releva son regard vers celui de la jeune femme, soucieux. Après encore quelques secondes d’hésitation, il se rapprocha de l’archère et lui tendit le petit paquet de livre.

- Si vous désirez obtenir des réponses sur l’ensemble des événements de cette nuit-là, ainsi qu’antérieurement, vous pouvez parcourir ses pages. Elles recueillent l’arrivé de Torlan au côté de mon défunt père en tant que bras droit et d’une partie de ses machinations.

Au fil des années, il avait recueilli bon nombre d’information et les avaient répertorié dans l’ensemble de ces manuels. Parfois, il y avait quelques notes flottantes à travers les pages, mais le récit qui relatait l’ensemble des événements, avait été écrit de son propre chef, sans modification générale. Son regard scruta un moment le regard de la demoiselle, puis il se décida finalement à diriger ses pas vers son lit, où se trouvaient les dagues familial de la famille Talassi. Il cingla sa taille grâce à la ceinture de cuire. Ce fût précisément à ce moment-là que le garde du corps perçu quelques bruits de pas se rapprocher. Son intuition lui disait que quelques choses n’allaient pas et qu’il lui fallait préciser quelques points à la jeune femme avant que les choses ne tournent réellement mal. Il tira donc sa dague et vint se placer face à la demoiselle, il se permit de placer une main derrière son dos afin de l’empêcher de s’éloigner. Il se doutait bien que, désormais, chaque geste qu’il poserait risquait de lui causer d’énorme ennui. Au moment même où il ouvrit la bouche afin d’expliquer la dernière chose crucial qu’il se devait d’expliquer, des coups violents furent frapper à la porte et bientôt, celle-ci sauta, découvrant par la même occasion une garde composer d’une dizaine d’elfes. Quelqu’un avait dû entendre la conversation plutôt agités qu’ils avaient eue et s’était permis d’alerter la garde. Tout ce qu’il espérait, c’était que Torlan n’avait pas ouïe dire de cette conversation. Sinon la jeune femme courrait un grave danger.

- Éloignez-vous immédiatement de la Dame! C’est un ordre!

Le garde du corps glissa sa dague dans le dos de la jeune femme et attendit que celle-ci l’eut pris entre ses mains avant de s’éloigner légèrement, mais juste assez pour que seulement elle puisse l’entendre;

- Premier livre, à l’intérieur de la couverture, fiez-vous aux dessins qu’elle comporte et déchirer le papier qui la recouvre avec ma dague. Faite le avec prudence.

À l’endroit qu’il venait d’indiquer, se trouvait le rapport qu’il avait réussi à intercepté aux messagers de Torlan, lorsque celui-ci avait pris officiellement la suite des Talassi au pouvoir. Ce document relatait en grande partie les événements et la satisfaction qu’éprouvait Torlan envers les personnes qu’ils avaient engagées pour faire le travail. Le document était signer et portait évidemment, le sceau protectoral de Cirdan Sùrion. Voyant que le garde du corps n’obéissait pas à leurs ordres, la garde se rapprocha finalement et deux elfes finirent par se détacher du lot, s’avançant dangereusement vers Galyn.

- Vous devez absolument me croire. J’ai confiance en vous et en votre jugement, Nyrlae, chuchota-t-il aux creux de son oreille.

Il sentit une force l’attirer vers l’arrière et bientôt, la garde le tira hors de sa chambre, afin de l’amener inexorablement vers les cachots situé au niveau des donjons. La dernière chose qu’il avait réussi à voir de sa chambre, fut le regard azurée de la demoiselle posé sur lui. Le pire, c’était qu’il n’avait même pas cherché à se débattre, sachant que cela n’aurait mené à rien.

**

Quelques heures à peine venait de s’écoulé, depuis que la garde l’avait amené jusqu’au cachot, l’enfermant dans l’une des cellules. Jamais, depuis qu’il avait été engagé, le garde du corps n’aurait cru possible de se retrouver au cœur même du donjon, et de surcroit, enfermé dans l’une des cellules que comportait celui-ci. Une part de ses pensées était dirigée vers la demoiselle, qui devait forcément être en train de parcourir les écrits qu’il lui avait remis tout juste avant d’être arrêté. Il espérait sincèrement que celle-ci allait être en mesure de discerner le bien du mal, puisqu’il en serait fait de lui. De plus, il avait confiance envers la demoiselle, comme il avait pris la peine de lui souligner et il espérait sincèrement, que cette confiance pouvait être réciproque malgré les révélations qu’il venait de lui faire. D’une autre part, ses pensées étaient tournées vers Torlan. Celui-ci c’était permis de le faire passer pour un usurpateur et rien qu’à cette pensée, il eut un élan de colère diriger vers les barreaux de la prison. Il le haïssait et n’avait plus réellement besoin de le cacher désormais.

Et comme si cela n’était pas assez, il entendit des bruits de pas s’élever des marches, se rapprochant de plus en plus de sa cellule. Lorsqu’il découvrit le visage du nouvel arrivant, la mâchoire du garde du corps se crispa, tellement la haine commençait à le consumer.


- Laisser nous, dit Torlan au garde posté près de la cellule.

Obéissant sans broncher aux ordres que venait de lui lancer le protecteur de Cirdan Sùrion, l’homme de la garde se dirigea un peu plus loin, hors de portée d’oreille. Torlan eu un rictus méprisant à la vue du garde du corps. À ce même rictus, se mêlait un léger mélange de fierté, comme s’il admirait son geste d’avoir réussi à coffrer la menace imminente à son plan.

- Tu croyais réellement pouvoir gagner?, commença-t-il de sa voix grave. Je ne t’ai peut-être pas tué la première fois que j’en ai eu l’occasion, mais sache une chose, jamais je ne referai la même erreur deux fois.

- Et comment comptez-vous vous y prendre? Personne ici n’acceptera de faire cette sale besogne pour vous.

- Oh ne t’inquiète pas pour ça. Tu sais, il est facilement aisé d’instaurer le doute dans l’esprit d’une femme. Certes, il m’a fallu un certain temps avant de voir une lueur d’incertitude dans le regard de la Dame Lanthaloran, mais quand je l’eu finalement saisit, il était trop tard. Elle n’hésitera guère longtemps à t’envoyer à la potence et lorsque ça sera fait, je n’aurai plus qu’à me débarrasser d’elle, comme je me suis débarrasser de t’es parents.

Ses mots provoquèrent exactement la réaction que souhaitait voir Torlan. Se ruant à travers les barreaux, le garde du corps saisit l’importun à la gorge et n’hésita pas une seule seconde avant de presser d’avantage ses doigts autour du cou de Torlan. Il était visiblement furieux et rien ne pourrait le calmer à présent, mis à part la mort de cet assassin! Et comme de fait, l’homme de la garde revint précisément à ce moment, empêchant Galyn de tuer le protecteur de Cirdan Sùrion. Par mesure de sécurité, le chef de la garde ordonna à ses hommes d’enchaîner le garde du corps aux chaînes qui pendaient dans les cachots, obstruant ainsi les mouvements du jeune homme. Satisfait de cette vision, Torlan porta une main à sa gorge afin de masser celle-ci et se rapprocha du jeune homme, un sourire malicieux sur les lèvres. ¸

- Il semblerait que l’idée que je puisse lui faire du mal ne te ravie guère. Tu es sur que t’es actions n’expriment que ton devoir envers elle? N’exprimeraient-elles pas davantage…?

Galyn prit la peine de relever les yeux vers ceux du malfrat et celui-ci ne put y lire que de la haine à son égard.

- Je ne vous laisserai jamais toucher un seul de ses cheveux…Je vais vous tuer. Votre mort sera lente et lorsque viendra votre agonie, je serai le premier à m’en réjouir.

Ce fut sur ses mots, que choisit Torlan pour quitter les lieux, furieux. Il ne se laisserait certainement pas intimidé par un simple gamin! Il aurait sa peau et ça, même s’il devait revirer le château sens dessus dessous. Après tout, il avait réussi à renverser un protecteur, alors pourquoi, par les cinqs, ne serait-il pas en mesure d’enlever la vie à un seul homme!?

De son côté, Galyn passa une nuit particulièrement inconfortable vu la position dans laquelle l’avait laissé les gardes. Enchaîné au mur comme un vulgaire animal. Ce ne fût que bien plus tard, lorsque le soleil daigna se lever à nouveau, qu’il entendit des bruits de pas se rapprocher de sa cellule et s’arrêter devant.
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Nyrlae Lanthaloran

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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 19:50

Loin de se démonter lorsque le garde du corps éleva la voix à son tour en la montrant du doigt, Nyrlae le foudroya à nouveau du regard. Ah, parce que, non content de lui avoir caché l’essentiel, monsieur Galyn se permettait de s’énerver lui aussi et de hausser le ton ? Et pour lui demander quoi ? Si elle croyait les dires d’un tel homme ?

« Je crois ce que je peux à partir de ce dont on a daigné m’informer ! Et sur ce plan là, vous êtes loin d’être irréprochable ! »

Enfin quoi ! Deux fois qu’elle lui laissait une chance pour s’expliquer et qu’il repoussait l’échéance ! Et maintenant il faudrait qu’elle se montre tolérante et compréhensive alors que ses silences venaient de la mettre dans une situation inextricable ?


« La majeure partie de la nuit ! La belle affaire ! J’ai passé une bonne partie de ces derniers jours en tête à tête avec lui ! Et il ne s’agit pas que de risque physique, par les Cinq ! Il ne vous est pas venu à l’idée qu’il pouvait chercher à me manipuler ? C’est après coup que vous pensiez réparer les dégâts ? »

Etait-il devenu complètement inconscient, ou quoi ? Elle avait une certaine dose de confiance à accorder à un étranger, mais elle faisait fonction de ce qu’elle savait déjà. S’imaginait-il vraiment qu’elle se serait comportée de la même façon envers Torlan s’il s’était avéré être un tueur ou un innocent ?

Alors bien sûr qu’elle avait des doutes, à présent ! Quelqu’un de parfaitement honnête lui aurait déjà parlé franchement, non ?Au lieu de ça, il s’énervait, mais au fond il n’avait toujours rien dit. Il prétendait être dans son camp mais il refusait d’abattre ses cartes. Torlan disait l’avoir fait de lui-même et n’avait pas attendu des lustres pour se décider à mettre les choses au clair. Alors oui, même si cette idée lui faisait mal, elle était obligée d’envisager l’option d’avoir été manipulée par Galyn plutôt que par Torlan.

Le jeune homme finit enfin par contredire Torlan, mais c’était un peu tard, il fallait le reconnaitre. Ce qu’elle aurait aimé qu’il lui dise, exactement ? Les bras croisés, contrariée, Nyrlae se tut et écouta. Elle aurait simplement aimé qu’il parle avant. Maintenant qu’elle l’avait en un sens poussé aux aveux, comment savoir s’il disait la vérité ?Bien sûr qu’elle était tentée de le croire, bien sûr que ce serait plus simple ainsi et plus agréable… enfin, pas plus simple, loin de là. S’il était en colère, qu’il ne s’y trompe pas, elle l’était aussi et ne comptait pas se calmer. Elle décroisa rapidement les bras, incapable de se contenir davantage :


« C’est une place de Protecteur qui est en jeu, Talassi ! Vous prétendez bien que Maeglin a pris votre place et je suppose que vous l’accusez aussi dans la foulée d’être allé jusqu’à faire assassiner votre famille ! Alors pourquoi devrais-je croire une telle horreur plutôt qu’un simple tour de magie et une cicatrice que n’importe qui aurait pu se faire ? »

Il commençait à vraiment lui taper sur les nerfs avec ses évidences ! Et cette façon de la regarder comme si c’était elle qui était en tort et que franchement il se demandait bien pourquoi elle remettait sa parole en doute ! Elle se calma un peu néanmoins, pour lui lancer finalement :


« Vous n’avez pas pensé deux minutes qu’en me donnant ces éléments avant que je ne sois forcée de vous les arracher, j’aurais davantage pu vous croire ? »

Il fallait qu’elle réfléchisse à tout cela à tête reposée. Elle était toujours tentée de le croire, évidemment, mais il ne se rendait toujours pas compte de la situation dans laquelle elle se trouvait. Elle prit les livres, y jeta un coup d’œil avant de lui lancer un regard surpris lorsqu’il se rapprocha d’elle avec sa dague. Fallait-il vraiment qu’il se comporte sans cesse de façon ambigüe ? A croire qu’il avait décidé de lui faire la peur de sa vie à présent !

Elle sursauta lorsque des coups furent frappés à la porte et que cette dernière s’ouvrit. Hum… elle ne tenait pas à être vue en sa compagnie après ce qu’il venait de se passer. C’était trop dangereux pour l’un comme pour l’autre. Gardant la dague en main, elle éleva aussitôt la voix, sur un ton sans appel :

« Arrêtez cet homme. »


Il lui fallut ensuite faire comme si elle n’avait rien entendu, même si étrangement, entendre son prénom la marqua… ce qui pouvait aussi bien être un autre signe de tentative de manipulation car elle ne se souvenait pas l’avoir jamais entendu l’appeler Nyrlae.

Puis il disparut et elle soupira. Les ennuis ne faisaient que commencer. Elle ne croyait pas si bien dire car ce fut à ce moment que Torlan entra dans la pièce, tout sourire.


***

Galyn attendit toute la nuit dans le cachot, si tant est qu’il ait réussi à calculer l’écoulement du temps dans cette semi-obscurité qui ne variait jamais. Il y avait un garde venu prendre place devant sa cellule, finalement, qui paraissait particulièrement sur le qui-vive, aussi bien vis-à-vis de son prisonnier que vis à vis de l’extérieur. Il n’avait pas dit un mot, mais il connaissait le jeune homme, c’était un habitué de la garde.
Aux premières lueurs du jour, Nyrlae se présenta, son expression impassible cachant mal une certaine tension.


« Détachez-le. »

Elle était nerveuse et impatiente d’en finir. Dès que le jeune homme fut debout, elle reprit sa marche, continuant à suivre dans le couloir au lieu de remonter à la surface. Là, elle fit jouer le mécanisme d’une porte et le fit entrer avant de se retourner vers le garde :

« Vous allez à l’entrée et vous empêchez quiconque de rentrer. Si quelqu’un insiste vous le faites patienter le temps de ramener Talassi en cellule. Je ne suis jamais venue ici. »

Le garde s’inclina et partit prendre son poste alors qu’elle refermait la porte. Ils se trouvaient dans une cellule parfaitement close, sans fenêtre, à la table et aux murs en pierre, taillés directement dans la roche. Elle n’avait même pas pris la peine de prendre une torche, sachant que leurs yeux s’habitueraient rapidement à l’obscurité. Peu de monde connaissait l’existence de cette salle et c’était tant mieux. Cette fois, ils seraient vraiment en paix pour parler à présent que l’épaisse porte était close.

Aussitôt, l’assurance dont la jeune femme avait fait preuve vola en éclats et elle laissa s’exprimer sa colère – ici, les murs étaient bien assez épais.

« Vous vous rendez compte de la situation dans laquelle vous m’avez laissée m’empêtrée ? »


Quand elle songeait aux conséquences, elle avait envie de l’étrangler de ses propres mains ou du moins de le secouer comme un prunier !

« Je ne sais pas ce qui a bien pu vous passer par la tête mais vous n’avez manifestement pas idée de la situation dans laquelle je me retrouve ! »


Et cela la rendait folle, visiblement. Elle avait toujours tout fait pour mener une petite vie bien réglée, d’autant plus à présent qu’elle gérait le protectorat et elle détestait lorsque tout commençait à lui échapper. Elle se passa une main sur le visage et essaye de se calmer sans grand résultat.

« Vous croyiez que mes discussions avec Maeglin portaient sur quoi au juste ? Que nous discutions cueillette des champignons et couronnes de pâquerettes ? Il s’agissait de politique, j’ai dû faire des choix et jongler avec des données que je n’avais pas ! Vous auriez pu me donner un atout et vous vous êtes contenté de me laisser me débrouiller ! Vous avez permis à Maeglin de me manipuler ! Ce n’est pas pour moi que je suis en colère, mais pour le Protectorat que je représente ! Sans compter qu’avec notre roi comme père, vous lui avez aussi donné l’opportunité de s’introduire tout en haut de la hiérarchie ! J’aurais pu me montrer moins méfiante et le croire aveuglément avant de le recommander auprès de mon père ! Avez-vous la moindre idée de ce que cela implique ? »

Elle avait tout débité d’une traite, furieuse. Et s’il croyait qu’elle allait se calmer parce qu’à présent qu’elle avait découvert le pot aux roses, ce serait plus simple, il se trompait lourdement !

« Et maintenant, à cause de votre silence, je me suis engagée à un rapprochement de nos deux Protectorats, à tel point qu’il y a quelques heures Maeglin envisageait à demi-mot une union ! Si je me rétracte à présent, que croyez-vous qu’il se passera ? Car, comme il me l’a fait si bien remarquer, il a une jolie armée à disposition et des alliés assez faibles pour faire ce qu’il demande ! »

Elle en aurait pleuré ! Elle s’essuya les yeux d’une main rageuse et poursuivit en tremblant de colère :


« A présent, il se promène librement dans ma propre forteresse et à moins de vouloir déclencher un incident diplomatique je ne peux rien faire ! Si j’agis maintenant, il m’accusera de rompre la paix avec pour seules preuves les dires d’un garde du corps qui m’a manipulée ! Si je joue son jeu, je vais finir par me retrouver devant l’autel et si je le rejette, il va nous fomenter une jolie guerre civile ! Comme si notre royaume n’était pas assez chaotique ! »

Sachant très bien ce que risquait d’objecter le jeune homme, elle eut un geste las et conclut :


« Oh, et ne vous dites pas qu’un procès suffira à prouver quoi que ce soit. Je me suis renseignée : les yeux blancs se ‘fabriquent’ par magie, la cicatrice, tout le monde peut la créer avec un peu de volonté… Les écrits… elle soupira. Maeglin en savait plus que je ne le pensais je le crains. Il est venu me voir juste après votre départ et à engagé la conversation. J’ai dû laisser les livres le temps de lui faire croire que je l’écoutais… Ils ont disparu. J’ai envoyé un domestique de confiance fouiner dans ses appartements, mais je crains que ce ne soit trop tard. »

Cela aussi lui restait en travers de la gorge. Elle n’avait pas eu le temps de lire une ligne. Malgré tout… elle avait fait le choix de le croire. Certes, il avait tardé à s’expliquer, mais d’un autre côté, elle ne comprenait pas que l’on puisse penser un seul instant que l’amour avait un lien avec la politique et sur ce point Torlan lui avait paru particulièrement malsain en évoquant un mariage.

« Et puis personne ne comprendra pourquoi vous avez tardé à parler ! Pourquoi vous n’avez pas réclamé votre titre avant ! »


Elle se calmait, reprenant un ton un peu plus normal.

« L’un de mes conseillers m’a dit très tôt qu’il pensait que vous puissiez être en lien avec cette affaire, bien avant que Maeglin me contacte. Il disait que vous étiez bien le fils Talassi, mais que vous ne cherchiez qu’à me manipuler pour que je vous aide à retrouver votre place. Rappelez-vous… j’étais venue vous demander les raisons de votre présence à mes côtés… J’ai choisi à l’époque de ne rien exiger et de croire que vous étiez désintéressé. Je me suis dit que vous me parleriez si vous le jugiez nécessaire et que cela n’avait pas d’importance, que c’était votre vie. Je me suis lourdement trompée. »


Elle avait baissé la tête à ces mots, peu habituée à reconnaitre une quelconque erreur. En tout cas, cette idée la rendait malade. Elle releva les yeux vers lui et ajouta :

« Vous auriez dû me parler bien avant. »

Bien sûr, elle lui en voulait terriblement, mais elle ajouta tout de même sur un ton un peu plus conciliant :

« Je ne vous demandais pas de me raconter en détail cet épisode de votre vie, mais simplement « Maeglin a tué mes parents » aurait suffi vous ne croyez pas ? »


C’était un désastre, ni plus ni moins. Maintenant, même si elle avait joué les idiotes et sourit niaisement au Protecteur, il serait plus méfiant. S’il avait été capable d’arriver au pouvoir sans qu’on le soupçonne, c’était qu’il était redoutable. Cette idée la mettait visiblement dans tous ses états.

« Je fais le choix de vous croire, parce que je ne peux pas penser… elle secoua la tête, non je ne peux vraiment pas penser que vous m’ayez trompée jusque là, même si vous avez tardé à parler… Ne me donnez jamais l’occasion de le regretter. »

C’était un avertissement. Juste au cas où. Enfin… disons qu’étant donné que le contrôle de la situation semblait lui échapper, elle préférait au moins essayer de gérer comme elle pouvait le peu qui lui restait entre les mains. Elle soupira à nouveau, fit quelques pas comme un lion en cage et finit par s’arrêter.

« Il y a forcément une solution. Vous connaissez Maeglin mieux que moi. »


Elle s’assit, s’essuya les yeux et essaya de réfléchir encore à ce problème qui lui paraissait insoluble à moins de compliquer encore la situation. Elle avait fait l’effort de se montrer posée face au Protecteur, mais à présent, qu’elle s’était décidée à dire à Galyn tout ce qu’elle avait sur le cœur, elle se sentait plus effondrée qu’autre chose.

« Je pourrais le faire arrêter, mais sans preuves solides, je n’irai pas loin. Et il a dû mettre son conseil dans sa poche, ils plaideront en sa faveur ! »

Elle se cacha le visage et inspira profondément : elle avait envie de cogner quelque chose, de pleurer et d’aller secouer Torlan jusqu’à ce qu’il avoue la vérité, ce qui était évidemment impossible.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 19:59

Malgré le fait que le garde du corps lève le ton sur la demoiselle, celle-ci ne se démonta pas pour autant, répliquant aussi vivement que lui le faisait. Ils étaient désormais engagés dans une sorte de lutte verbale, à savoir qui avait davantage raison entre les deux. Nul doute que la jeune femme était moins à blâmer que le jeune homme, mais celui-ci n’était pas moins inquiet de la situation qui était en train de se dérouler au cœur du château. L’arrivé de Torlan et ses machinations afin de l’écarter lui plaisait de moins en moins. Galyn était conscient que les elfes n’étaient guère attirer par le pouvoir, il en était même la preuve vivante, mais Torlan, lui, c’était une toute autre affaire. Après avoir délogé ses parents d’un protectorat et lui également, il désirait désormais s’en prendre à la jeune femme. Elle était bien placée, puisque non seulement, elle était Dame Protectrice, mais également, future héritière du trône que son père occupait. Si le peuple des elfes étaient gouverné par un être tel que oui, s’en était fini de l’esprit pacifique qu’entretenait les elfes envers leurs terres et les autres races. La guerre serait imminente et les elfes étant déjà en sous effectifs, l’attaque du fort d’Ellyrion n’avait en rien aidé leur cause. Ils avaient déjà assez de difficulté à se remettre de cette bataille et pour Galyn, il était hors de question qu’une telle situation se reproduise.

Seulement là, il devait régler autre chose qu’une guerre imminente. D’abord, prouver son innocence serait une bonne chose à faire, surtout les accusations qui planait au-dessus de sa tête ses derniers jours. Même avec les évidences qu’il lui mettait sous le nez, son regard de changea pas pour autant à son égard. Il devait trouver un argument de choc pour réellement prouver que c’était de lui qu’il était réellement question et non d’un usurpateur ! Il savait, en un sens, qu’il était un peu tard pour justifier son identité, mais il ne pouvait guère supporter qu’elle le croit coupable de manipulation, alors que c’était tout à fait le contraire. Il cherchait à la protéger, peut-être, certes, pas par les meilleurs moyens possible, mais il s’efforçait tout de même de le faire, au péril de voir son identité révélé ! Qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans ce château décidemment. Depuis qu’il avait mis les pieds dans ce lieu, il semblerait que celui-ci ait décidé de leur rendre la vie difficile !

Le regard surpris de la demoiselle ne lui échappa pas, alors qu’il se rapprocha avec sa dague et il eut un léger froncement de sourcil. Le croyait-elle vraiment capable de lui faire du mal de la sorte ? Si la théorie de Torlan s’appliquait, il pourrait bien choisir d’en finir là avec elle, de la poignarder et de se débarrasser de son corps, comme si de rien n’était, mais justement, ce qu’avançait le protecteur était complètement faux ! Il désirait uniquement lui montrer la double couverture qui se trouvait dans le premier livre qu’il lui avait tendu. Seulement, avant même qu’il eut le temps de dire quoi que ce soit, les gardes étaient à sa porte. Évidemment, il ne fut guère surpris pas le changement d’expression de la jeune femme. Elle était intelligente, alors nul doute qu’elle avait réussi à analyser la situation en une fraction de seconde, du moins il espérait que c’était ça et non qu’elle était réellement rassurer par la venue des gardes pour l’amener dans les cachots. Lorsqu’il sortit de la chambre, le regard fantomatique du garde du corps ne manqua pas de croiser la silhouette imposante de son adversaire, qui se permit même de lui lancer un regard victorieux.


**

« Détachez-le. »

Le garde du corps avait cru pendant un moment qu’il devrait rester attacher à ses chaînes jusqu’au jour où il mourrait. Certes, une simple nuit s’était passé entre le moment de son arrestation et l’instant présent, mais une nuit particulièrement inconfortable vu les circonstances et surtout, vu les tracas qui n’avait de cesse de l’obséder en cet instant. Les mots de la demoiselle furent donc accueillit avec reconnaissance de la part de son garde du corps, même s’il voyait tout de même qu’une certaine tension l’habitait. Il n’était plus en mesure de se mettre au courant des choses qui se passaient à l’extérieur de ses murs et cela l’énervait davantage que la faim qui tenaillait son estomac. Finalement détacher, le jeune homme sentit tous les muscles de son dos ainsi que de ses bras lui crier grâce, mais il se força tout de même à adopter une expression impassible et de suivre la jeune femme jusque dans la pièce qu’elle lui indiqua et il jeta un bref regard en direction de la garde lorsque celui-ci referma la porte derrière eux.

« Vous vous rendez compte de la situation dans laquelle vous m’avez laissée m’empêtrée ? »

Bon, finalement, il aurait peut-être préférer rester en cellule. La colère de la jeune femme éclata donc, fracassant le visage impassible qu’elle c’était efforcer de conserver jusqu’à présent.

« Je ne sais pas ce qui a bien pu vous passer par la tête mais vous n’avez manifestement pas idée de la situation dans laquelle je me retrouve ! »

- Et vous croyez que je me retrouve dans une meilleure situation que vous, peut-être ?!

Les sourcils désormais froncé pour la confronter, il planta son regard dans le sien. Elle n’était pas enfermer dans un cachot à se demander ce qui allait arriver à sa pauvre carcasse ! Bon après, elle avait quand même daigné venir lui rendre visite et ça, c’était un grand pas. Il était à peu près sûr qu’elle n’aurait pas pris le risque si elle l’aurait réellement cru coupable des crimes que pouvait l’accuser le protecteur. Il prit donc une grande inspiration afin de se calmer, mais ne quitta pas la jeune femme du regard pour autant, sachant que elle, elle aurait beaucoup de colère à déverser sur son dos. Lorsqu’elle commença par lui exposer les sujets de conversations qu’ils avaient eus, Maeglin et elle, le jeune homme ne put que rester là, à endurer la dureté de ses paroles. Il n’était pas idiot, il savait que lorsque les protecteurs et les seigneurs protecteurs se rencontraient, c’était pour parler politique, mais il n’aurait jamais cru possible que Torlan débarque et vienne imposer sa propre façon de faire à Nyrlae ! Et même s’il lui aurait dit, d’une façon complètement clair, que Torlan était un scélérat et un manipulateur, l’aurait-elle seulement crue ? Elle était furieuse et le garde du corps voyait clairement qu’elle n’en avait guère terminé avec lui.

« Et maintenant, à cause de votre silence, je me suis engagée à un rapprochement de nos deux Protectorats, à tel point qu’il y a quelques heures Maeglin envisageait à demi-mot une union ! Si je me rétracte à présent, que croyez-vous qu’il se passera ? Car, comme il me l’a fait si bien remarquer, il a une jolie armée à disposition et des alliés assez faibles pour faire ce qu’il demande ! »

Une union ? Le terme avait fait naître une légère lueur dans le regard du garde du corps, qu’il s’efforça de chasser aussitôt. Torlan serait donc allé jusque-là ? Peut-être bien que le jeune homme se faisait des idées et qu’il ne s’agissait que d’une alliance entre les deux protectorats, mais si c’était le cas, il ne prendrait pas autant de précaution pour le faire taire. De plus, il avait négligé l’armée que possédait Cirdan Surìon. Même s’il était discret sur le plan politique depuis son arrivée au pouvoir, il était évident que le protecteur avait pris la peine de s’entourer d’une armée de choix pendant ses nombreuses années.

« Si j’agis maintenant, il m’accusera de rompre la paix avec pour seules preuves les dires d’un garde du corps qui m’a manipulée ! Si je joue son jeu, je vais finir par me retrouver devant l’autel et si je le rejette, il va nous fomenter une jolie guerre civile !»

- Combien de fois devrais-je vous répéter que je ne vous ai guère manipulé ! C’est lui, depuis son arrivé en vos terres, qui cherche à me réduire au silence et à vous imposer sa vision des choses !

Seulement, la suite confirma ce qu’il pensait déjà. Le protecteur était allé jusqu’à demander, à demi-mot, une union solennel entre la jeune femme et lui. Sans même s’en rendre compte, le jeune homme avait crispé la mâchoire, furieux que les choses s’enchaîne de la sorte et surtout, furieux contre lui-même de ne rien pouvoir faire pour régler les choses. Il n’était pas du domaine du combat, mais désormais de la stratégie. Ils devaient essayer de trouver un moyen de faire en sorte que leur union soit strictement impossible et de réussir à condamné Torlan pour les crimes qu’ils avaient commis. C’était loin d’être une mince affaire. Déjà furieux, les dires de la demoiselle sur les livres qui avaient été volé, le rendirent d’avantage furieux. C’était les seules preuves qui pouvaient incriminer Torlan et elles disparaissaient !

« Et puis personne ne comprendra pourquoi vous avez tardé à parler ! Pourquoi vous n’avez pas réclamé votre titre avant ! »

- Pourquoi ? Les raisons me paraissent évidentes à moi ! J’ai fuis et j’ai été lâche cette nuit-là ! J’ai préféré laisser le protectorat à cette assassin et de m’entraîner pendant des années, afin de me garantir une vengeance. Comment auriez-vous réagie si votre protectorat avait été confié à un lâche ? L’auriez-vous seulement laissé regagner son titre, comme si de rien était ?! Après plus de trente ans à ce taire et ne donner aucun signe de vie !?

Le garde du corps était parfaitement conscient qu’il était un noble déchu. Pas uniquement en raison du fait qu’il était chassé de son protectorat, mais également parce qu’il avait choisi la lâcheté à l’affrontement directe. La demoiselle, tant qu’à elle, semblait commencer à ce calmer et lui expliqua même les soupçons qu’avait envers lui certains de ses conseillers. Bien, pour eux il était un espèce de manipulateur, qui désirait obtenir une place de choix. Seulement, ils étaient en train d’accuser la mauvaise personne !

« J’ai choisi à l’époque de ne rien exiger et de croire que vous étiez désintéressé. Je me suis dit que vous me parleriez si vous le jugiez nécessaire et que cela n’avait pas d’importance, que c’était votre vie. Je me suis lourdement trompée. »

- Vous ne vous êtes pas trompé. Lorsque je vous ai affirmé que la compagnie des autres nobles ne me plaisait guère, c’était tout à fait vrai. Mon poste de garde du corps me plait, malgré la haine qui m’habite lorsque je repense à Torlan. Ce n’est guère la perte d’un poste enviable qui me met hors de moi, mais bien la facilité avec laquelle il a tué mes parents, alors qu’ils avaient confiance en lui !

Il n’avait jamais autant apprécié son choix de vie, qu’en présence de la jeune femme. Le poste lui plaisait et c’était peu dire. Il avait même choisi de revenir, pour s’expliquer avec la Dame Protectrice sur la question de son renvoi. Lorsque leur regard se croisa à nouveau, le jeune homme compris que le jeu c’était un peu calmer, mais qu’il n’y avait encore rien de complètement décider.
« Vous auriez dû me parler bien avant. »

- Il est vrai que j’aurai dû vous l’avouez avant, mais j’ignorais que les choses allaient prendre autant d’ampleur.

Comment aurait-il pu le savoir ? Après tout, Torlan c’était tenu tranquille jusque-là. L’attentat diplomatique n’avait guère été prévu dans tout cela et c’était l’une des raisons qui faisait en sorte qu’il s’en voulait. S’il aurait parlé plus tôt, tout ça aurait pu être évité, il en était parfaitement conscient.

« Je ne vous demandais pas de me raconter en détail cet épisode de votre vie, mais simplement « Maeglin a tué mes parents » aurait suffi vous ne croyez pas ? »

- Vous auriez certainement demandé davantage d’explication qu’une simple phrase, surtout vu les accusations que je faisais à son égard. Vous auriez-vous réellement contenté d’une simple phrase ?

Il connaissait la jeune femme pour savoir qu’elle n’aurait guère tenue sans davantage d’informations. Il était normal en même temps, qu’elle prenne certaine précaution, vu le poste qu’elle occupait et il ne l’en blâmait pas. La suite des paroles de la jeune femme, fit légèrement froncer les sourcils au jeune homme. Elle n’avait aucune preuve tangible qu’il était innocent, mais il appréciait réellement qu’elle puisse lui accorder une chance de plaider son innocence. Il se contenta d’hocher légèrement la tête sur la question du regret. Ça pour éviter de lui faire regretter, il allait le faire, elle pouvait en être certaine.

« Il y a forcément une solution. Vous connaissez Maeglin mieux que moi. »

- Je le connais mieux, mais j’ignore quels genres de ressources il a à sa disposition. Pour le moment, il lui est aisé pour lui de se faire craindre, puisqu’il dispose d’une armée plus importante que la vôtre. De plus, il vous à confisquez les preuves existantes que j’avais réussi à ramasser depuis sa prise au pouvoir. Qui sait-ce qu’il en a fait ?

Tout ça rendait la situation de moins en moins optimiste. Il vint prendre place juste en face de la demoiselle, afin de réfléchir à une situation possible à ce qu’il avait engendré en se taisant. Il voyait bien que la jeune femme était sur le point de craquer et de laisser libre cours à la colère qui l’habitait ou bien, la tristesse. Peu importe ce que c’était, le jeune homme se força à tendre la main dans sa direction et de la poser sur la sienne afin qu’elle puisse le regarder dans les siens. Il n’avait pas coutume de se montrer aussi empathique envers quelqu’un, mais c’était dû à sa faute si les choses tournaient mal désormais.
- Nous allons trouver une solution…, murmura-t-il, autant pour la convaincre elle, que lui.

Suite à ses paroles, il se leva prestement, reprenant sa main par la même occasion. Il n’avait pas envi que tous ses gestes ait l’air calculé afin de la manipuler et il désirait mettre fin au contact presque…agréable de la jeune femme. La situation le rendait forcément fou et quelque peu vulnérable, c’est tout. Rien à voir avec quoi que ce soit d’autre. Impossible, strictement, impossible. Il se mit donc à arpenter la pièce, les sourcils froncer, l’air pensif. Il avait glissé ses mains dans son dos, réfléchissant toujours au meilleur moyen de garantir une victoire à la demoiselle sans cette lutte politique au pouvoir. La première question à régler, à son avis, était la question de l’union. Tant et aussi longtemps que la jeune femme ne se retrouverait pas devant l’autel et devant le fait accompli, les paroles de Torlan ne serait que des spéculations. Évidemment, il ne fallait pas trop tarder non plus, sinon il se rendrait compte de quelque chose.

- Concernant votre union possible avec Maeglin, le seul moyen de l’éviter serait que vous soyez déjà unis à quelqu’un. Et même si vous trouveriez quelqu’un ou que ce soit le cas, il verrait immédiatement la ruse, puisque jamais, vous n’en avez fait mention avant.

Sur ce point, ils étaient coincés. Il ne restait plus qu’à trouver une solution, afin de récupérer les preuves que le protecteur avait réussi à subtiliser à la demoiselle. Évidemment, ça, c’était s’il ne les avait pas déjà toute détruite afin d’assurer son avenir en tant que roi des elfes. Il faisait toujours les cents pas dans la pièce, réfléchissant à une solution qui pourrait les sortir de ce pétrin. Après une dizaine de minutes passés dans un silence pesant, une idée se mit lentement en place dans son esprit et fit en sorte de faire ralentir la cadence de ses pas, avant de s’immobiliser complètement et de poser son regard sur la jeune femme.

- Le meilleur moyen pour récupérer les documents, que je vous ai remis, serait que je puisse sortir des cachots. Y’aurait-il moyen de trouver un elfe qui me ressemble suffisamment et en qui vous avez suffisamment confiance, pour qu’il prenne ma place l’espace de quelques heures. Il faudra également prendre soin que Torlan ne mette jamais les pieds ici, lorsque je serai hors de ma cellule.

La veille, le protecteur était venu lui rendre visite, avec un malin plaisir à le narguer et lui marteler ses plans futurs en ce qui a trait à la demoiselle. Nul doute, que s’il se rendait compte de quelques choses, l’accident diplomatique tournerait davantage en guerre civil qu’en réunion de conseil entre protectorat pour régler la question au sujet de Galyn. Évidemment, il faudrait que la demoiselle garde un œil attentif sur le protecteur pendant que lui se chargerais de trouver les manuscrits, s’ils existaient toujours. Il plongea finalement son regard dans celui de la demoiselle, afin d’évaluer ce qu’elle pouvait bien penser de l’idée qu’il avait eu.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 20:12

- Et vous croyez que je me retrouve dans une meilleure situation que vous, peut-être ?!

La remarque ne fit qu’énerver Nyrlae davantage : à travers elle, elle parlait du Protectorat, voir de tout leur peuple, et lui il venait se plaindre de son cas personnel ! Bien sûr qu’il n’était pas à envier, mais ses considérations à elle dépassaient de loin le stade de la personne !


- Combien de fois devrais-je vous répéter que je ne vous ai guère manipulée ! C’est lui, depuis son arrivée en vos terres, qui cherche à me réduire au silence et à vous imposer sa vision des choses !


Nyrlae leva les yeux au ciel :

« Je le sais, j’ai compris, autrement je ne serais pas ici à vous parler ! Mais qui d’autre vous croira ? Le problème est là ! Je ne suis pas toute puissante à pouvoir imposer ma vision à mes conseillers, mon père ou je ne sais qui ! »

La suite, lorsqu’il avoua sa lâcheté, la calma un peu. D’accord, elle comprenait. Elle comprenait aussi qu’il n’ait rien dit et devait avouer qu’elle aurait cherché à en savoir. Elle soupira.

« S’il est malin, il aura tout brûlé de suite. En revanche, je connais ses ressources. Du moins… je sais que son armée est effectivement en mesure de faire face à celle de Daranovar. Mais de toute manière je sais aussi que je ne laisserai une guerre se déclarer pour rien au monde. »

Pas au point de se marier avec Torlan, tout de même ! D’un autre côté… avait-il les moyens de l’y forcer ? Cette idée lui faisait froid dans le dos. Quoi qu’il en soit, elle se sentait complètement désemparée et le contact de la main de Galyn sur la sienne la fit tressaillir, surprise qu’il cherche à la réconforter. Ils allaient trouver une solution ? Elle hocha légèrement la tête et se força à esquisser un sourire, tout en regrettant qu’il se relève déjà. Enfin, non, elle ne regrettait rien du tout. Enfin, tout de même ! Pourquoi aurait-elle regretté ?

« Je ne vais pas me marier juste comme cela, pour régler un problème par un autre ! »
s’exclama-t-elle, quelque peu vexée qu’il pense à une telle solution.

Enfin, il ne disait pas cela méchamment et elle ne lui en tint pas rigueur. De toute manière, il avait raison, il n’y avait personne qui pourrait tenir le rôle du fiancé, alors autant abandonner l’idée. L’ennui, c’était qu’elle n’en avait pas beaucoup d’autres. Sans les preuves, c’était la parole de Galyn contre celle de Torlan. Comment trancher ?


« Il est plus que probable qu’il soit déjà trop tard pour ces documents. Et j’ai déjà envoyé quelqu’un les chercher. Ce domestique saura justifier sa présence n’importe où et je pourrai l’aider à disparaitre plus facilement s’il venait à être soupçonné. Vous, Maeglin ne s’y trompera pas si lui ou ses sbires vous découvrent et ils vous poursuivront sans relâche. »


Alors non, elle n’avait pas très envie de le laisser sortir. Ce serait prendre le risque de le retrouver mort, ou pire, de voir Torlan l’accuser de félonie et de devoir finalement le condamner ! Ayant finalement pris sa décision, elle se leva :

« Ecoutez, il n’y a qu’un moyen pour que la vérité soit faite, c’est de rendre un jugement à ce sujet. La dame Protectrice de l’Epine Dorée ne s’y risquera pas et l’on risque de me reprocher d’être déjà trop impliquée. Je vous propose d’en référer à mon père. Montez à Alêandir pour lui demander son aide, je vous recommanderai à lui. »

Elle était visiblement prête à employer les grands moyens. Dyarque avait effectivement la capacité de trancher et elle espérait qu’il maitrisait suffisamment la situation pour dissuader Torlan de se lancer dans une guerre stérile.

« Il faudra vous montrer parfaitement honnête avec lui et ne rien lui cacher. Lui ne vous connait pas et ne se montrera pas compréhensif sans raison. Maintenant, à vous de voir si vous souhaitez de cette vie. Nous pouvons aussi étouffer l’affaire et réduire progressivement l’influence de Maeglin jusqu’à l’écarter du pouvoir, même s’il resterait Protecteur symboliquement. »

Elle secoua la tête en soupirant :


« Ne vous y trompez pas, laisser une telle personne user de ce titre me répugne, mais je dois penser avant tout à notre peuple. Je ne veux pas de guerre, ni même que la populace puisse la craindre ne serait-ce qu’un instant. Les gens ont besoin de croire en leurs dirigeants par les temps qui courent. »

En même temps, elle continuait à réfléchir à la façon dont son père accueillerait la requête si Galyn osait la formuler.


« Si nous ne retrouvons pas les documents, je pourrai toujours témoigner en avoir eu connaissance, ma parole aura un certain poids. »


Étant donné qu’elle ne les avait jamais vraiment lus, c’était une preuve incontestable de sa confiance, mais elle aurait préféré ne pas avoir à en venir là.

« Je crois qu’outre la multitude de petits indices comme la couleur de vos yeux, il faudra se baser sur le témoignage de personnes qui ont pu vous connaitre. Mon père aura les moyens de faire faire les recherches nécessaires sans éveiller l’attention si vous savez le convaincre. »

Dyarque n’était pas du genre à faire dans le sentimentalisme dégoulinant de bonnes intentions. Il serait froid et dur, mais juste. Elle espérait que cela suffirait.

« Rien ne prouvera que Maeglin soit pour autant le meurtrier de vos parents, mais vous serez reconnu comme potentiel héritier. Je vous rappelle que le passage du titre de père en fils n’est pas systématique. Mais mon père pourra faire pression sur le conseil pour qu’il vous nomme après avoir fait comprendre à Maeglin qu’il ferait mieux de faire profil bas et d’éviter ainsi des recherches plus poussées. »

Prendre des décisions et proposer des solutions la remettait d’aplomb. L’issue qu’elle proposait n’était pas sans risque, mais c’était ce qui lui paraissait le plus raisonnable.

« Et inutile de vous traiter de lâche, ajouta-t-elle plus doucement. Vous n’étiez qu’un adolescent, à l’époque, et vous veniez d’être traumatisé par ce que vous aviez vécu. C’est déjà un miracle que vous ayez eu la force de vous en sortir. »


Il restait un détail, qu’elle n’avait pas encore abordé pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait aucune envie de remplir cette condition dans le bon fonctionnement de ce qu’elle proposait.

« De mon côté, je vais faire en sorte de détourner l’attention de Maeglin le temps où vous serez parti. Officiellement, je vais vous mettre au secret et il ne risquera pas de venir vous visiter dans les geôles où vous ne serez plus. Mais le mieux sera encore qu’il pense à autre chose et je m’y emploierai. »

En évitant de finir devant l’autel tant qu’à faire. Avec une pointe d’inquiétude mal dissimulée, elle ajouta donc :


« Ne trainez pas trop avec mon père. »
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeMar 18 Oct 2011 - 19:27

Bon c’est vrai, c’était peut-être un tantinet égoïste de rapporter les circonstances à lui et il s’en voulut, mais elle devait tout de même avouer que sa situation n’était pas réellement enviable. Il comprenait également que le protectorat comptait davantage que sa vie, mais il était prêt à se battre pour celle-ci, comme il l’avait fait pendant les années précédentes. Il comprit également que la jeune femme le croyait, sinon elle ne se serait guère donner la peine de venir le voir, vu ce qu’elle était en train de risquer et pour ça, il en était suffisamment reconnaissant. Bon, il fallait désormais régler le plus important, l’imposture de Torlan et ses petites machinations afin d’accéder au rang le plus élevé chez les elfes, le titre de roi. Ce qu’était en train d’affirmer la jeune femme, au sujet des documents et du fait qu’il les aurait certainement brûler, devait d’avérer vrai. Maeglin ne risquerait certainement pas de conserver les documents en sa possession s’il savait qu’ils risquaient de le compromettre. De plus, si ses documents restaient la seule preuve que pouvait détenir le garde du corps et la demoiselle face à lui, aucun doute qu’il s’en serait débarrassé le plus rapidement possible. Qu’est-ce qu’ils leur restaient comme atout désormais ? Le mariage était loin d’être envisageable, surtout la courte durée qui c’était passer entre la demande de Maeglin et la réponse au fiançaille, impossible.

« Je ne vais pas me marier juste comme cela, pour régler un problème par un autre ! »

Le ton semblait un peu vexé et le garde du corps se reprit en affirmant qu’il serait, de toute façon, impossible de céder à une telle solution. Cependant, il se demandait pourquoi le ton vexé? Évidemment, il venait de proposer une solution qui ferait en sorte qu’elle serait prise avec un mari qu’elle n’aimait guère, uniquement pour l’empêcher de marier un autre homme, qu’elle n’aimait pas du tout non plus.

« Il est plus que probable qu’il soit déjà trop tard pour ces documents. Et j’ai déjà envoyé quelqu’un les chercher. Ce domestique saura justifier sa présence n’importe où et je pourrai l’aider à disparaitre plus facilement s’il venait à être soupçonné. Vous, Maeglin ne s’y trompera pas si lui ou ses sbires vous découvrent et ils vous poursuivront sans relâche. »

À ces mots, il ne put qu’hocher lentement la tête. Il était vrai que, désormais que Torlan l’avait enfermé dans les geôles, il s’attendait de la part de la demoiselle qu’elle n’entreprenne aucune mission de sauvetage à son égard et encore moins pour le faire tomber lui. Trop de répercussion était possible face au plan que venait d’avoir le garde du corps et lui non plus, à bien y réfléchir, ne comptait pas laisser la possibilité à Torlan de couler l’archère. Toujours les sourcils froncé, le jeune homme commençait à être à cours de solution. Chacun des coups qu’il pourrait faire, risquait de faire tomber deux pions à la demoiselle et s’ensuivrait invraisemblablement, un échec et math assez rapide. Que faire? Ayant toujours les sourcils froncés, il cherchait une autre solution, plus avantageuse que les précédentes.

« Ecoutez, il n’y a qu’un moyen pour que la vérité soit faite, c’est de rendre un jugement à ce sujet. La dame Protectrice de l’Epine Dorée ne s’y risquera pas et l’on risque de me reprocher d’être déjà trop impliquée. Je vous propose d’en référer à mon père. Montez à Alêandir pour lui demander son aide, je vous recommanderai à lui. »

Il plongea son regard dans celui de la demoiselle, alors que celle-ci se levait, déterminée dans sa réponse. Une telle chose était-elle réellement possible? Jamais il n’aurait cru qu’une telle affaire prenne des proportions aussi grandes et qu’ils devraient faire face à Dyarque pour régler l’ensemble de la situation. Il hocha doucement la tête, alors qu’elle lui mentionnait qu’il devrait se montrer parfaitement honnête avec le roi. C’était tout à fait normal et si cela pouvait lui éviter l’échafaud, il ne manquerait pas de donner la totalité des détails qu’il avait en mémoire. Seulement, même s’il était prêt à tout pour enfermer Torlan et mettre fin à son règne, était-il réellement prêt à prendre sa place? De grandes responsabilités étaient reliées à ce poste et il voyait à quel point cela pouvait s’avérer difficile avec la demoiselle. Seulement, s’il ne prenait pas rapidement les rennes du protectorat de Cirdan Surìon, Torlan serait toujours au pouvoir et cela, l’enrageait et il ne put s’empêcher de serrer la mâchoire. Il n’était pas furieux contre la jeune femme, loin de là, puisqu’elle prenait la peine de lui proposer des solutions et de l’aider, mais qu’une telle chose reste impunie restait pour lui impardonnable.

Heureusement, la demoiselle vint encore une fois le rassuré. Il n’était donc pas le seul à être totalement répugner par la situation dans laquelle ils se trouvaient. De plus, il savait désormais qu’il pouvait avoir une grande confiance envers la jeune femme, puisqu’elle venait tout juste d’affirmer qu’elle plaiderait en sa faveur. Seulement, le jeune homme préférerait pouvoir régler cette histoire sans devoir avoir besoin du témoignage de l’archère, surtout face au père de celle-ci. Il devrait trouver un moyen de plaider sa cause, tout en faisant bien comprendre à Dyarque que Torlan représentait non seulement une menace pour l’ensemble du peuple des elfes, mais également pour sa propre fille, vu les menaces qu’il proférait au garde du corps.


« Rien ne prouvera que Maeglin soit pour autant le meurtrier de vos parents, mais vous serez reconnu comme potentiel héritier. Je vous rappelle que le passage du titre de père en fils n’est pas systématique. Mais mon père pourra faire pression sur le conseil pour qu’il vous nomme après avoir fait comprendre à Maeglin qu’il ferait mieux de faire profil bas et d’éviter ainsi des recherches plus poussées. »

- Je suis conscient que le système politique ne fonctionne pas comme chez les humains, mais quitte à devoir léguer son pouvoir à quelqu’un, mon père me l’aurait certainement remis. Je n’ai certainement pas prit la peine d’apprendre tous les coutumes ainsi que les manières, pour ne pas être un héritier potentiel.

Il n’était pas non plus en train d’affirmer que le poste de garde du corps lui déplaisait, car c’était tout à faire le contraire. Il préférait œuvrer dans l’ombre plutôt que d’être un visage public et de devoir constamment être sur ses gardes. Cependant, pour lui, il était tout à fait naturel de reprendre ce que ses parents faisaient et de tout faire en sorte afin que le peuple soit satisfait et ne manque de rien. C’était ainsi qu’il avait été élevé et non comme le prétendait Torlan. L’ensemble des solutions que proposaient la jeune femme, semblait l’avoir remis d’aplomb et le jeune homme ne put d’admirer cette reprise en main rapide de ses émotions. Il était très important, à son sens, de conserver son sang-froid dans de telle situation et ainsi éviter les décisions trop impulsive.

« Et inutile de vous traiter de lâche, ajouta-t-elle plus doucement. Vous n’étiez qu’un adolescent, à l’époque, et vous veniez d’être traumatisé par ce que vous aviez vécu. C’est déjà un miracle que vous ayez eu la force de vous en sortir. »

- Il n’empêche que j’aurais dû être en mesure d’agir et non de me cacher comme je l’ai fait. Cela aurait été d’autant plus profitable pour vous, puisque vous ne seriez pas dans une telle disposition à l’heure qu’il est.

Le garde du corps était prêt a assumer ses erreurs lorsque celle-ci se présentait et il reconnaissant qu’en omettant clairement de dire la vérité à la Dame Protectrice, il avait entraîné un déroulement d’événement, plus ou moins catastrophique pour l’avenir du peuple des elfes. Cependant, l’heure n’était pas au « j’aurais dû », mais plutôt à l’action. Ils devaient réussir à ce sortir de là et surtout, éviter un mariage entre Torlan et la jeune femme.

« Ne trainez pas trop avec mon père. »

- Je ferai en sorte de m’y rendre le plus rapidement possible, ne vous inquiéter pas, dit-il en entendant la pointe d’inquiétude qui perçait dans la voix de la demoiselle. Je ne vous laisserai pas arriver devant l’autel avec Maeglin.

La dernière phrase était dit sur un ton affirmatif, comme s’il était impossible qu’une telle réalité arrive et d’une autre part, le ton du tyran était prononcer avec un mépris très mal dissimuler. Certes, le garde du corps était souvent en mesure de garder son sang-froid et de faire la part des choses afin de bien évaluer une situation, mais celle-ci lui échappait totalement.

Finalement, lorsque l’entretien prit fin, Galyn prit soin de remercier la demoiselle pour tout ce qu’elle avait fait pour lui jusqu’à présent, alors qu’elle était loin d’y être forcé et que l’ensemble des preuves étaient contre lui. Évidemment, il lui fût attendre jusqu’à la nuit tomber avant de se voir confier des vêtements digne de ce nom et un message lui faisant part de l’emplacement de la monture. Celle-ci se trouvait dans un petit sous-bois, loin des regards. Il ne fallait surtout pas qu’il se fasse repérer, sinon il ne pourrait rien faire pour empêcher un carnage ou une prise de pouvoir par le tyran. Le chevaucher fut donc longue et Galyn dût changer plusieurs fois de monture en cours de route, afin de minimiser le temps de course, mais lorsqu’il arriva, il sentit un léger regain d’espoir. Les plaidoyers durèrent pendant de nombreux jours où Galyn dût principalement défendre sa cause. Il prenait évidemment la peine de bien définir les faits et de ne rien omettre devant le roi des elfes. Après plusieurs heures de délibération entre les différents membres du conseil ainsi que le roi, le verdict fût dévoilé et cela ne présageait absolument rien de bon.

Quand il revint jusqu’à Daranovor, il était escorter par une bande de gardes. Ses poings étaient liés derrière son dos et chacun de ses gestes étaient observés. Il était considéré comme étant un ennemie public, il était donc hors de question de le laisser filé ou de lui laisser la moindre chance de se coté. Évidemment, il ne lui fut guère permis de parler avec la jeune femme, puisqu’à son arriver, on l’enferma directement dans les cachots et on informa la Dame Protectrice sur le verdict prit par les conseillers de son père, c’est-à-dire, la mort par pendaison au cœur de la place public. Torlan, outre le fait qu’il soit surprit par la réapparition HORS des cachots du garde du corps, il accueillit la nouvelle avec un peu plus d’enthousiasme qu’il aurait dû. Lorsque l’échafaud fût mise en place, on y amena le jeune homme afin de l’enfermer dans une cage. Il était destiné à y resté pendant près d’une semaine, avant de voir son dernier jour arrivé.
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Nyrlae Lanthaloran

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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeMer 19 Oct 2011 - 16:21

Le principe aurait dû être simple : la lettre de recommandation que portait Galyn était assez longue et explicite pour que Dyarque comprenne qu'il pouvait faire confiance au garde du corps. Le domestique était revenu plus tard en s'excusant de ne rien avoir trouvé, mais la jeune femme n'avait pas été étonnée, elle savait déjà que Torlan n'était pas stupide. Et c'était bien le problème : il avait de l'ambition doublée d'une solide détermination hargneuse. C'était exactement ce qui manquait à la majorité des elfes, Nyrlae et Galyn compris. D'ailleurs ce dernier ne semblait même pas certain de vouloir devenir Protecteur. Pas étonnant qu'il n'ait pas encore revendiqué sa place ! Elle aurait aimé lui dire à ce propos qu'il n'était pas obligé de prendre ce poste et qu'il devait d'abord y réfléchir sérieusement. Mais, malheureusement pour lui, elle préférait le savoir Protecteur que garde du corps, pour le bien des elfes. Plus tôt Torlan serait écarté, mieux cela vaudrait. Elle n'était pas ceratine que cela ferait le bonheur du jeune homme, loin de là, mais au même titre qu'elle estimait devoir se sacrifier pour les elfes, elle le sacrifiait lui. Et puis, elle ne le forçait à rien, c'était lui qui avait fait ce choix, évidemment. Quand même... elle imaginait mal le jeune homme calme et silencieux devoir manier les conseillers et manipuler ses proches.

Elle eut un petit sourire nerveux quand il lui dit ne pas la laisser arriver devant l'autel. Cela ne risquait pas de se produire... enfin, elle ne l'espérait pas. Mais quand elle voyait les trésors d'ingéniosité déployés par Torlan pour se rapprocher d'elle, elle doutait un peu d'elle-même : la duplicité n'était pas son fort.

Il fallut ensuite le faire s'échapper, puis attendre. Ce ne fut pas des jours qui parurent ennuyants à Nyrlae, pour la simple et bonne raison qu'elle les occupa à distraire Torlan qui ne devait surtout pas risquer de penser à se demander ce qu'était devenu Galyn. L'ennui étant que le Protecteur était plutôt doué en manipulation. Elle se réveillait tous les matins consciente de cela et se couchait tous les soirs en se disant qu'elle avait passé la journée à se dire que finalement il ne pouvait pas être si mauvais. De fait, Torlan était charmant - et charmeur. D'excellente compagnie, il était d'ailleurs de très bonne humeur depuis qu'il pensait être débarrassé de Galyn et qu'il s'imaginait que Nyrlae appréciait sa présence pour passer autant de temps à parler politique avec lui. Le pire étant quand elle se rendait compte après coup que finalement, elle avait réellement passé un agréable moment en sa compagnie. Lorsqu'il recommença à évoquer un mariage à demi-mots, elle se dit qu'il était vraiment temps que son père prenne une décision.

Ce fut d'ailleurs le lendemain que la petite escorte revint. Nyrlae la regarda passer alors qu'elle se promenait avec Torlan qui encore une fois arrivait à présenter ses idées comme les bienvenues. La vision d'un Galyn attaché la ramena brutalement sur terre, au point qu'elle pâlit assez pour que le Protecteur s'en inquiète. Si elle allait bien ? Oui, bien-sûr, elle était juste surprise que son père ait laissé ce traitre s'en tirer. Quitte à avoir l'air perturbée, autant que cela soit utile à son mensonge. Torlan lui assura d'ailleurs qu'il était au moins aussi affligé qu'elle. Il fallut pourtant toute sa force de volonté pour qu'elle ne laisse pas tomber la lettre que lui remirent les gardes. condamné à mort ? Par les Cinq ! Qu'avait-il bien pu faire pour en arriver là malgré sa recommandation !

Torlan n'était peut-être pas si naïf qu'elle l'avait cru, néanmoins, car sa présence l'empêcha de rendre une visite discrète à Galyn lorsqu'il se retrouva dans les cachots. Après, le garde du corps fut installé en place publique, il fut trop tard pour aller se compromettre et lui parler. Nyrlae se convainquit que cela n'était plus de son ressort... enfin, elle tenta de s'en convaincre, mais les elfes aimaient par nature faire ce qu'ils jugeaient juste plutôt qu'obéir aveuglément à leurs supérieurs comme les humains.

***

Seule dans sa chambre, la jeune femme essaya encore une fois de prendre en considération tous les détails, y compris ceux qui auraient pu lui échapper. Galyn était au pire accusé d'usurpation d'identité et de tromperie, ce qui aurait dû lui valoir un bannissement plutôt que la mort. La mort... Cette simple idée la glaçait toute entière. Parce que, déjà, cela signifiait que son père pensait qu'elle s'était trompée, ce qui lui donnait le sentiment affreux de n'être qu'une petite fille incapable qui avait commis une énorme erreur. Ensuite, parce que justement, si finalement elle s'était trompée à l'égard de Galyn... c'était cela le pire, sans doute. Enfin... non, le pire c'était qu'il allait mourir. Elle releva les yeux vers son miroir et contempla ses yeux rougis par le manque de sommeil. Elle allait encore devoir jouer la comédie le lendemain, le surlendemain... jusqu'à ce que son père daigne répondre à la lettre envoyée en urgence où elle exigeait des explications sans quoi elle se donnait le droit de retarder l'exécution. Exiger... comme si elle pouvait exiger quoi que ce soit de lui, à plus forte raison par courrier !

Nyrlae soupira en essayant de se remettre les idées au clair. Quand elle sortirait, elle aurait quelques minutes pour repousser un domestique inquiet de son manque d'appétit, un conseiller voulant lui faire signer tout un tas de paperasse qui lui passaient au-dessus de la tête - la régulation du prix du chariot de pommes dans le quartier ouest, non mais vraiment, personne ne pouvait s'en charger, non ? Qu'est-ce qu'elle était censée y connaitre ? - et un Torlan mielleux lui assurant que si elle le souhaitait, il ne demandait pas mieux que de s'en occuper, des pommes, ou de ce qu'elle voulait, pourvu qu'elle lui fasse confiance et lui donne accès à son bureau. Vraiment trop aimable, merci ; non, elle ne voulait pas non plus qu'il s'occupe d'elle en particulier, merci bien.

Elle se faufila hors de sa chambre en se recomposant un visage de marbre qui ne trompait plus grand monde et encore moins le Protecteur, malheureusement. Cette affaire la rongeait lentement mais sûrement, elle s'en apercevait sans rien pouvoir y changer. Que serait le pire ? Avoir finalement été réellement trahie par Galyn ou bien avoir poussé à la mort un innocent ? Elle n'était même plus certaine que le cœur du problème était là.

Le garde chargé de surveiller la cage reçut l'ordre de ramener le prisonnier au cachot pour interrogatoire. S'il commença par protester, la menace d'une carrière brisée le ramena à des considérations plus arrangeantes. Galyn fut ramené dans la forteresse et à nouveau enchainé. Mais au moins, cette fois, ce ne fut pas sous les regards de ses semblables. Et puis, il ne tarda pas à recevoir une visite.


Nyrlae savait qu'aller contre les ordres de son père était sans aucun doute une très mauvaise idée, de même que l'on risquait de murmurer que ce soit-disant enchainement dans les cachots n'était qu'un moyen de soustraire le prisonnier à sa peine. Mais au point où elle en était... sa réputation lui importait beaucoup moins à présent, elle se sentait bien au-delà de préoccupations aussi terre à terre.

La jeune femme demanda à rester seule avec le prisonnier, mais le laissa enfermé et enchainé par sécurité. Le climat de tension empli de méfiance dans lequel elle baignait depuis quelques temps ne l'aidait pas à accorder encore une fois sa confiance. Après tout, Torlan avait bel et bien la bénédiction de son conseil, ses conseillers à elle pensaient aussi qu'il ne pouvait être coupable et son propre père avait visiblement les mêmes idées. Au bout d'un moment, il fallait peut-être accepter les faits et ouvrir les yeux. Alors que faisait-elle là, à dévisager Galyn sans savoir quoi lui dire ? Peut-être le protecteur avait-il raison, après tout, peut-être se préoccupait-elle un peu trop du sort de son garde du corps. Ancien garde du corps. A cette pensée, son cœur se serra.

" Que s'est-il passé ? "
demanda-t-elle finalement d'une voix blanche.

Ce n'était plus du tout, comme la dernière fois, une attitude de colère rentrée qu'elle affichait. Les derniers évènements avaient eu raison de son assurance et elle semblait juste chercher à retrouver un peu de logique dans ce cauchemar. Les mains posées sur les barreaux, elle essaya de trouver autre chose à dire, mais ce fut peine perdue. Soit il s'était vraiment moqué d'elle, mais elle était incapable de se réjouir de la mort qui l'attendait, soit il était innocent et elle se sentait tout aussi mal de ce qui allait inévitablement finir par arriver. Et ces deux pensées tournaient dans sa tête à lui donner le vertige à tel point qu'elle n'arrivait plus à penser à rien d'autre, complètement défaite.
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Galyn Talassi

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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeDim 13 Nov 2011 - 21:26

Le garde du corps avait quitté les terres de Daranovor, pour se diriger lentement, mais surement vers Aleandïr avec une missive en poche. Celle-ci avait préalablement été écrite par la demoiselle, afin de bien faire comprendre la situation à son père, le roi et plaider en faveur de Galyn. Malgré la tournure qu’avait pu prendre les choses lorsqu’il revint à Daranovor, les choses étaient totalement autres. En effet, au moment où le jeune homme mis les pieds dans la capitale gouverner par le roi, il chercha immédiatement à avoir une audience auprès de celui-ci, en se dirigeant dans le palais. Il fût d’abord inspecter et interroger par les gardes, qui cherchaient à déterminer ses intentions premières. Il leur expliqua brièvement la raison de sa visite et se permis même de leur montrer la missive rédiger par la demoiselle, afin de soutenir les propos qu’il leur tenait. Ceux-ci ne purent que confirmer la signature ainsi que le sceau apposer sur la missive et allèrent prévenir le roi, comme quoi on lui demandait une audience d’urgence. Dyarque, malgré l’urgence de la situation, se permis de faire attendre le garde du corps pendant près d’une demi-journée, puisqu’il était occupé avec ses conseillers sur une question en lien avec la guerre qui avait eu lieu au fort d’Ellyrion.

Galyn prit donc l’initiative de prendre place sur l’un des sièges mis à la disposition des invités et laissa son regard embrasser les décorations, qui couvraient les murs. Cependant, même si en apparence, il semblait fort absorbé par les différents reliefs, il était, en fait, en train d’élaborer le plaidoyer qui l’aiderait à exposer clairement les faits à Dyarque. Comme le lui avait mentionné la jeune femme, il devrait se montrer parfaitement honnête et présenter la situation dans son ensemble afin de bien faire comprendre qu’il était innocent, contrairement à Torlan. Maintenant qu’il y pensait, ce serait la première fois depuis le massacre, qu’il se permettrait de s’ouvrir à quelqu’un et il craignit, pendant l’espace d’un moment, d’en être incapable. La possibilité que qui que ce soit découvre ses origines et le dénonce était tellement profondément ancrer en lui, qu’il ignorait s’il allait être capable de tout avouer en bloc, sans rien omettre. Cependant, il n’eut guère le loisir de continuer à se tarauder l’esprit, puisqu’il entendit des pas se rapprocher de l’endroit où il se trouvait. Relevant la tête ainsi que le reste de son corps, il vit là, un des gardes personnels de Dyarque se rapprocher.


- Le roi est prêt à vous recevoir. Si vous voulez bien me suivre, dit-il en cachant difficilement son étonnement devant les yeux fantomatique du garde du corps.

Sans plus attendre, ils se dirigèrent tous les deux vers un large escalier en marbre et le gravirent sans perdre de temps. Arrivé à sa fin, ils prirent le corridor situé à droite et après plusieurs minutes de marche, l’elfe stoppa son avancé devant deux portes en chênes massif. Dans chacune de celles-ci, avait été sculpté différentes scènes où la paix semblait y régner en maître. Encore une fois, le jeune homme dû prendre son mal en patiente, le temps que l’elfe s’entretienne quelques minutes avec le roi et lorsqu’il lui fut finalement permis d’entrer, il découvrit le père de Nyrlae derrière son bureau, l’air soucieux. Il savait, pour avoir été prévenu, qu’il était loin d’être le genre de personne très commode et cela, n’effrayait en rien le jeune homme. Lui non plus n’était pas du tout commode et peu importe ce qui pourrait ressortir de cette réunion, il devrait s’y plier. Cependant, le simple fait de savoir qu’il y avait possibilité que Torlan s’en sorte indemne, le rendait totalement furieux. Il se devait de tout faire en son pouvoir pour empêcher le tyran de se rendre jusqu’au titre de roi. Galyn n’oubliait pas non plus, qu’il se devait d’éviter le mariage entre le personnage et la Dame Protectrice. La simple idée que cela puisse arriver faisait naître en lui un drôle de sentiment au niveau de son torse, mais il se dit que cela devait être lié au stress de la rencontre, rien de plus.

Il se retrouva donc en face du roi, pour la première fois de sa vie et malgré son manque de politesse envers les manières, il pencha légèrement l’échine devant le personnage. Pour quelqu’un qui le connaissait, s’était déjà un grand geste, mais pour quelqu’un, qui, justement ne le connaissait pas, il pouvait considérer cela comme un manque total de politesse. Cependant, Dyarque ne sembla pas en faire de manière et posa son regard sur le garde du corps.


- Prenez place je vous prie, nous allons commencer sans tarder, vu l’urgence de votre requête.

Galyn se permis d’hocher vaguement la tête, tout en tirant la missive émisse pas la Dame Protectrice Daranovor. Le roi s’en saisit et la parcourut sans attendre, adoptant parfois un air soucieux. . Lorsqu’il eut parcouru l’ensemble de la missive, les discussions commencèrent entre lui et le jeune homme, qui se trouvait assis sur la chaise en face de son bureau. Plusieurs sujets furent abordés pendant la rencontre et certains étaient beaucoup plus délicats que d’autres, notamment lorsqu’il fut le temps pour Galyn d’expliquer l’ensemble des événements de son passé et ce qui était en train de se dérouler dans le protectorat de sa fille. Dyarque se montra attentif à l’ensemble des propos proférer par le jeune homme et alla même jusqu’à lui poser plusieurs questions afin de voir la chose plus en profondeur. Finalement, lorsque la rencontre prit fin, le soleil avait déjà disparu dans le ciel et avait laissé place à une lune particulièrement éclatante. La rencontre avec le roi des elfes avait été bénéfique, autant pour le jeune homme, que pour l’avenir de Nyrlae et de son protectorat.

En effet, suite aux nombreuses délibérations, il fut convenu que Galyn devrait tout de même passer devant le grand conseil afin de voir leur véridique. La décision de Dyarque était déjà prise, mais il désirait voir quel genre de sentence le conseil choisirait d’assigner au garde du corps après toutes les accusations qu’il faisait à l’intention de Torlan. Évidemment, les délibérations furent beaucoup plus longues lorsque Galyn se trouva devant les nombreux conseillers du roi et la sentence qui fut prononcé n’étonna en rien Dyarque. Le conseil avait choisi de lui imposer la peine capitale, puisqu’ils doutaient réellement des propos que pouvait tenir le garde du corps. Suite à cela, Dyarque prit soin de demander un nouvel entretien avec le jeune homme et lui expliqua en ensemble comment les choses allaient se dérouler à partir du moment où il partirait avec l’escorte de garde. Galyn devrait jouer la comédie et faire comme s’il devrait réellement faire face à la peine capitale. La réalité était que, d’après ce que Dyarque avait compris de la situation, le jeune homme représentait une énorme menace pour le protecteur et celui-ci voulait absolument s’en débarrasser. Si Torlan avait l’illusion d’avoir remporté la partie contre Galyn, nul doute qu’il tenterait autre chose ou se trahirais lui-même et là, il serait aisé de le prendre la main dans le sac. Le roi avait bel et bien conscience que le plan pourrait prendre des proportions auxquelles il n’avait guère pensé, mais il croyait le jugement de sa fille juste et si elle tenait à faire innocenter Galyn, c’était qu’il y avait une bonne raison à cela.

C’est ainsi qu’ils prirent la grande route, les gardes et lui, afin de retourner vers le protectorat de Daranovor. Évidemment, la missive que portait la garde personnel de Dyarque avait été truquée au cas où l’un de ses conseillers veuille consulter la missive avant son départ. Il était clairement expliquer que le garde du corps avait été condamné à la peine capitale suite aux nombreuses délibérations qui avait eu lieu sur l’état des choses du protectorat de la Dame Lanthaloran. Quand ils arrivèrent, le jeune homme savait pertinemment que la mise en scène ne plairait certainement pas à la demoiselle, mais elle était nécessaire pour mener à bien le plan que son père avait mis en place pour coincer définitivement le tyran.

**

Cela faisait déjà un certain moment que le garde du corps se trouvait coincé sur l’échafaud et mine de rien, la position dans laquelle il se trouvait ne lui plaisait guère. Certes, il savait que cela servirait à coincé définitivement Torlan, mais qu’arriverait-il si Dyarque se trompait? Il y avait un certain pourcentage de chance pour que cela arrive non? Et si l’un des gardes avait été corrompu et qu’il serait réellement amener à l’échafaud? Il semblait de moins en moins confiant face au plan élaborer par le père de Nyrlae, surtout que là, il était loin d’être en mesure de se protéger contre qui que ce soit. Lorsqu’il vit le garde charger de le surveiller s’approcher de lui, le jeune homme eut un léger ressentiment. Il ne faisait confiance à personne dans cette situation, mis à part la demoiselle. Cependant, lorsqu’il sentit les liens qui l’entravaient céder, il ne put réprimer son soulagement. S’il était ramené dans les cachots, c’était que la jeune femme désirait forcément s’entretenir avec lui pour connaître la suite des choses et surtout pour savoir comment il s’en était tiré pour en arriver à la peine capitale.

Ses doutes se confirmèrent lorsqu’il vit la silhouette de la demoiselle se dessiner dans la pénombre des cachots. Celle-ci posait sur lui un regard que le garde du corps de lui connaissait pas et même s’il avait du mal à l’admettre, il était déçu de voir qu’elle puisse le penser coupable des actes qu’on l’accusait. Certes, la mise en scène avait été élaboré pour que le tout semble tout à fait réaliste, mais qu’elle, elle puisse penser qu’il l’avait trahi, il ne le supportait tout simplement pas.


" Que s'est-il passé ? "

À la voir ainsi, épuisée de l’ensemble des événements qui arrivaient depuis l’arrivée de Torlan, le garde du corps sût qu’il ne pouvait tout simplement pas lui cacher la vérité plus longtemps.

- J’ai plaidé ma cause auprès du roi des elfes, commença-t-il pour la mettre en contexte.

Évidemment, il murmurait l’ensemble de ses paroles, soucieux du fait que quelqu’un puisse les entendre. Malgré le fait qu’il soit attaché, ses entraves lui permettaient tout de même de se rapprocher considérablement des barreaux afin de réduire la distance qui le séparait de la demoiselle. Là, il plongea son regard dans celui de la jeune femme et prit un petit moment avant de se remémorer ce que le roi lui avait demandé de lui dire. Quand l’ensemble de l’idée fut prête dans sa tête, il posa délicatement le bout de ses doigts sur ceux de la demoiselle et continua de soutenir son regard.


- Je suis l’appât, qui servira à faire tomber Torlan. L’annonce de ma mort est présentée au grand public afin de rendre la chose beaucoup plus spectaculaire et de faire croire à Torlan que je suis coupable.

Ils savaient tous les deux que le protecteur se réjouissant de voir l’échafaud sur laquelle le garde du corps trouverait la mort. L’ensemble des paroles du garde du corps avait été prononcé dans un dialecte propre à Nyrlae et son père. Il lui avait appris l’essentiel afin de pouvoir s’entretenir en toute quiétude avec la jeune femme sans avoir la crainte que quelqu’un puisse en déchiffrer l’entièreté des propos prononcés.

- Votre père espère que, de la sorte, Torlan trouvera le moyen de se trahir. Si tel est le cas, il sera beaucoup plus aisé de vous débarrasser de lui.

Une fois de plus, il prit une pause et trouva le moyen de se rapprocher un peu plus de la jeune femme. Ils se trouvaient désormais assez propos pour entendre l’écho de leur souffle entre eux.

- Il vous faudra évidemment continuer à jouer la comédie auprès de lui, mais plus pour longtemps. Dyarque se penche activement sur la question et il a confiance en votre jugement, sinon il ne m’aurait guère permis de sortir d’Aleandïr vivant.

Fronçant légèrement les sourcils, le jeune homme jeta un bref regard vers le couloir, afin de vérifier que personne ne pouvait se trouver à bout d’oreille ou bien d’œil.

- Ne commencer pas à désespérer alors que nous nous trouvons aussi près du but. Je vous avais promis que, jamais vous devriez vous retrouvez devant l’autel avec cet elfe. Cette promesse tiens toujours et j’ose espérer qu’il ne vous a pas amadoué pendant mon absence.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeJeu 24 Nov 2011 - 17:36

Nyrlae soutint le regard du jeune homme durant un temps qui lui parut interminable. Il avait plaidé sa cause, oui, mais ensuite ? Elle tressaillit lorsqu'elle sentit ses doigts effleurer les siens mais écouta chacun de ses mots avec attention. Un appât. Ce n'était qu'un leurre. Son père l'avait cru. Il n'allait pas être exécuté. Elle sembla se détendre d'un coup, fermant les yeux en laissant échapper un soupir de soulagement.

" Les cinq soient loués ! "

Ce ne fut qu'à cet instant qu'elle réalisa qu'il lui parlait dans un langage qu'elle n'avait plus utilisé depuis bien longtemps, gage qu'il lui disait la vérité. De toute façon, même sans cela, elle l'aurait cru, pour la simple raison que le penser coupable lui était insupportable. L'annonce faisait s'envoler un poids certain de ses épaules et elle esquissa un sourire soulagé. Bien. La situation ne pouvait donc pas être pire que celle qu'elle avait imaginée. Ils allaient s'en sortir en confondre Torlan.

La suite la fit pourtant retrouver un peu de son sang-froid. Attendre que Torlan se trahisse ? Et si le Protecteur ne faisait aucun faux pas ?


" C'est beaucoup trop risqué ! "
s'exclama-t-elle à voix basse, en serrant instinctivement ses mains dans les siennes.

Si Torlan attendait sagement l'exécution, son père et elle auraient tout le loisir de le confondre autrement. Mais il serait bien trop tard pour Galyn ! Comment avait-il pu accepter un tel arrangement ? Comment Dyarque avait-il pu ainsi se servir de lui ? La jeune femme était en colère, à présent, et contrariée, mais plus pour les mêmes raisons. C'était du suicide pour Galyn ! Une pure folie de s'imaginer que le Protecteur commettrait une erreur alors qu'il lui suffisait d'attendre !

Seulement, elle se recula soudainement lorsqu'il espéra qu'elle ne s'était pas laissée amadouer.


" Non... bien-sûr que non. "

Elle trouva que sa voix manquait de conviction et détourna les yeux. Non, évidemment, qu'il ne l'avait pas amadouée... Comment aurait-il pu ? D'un autre côté, avait-il jamais fait quelque chose dont elle puisse se sentir menacée ? Elle secoua la tête comme pour se remettre les idées au clair et chasser des pensées inappropriées et croisa à nouveau le regard de Galyn.

" Je vais tenter de le pousser à l'erreur en lui laissant plus d'opportunités vis-à-vis des affaires du Protectorat, sur des points sans réelle importance. Il s'en mordra les doigts tôt ou tard. "

Elle hésita un bref instant avant d'ajouter :

" Je vous souhaite bon courage pour cette semaine. Je vais tâcher de vous garder ici pour des raisons de sécurité, cela vous évitera la foule. Je repasserai d'ici deux jours pour vous informer, je ne peux rester plus longtemps. "


Elle n'avait aucune envie de le retrouver lynché en place publique. Même si ce n'était pas dans les habitudes de leur peuple, elle se méfiait de la violence qui se développait ces derniers temps. Et Torlan pouvait très bien payer quelqu'un pour hâter le jugement de façon radicale. Non, le garde du corps serait bien mieux au sec et à l'abri du froid dans les geôles. Ce serait aussi plus facile de le faire nourrir convenablement. Et puis, il restait à portée de main.

" Merci... Galyn, " souffla-t-elle finalement avant de disparaitre, ne voulant pas se faire repérer.

...

Une semaine. Les jours sont longs lorsque l'on passe son temps enfermé sous terre avec pour seule visite un geôlier peu bavard. Des nouvelles de Nyrlae, Galyn n'en eu plus. Elle ne se présenta même pas au terme des deux jours, comme promis, ni par la suite.

Le temps s'écoula goutte à goutte.

Alors arriva la veille de l'exécution. Même s'il n'avait pas compté les jours et les nuits - en admettant qu'il eut pu se repérer au compte des repas - le jeune homme le su car un prêtre de Kyria vint lui rendre visite en lui demandant quelles étaient ses dernières volontés.


" Faites vite, intima-t-il sans beaucoup d'états-d'âme, j'ai un mariage à préparer moi. "

Quelle union ? Celle de la Dame Protectrice et du Protecteur de Sirdan Surion, évidemment, mais rien n'était encore officiel, forcément. On n'en était qu'aux premiers préparatifs. Le prêtre était pressé, mais bavard et bien content de trouver une oreille attentive qui n'irait pas révéler le secret qui commençait à peser lourd. On lui avait interdit d'en parler, seule une poignée de personnes était au courant. Ah, que c'était agréable de pouvoir enfin en discuter sans risque. Galyn emporterait l'information dans sa tombe dès que le soleil se lèverait.

" Ah... "

Il sortit un message de son escarcelle et le tendit à Galyn.

" Notre dame m'a dit de vous remettre ça. "

Une fois déroulé, le petit morceau de parchemin se révéla être blanc. Rien n'avait été écrit dessus. Le prêtre haussa les épaules.

" Elle avait l'air toute agitée... elle se sera trompée de papier. "

Apparemment, il se disait qu'à partir du moment où d'ici quelques heures le bourreau viendrait chercher Galyn, il n'était plus à un message près.
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Galyn Talassi

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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeJeu 5 Jan 2012 - 3:41

Depuis l’arrivée de Torlan à Dararavor, les choses étaient devenues de plus en plus compliquées. En effet, il avait déjà réussi à enfermer le garde du corps dans les cachots, mais il avait également poussé ce dernier, à aller rencontrer l’autorité suprême du royaume des elfes, Dyarque. Cette rencontre avait pour but, non seulement de prouver l’innocence de Galyn dans les affaires dans lesquelles ont l’accusaient, mais également de prouver la culpabilité de Torlan dans les différents événements entourant la mort de ses parents et celles qui se tramaient à chaque fois qu’il se trouvait dans les environs. Cette rencontre c’était soldé par l’innocence de Galyn, mais afin de prouver que le protecteur était coupable de l’ensemble des chefs d’accusations que l’on portait contre lui, il fallait utiliser une ruse qu’il ne risquait pas de découvrir ou qui risquait, plutôt, de le dévoiler sous son jour le plus sombre. Évidemment, le plan consistait à renvoyer le garde du corps à Daranovor, enchaîné et condamner à mort, sous recommandation du roi même. Il n’y avait donc personne qui pouvait lever cette accusation, à moins que ce ne soit Nyrlae, par le pouvoir important qu’elle détenait sur son protectorat et face à son père, mais seul Dyarque pouvait de nouveau lever l’accusation à mort qu’il avait lui-même formulé pour Galyn.

Lorsque le jeune homme avait fait son entré dans la cité qu’il côtoyait depuis une année déjà, la réaction des autres elfes ne l’étonna qu’en partie, même s’il ne laissa rien paraître. Il était vrai que depuis l’attaque du fort d’Ellyrion, les elfes commençaient à se comporter avec un peu plus d’animosité qu’auparavant et le fait que le garde du corps soit condamner à mort leur laissait un motif valable afin de répandre certaines rumeurs à son sujet. Il les savait tous fausses et n’en avait que faire de ce qu’eux pouvaient penser de lui, puisqu’après tout, jamais il ne s’était réellement soucier de ce que les autres pouvaient raconter à son sujet. Il craignait cependant que ce genre de rumeurs puisse avoir une quelconque influence sur la façon dont percevraient les choses la demoiselle. Il connaissait la jeune femme pour le sang-froid dont elle savait faire preuve devant les autres, mais parfois, il lui arrivait également de montrer une facette plus vulnérable de sa personnalité et le jeune homme espérait fortement qu’en de telle circonstance, elle garderait son sang-froid. Lorsqu’il fut rapatrié dans les cachots, le jeune homme ne s’attendait pas réellement de recevoir une visite de la demoiselle. Quand il lui eut finalement avoué la situation, la jeune femme semblait soulagé du fait que le jeune homme ne soit pas réellement condamné à mort, mais surtout soulagé que son père ait également vu là l’innocence de son garde du corps.


" C'est beaucoup trop risqué ! "

Le jeune homme avait déjà pris la peine d’évaluer les risques que cette entreprise risquait de lui couter et il savait très bien que, si Torlan ne prenait aucune mesure pour l’évincer de façon permanente de la carte, Galyn risquait fort bien de devoir se sortir de ce pétrin seul. Cette idée était loin de le réjouir et cela faisait déjà plusieurs jours qu’il réfléchissait à cette éventualité. Il voyait très bien que les traits de la demoiselle changeait, afin de laisse transparaître une certaine colère. Était-elle en colère contre lui qu’il ait accepté une telle offre ou était-elle simplement en colère contre son père qui avait osé se servir de lui d’une telle façon? Il sera légèrement sa main sur la sienne, sans la quitter des yeux. Elle se devait de conserver son sang-froid. Elle se trouvait en meilleure position que lui présentement et c’était justement là, la clé qui ferait possiblement la différence ou pas. Cependant, lorsqu’il perçut le léger retrait de la jeune femme, alors qu’il osait finalement lui poser une question en lien avec Torlan, le garde du corps, sut immédiatement que quelques choses n’allaient pas de ce côté-là. De plus, il fut conforté dans cette idée, au moment où il perçut le manque de conviction don faisais preuve la Dame Protectrice. Avait-il donc réussit à la repousser jusque dans ses retranchement?

" Je vais tenter de le pousser à l'erreur en lui laissant plus d'opportunités vis-à-vis des affaires du Protectorat, sur des points sans réelle importance. Il s'en mordra les doigts tôt ou tard. "

- Espérons qu’il ira jusque-là…, murmura-t-il, plus pour lui-même que pour la demoiselle.

Lorsqu’elle lui souhaita bon courage, il ne put que soutenir son regard, sachant que les choses n’allaient pas forcément aller dans le sens don il l’espérait. Il prit note qu’elle repasserait dans les prochains jours et peut-être qu’ainsi, il aurait davantage d’information sur ce qui se passait avec Torlan.

**

Les jours s’écoulaient et d’après les repas que pouvaient recevoir le garde du corps, les deux jours annoncés par la demoiselle étaient écoulés depuis fort longtemps. Adossé contre le mur froid du cachot qu’il occupait, le jeune homme réfléchissait et ne cessait de remuer l’ensemble des événements qui s’étaient produits depuis l’arrivée de Torlan dans sa vie. Le fait qu’il se remémore l’ensemble de cela, avait poussé le garde du corps à retrouver la détermination farouche qui l’avait habité pendant toutes ses années. En effet, il ne comptait surtout pas laisser les choses aussi facilement à Torlan. Celui-ci devrait faire face tôt ou tard aux accusations qui lui pesaient sur les épaules depuis toutes ses années. Avec le système de comptage qu’il avait développé, le garde du corps avait saisi que le jour de son exécution arriverais le lendemain et cette idée, même s’il ne se l’avouait pas, le terrifiait au plus profond de son être. Cependant, rien n’indiquait qu’il allait tranquillement se laisser conduire jusqu’à l’échafaud. C’était lui, contre Torlan. Il ne le laisserait certainement pas gagner aussi facilement.

Presque imperceptible, les pas que le garde du corps réussi à percevoir, l’interpella d’une façon ou d’une autre. Après autant de jour d’absence, il était impossible que cela soit la demoiselle, simplement parce qu’elle aurait pris la peine de donner un signe de vie avant la veille de son exécution. Non, cela ne pouvait être elle, alors qui? Au moment où Galyn se posait la question, la réponse devint évidente alors que ses yeux tombèrent sur la silhouette du prête de Kyria. Évidemment. Il ne pouvait qui avoir un prêtre pour lui rendre visite la veille de son exécution. La fatalité à laquelle il devait fait face, aurait presque dû lui tirer un certain découragement, mais au contraire, les paroles que prononça l’homme de prière eurent pour effet d’accentuer la haine et la détermination qui longeait au fond du garde du corps. En effet, dans son regard, le prête pouvait y lire une détermination hors du commun, jamais vu auparavant dans les yeux d’un condamner à mort qui n’aurait d’autre choix que de s’en remettre aux cinqs.

Un mariage? Galyn savait pertinemment de quel mariage voulait parler le prête, mais il n’avait guère l’intention de se presser pour autant. Pourquoi diable irait-il donner davantage de temps à un événement dont il n’avait guère envi qu’il se produise? Le jeune homme avait voulu poser une question, mais voilà que le prête partait sur une nouvelle fantaisie. Il semblait se souvenir de quelque chose et le jeune homme demeura assis, adossé contre le mur, attendant de voir ce qu’il avait bien pu se rappeler. Lorsqu’il aperçue le bout de papier que tenait l’homme de prière, le jeune homme ne put se retenir de se lever afin de s’en saisir, se disant qu’il devait bien y avoir quelque chose d’important d’inscrit sur ce bout de papier, ou du moins, l’espérait-il, d’une façon ou d’une autre.


" Notre dame m'a dit de vous remettre ça. "

Nyrlae? Avait-elle réellement prit la peine de lui adresser un message avant son avancer vers la potence? Il déplia lentement le bout de papier, fébrile à l’idée de voir ce qui pouvait s’y trouver d’inscrit. Après tout, le prête venait tout juste de lui annoncer son mariage avec son pire ennemi, Torlan. De plus, c’était la veille de sa mise à mort. Les choses allaient de mieux en mieux, comme qui dirait. Lorsqu’il découvrit le petit morceau de parchemin indemne, le jeune homme ne put retenir un léger frisson de colère. A quoi cela rimait-il exactement? Était-ce une nouvelle russe de la part de Torlan ou se rendait-il uniquement compte de la place qu’il occupait pour la demoiselle. Après tout, peut-être n’était-il qu’un simple pion sans importance, que l’on remplaçait selon son bon vouloir.

" Elle avait l'air toute agitée... elle se sera trompée de papier. "

Agitée? En fait, le garde du corps était non seulement en train de se dire que si la jeune femme était agitée, c’était qu’il y avait une situation qui la rendait énormément inconfortable, surtout pour montrer son agitation et ensuite, il était en train de réfléchir au meilleur moyen pour ce sortir de ce pétrin. Après plusieurs secondes, qui durent paraître longue à l’homme de prière, le jeune homme releva les yeux vers lui, soudainement intéressé.

- Avez-vous sérieusement parlé d’un mariage?, dit-il avec un air légèrement surpris. Cela fait tellement longtemps que nous n’avons pas eu droit à un tel spectacle!

À ses mots, le garde du corps adopta un air des plus désolé.

- Je n’aurai guère le loisir d’assister à un tel spectacle, murmura-t-il en se tournant dos au prêtre. Kyria en a voulu autrement.

Sa voix était presque devenue un unique soupir. Il revint vers le prêtre, plongeant son regard fantomatique dans le sien.

- Puisque je suis condamné à mourir, vous pourriez au moins me dire où se déroulera la cérémonie, afin que je m’en fasse une image bien net avant qu’on m’amène à l’échafaud, qu’en dites-vous?

L’homme de Kyria le regarda pendant un moment et il serra imperceptiblement le petit livre qu’il tenait entre ses mains. Pouvait-il réellement parler. Sans aucun doute! L’elfe qui se trouvait devant ses yeux allait mourir d’une façon ou d’une autre dès le lendemain matin. Il n’y avait aucun risque qu’il aille répéter quoi que ce soit à quiconque. S’avançant encore un peu plus près du garde du corps pour que seul lui puisse entendre, il murmure que la cérémonie risquait d’avoir lieu dans l’une des anciennes pièces de cérémonie, situer dans les profondeurs du château de Daranovor. Content à l’idée d’avoir obtenu une telle information, le jeune homme hoche doucement la tête, prenant un air pensif et se mis de nouveau à arpenter sa cellule vide.

- Plus tôt, vous avez dit que j’aurai droit à une dernière volonté. Eh bien, puisque je dois mourir demain, j’aimerais que vous bénissiez chaque parcelle de ma cellule, afin que celle-ci soit le plus pure possible, dit Galyn en posant son regard sur le prête.

On ne pouvait pas refuser une toute dernière volonté à un homme qui allait rendre l’âme le lendemain matin sur l’échafaud. Le jeune homme vit évidemment, le mal l’aise que créa sa requête auprès de l’homme de Kyria, mais malgré ses réticences, sa bonne volonté lui disait qu’il était préférable de lui accorder. De plus, que pouvait lui faire un elfe aussi mal en point que Galyn? Après plusieurs secondes d’hésitation, l’homme de culte héla finalement la sentinelle charger de surveiller Galyn et lui intima de lui ouvrir la porte, afin de pouvoir effectuer sa tâche. Lorsqu’il fut à l’intérieur, le garde du corps ne perdit pas un instant et assena un violent coup de coude sur la nuque du pauvre homme et sans attendre que la sentinelle eu le temps de réagir, surprit, le garde du corps l’empoigna par le col avec une force qu’il n’aurait pas cru possible et Galyn l’enferma promptement dans la cellule qu’il occupait depuis déjà une bonne semaine. Le jeune homme jeta un œil vers l’inconscient et la sentinelle qui était de nouveau sur pied, jurant de s’être fait ainsi prendre. Certes, Galyn avait pris soin de ne presque pas toucher à ses plats de nourriture, afin de se garantir une certaine porte de sortie. Tous les gardes le croyant faible, aucun d’entre eux n’oserait le soupçonner de quoi que ce soit.

Enfin sortie de son cachot, le jeune homme saisit les clés du garde charger de le garder et se dirigea à grande enjambé dans les escaliers, qui lui permettrait de sortir définitivement de ce trou à rat. Avec un peu de chance, personne ne se rendrait compte de sa petite prouesse avant le lendemain matin, jour de l’exécution, ce qui lui laissait déjà une certaine marge de manœuvre afin de s’organiser. Par la suite, nul doute que le protecteur de Cirdan Surion, prendrait les mesures nécessaires, afin d’accélérer son mariage avec la demoiselle et ainsi, se garantir une opportunité hors du commun. Sachant qu’il y avait certains gardes corrompus passer sous les ordres de Torlan, le jeune homme misa plutôt sur ceux en qui il pouvait avoir une confiance aveugle. Déjà, Conrad en faisait partie. Après tout, c’était grâce à lui qu’il était devenu le garde du corps de la Dame Protectrice, mais d’un autre côté, c’était également grâce à lui qu’il se retrouvait dans la situation actuelle. Bon. Inutile de fouetter le premier chat venu, puisque Galyn savait que Conrad n’y était pour rien, tout était entièrement de sa faute. Gravissant donc les marches, il se dirigea de façon discrète et rapide vers la chambre qu’il avait occupée. Avec un peu de chance, ses effets personnels se trouveraient toujours au même endroit et aucun garde ne prendrait la peine de surveiller la chambre d’un mis à mort, surtout après une semaine à être dans les cachots.

C’est ainsi donc, qu’il se rendit jusque dans sa chambre et qu’il ne rencontra aucune résistance, lorsqu’il tenta d’ouvrir la porte. Les corridors étaient désert de toute présence et lorsqu’il entra dans la pièce qu’il avait longuement occupée lors de ses jours de repos, il prêta attention vers la chambre de la jeune femme, mais n’entendit aucun bruit. Peut-être était-elle toujours occupée dans son bureau, préoccuper par ce qui adviendrait de lui ou simplement de comment serait son avenir avec son futur époux. Une fois encore, cette pensée provoqua un léger bouillonnement au cœur du garde du corps et il mit ça sur le compte de la rage qu’il éprouvait envers Torlan. Il devait trouver un moyen de le vaincre. En premier lieu, le jeune homme prit soin de changer de vêtement et enfila la cape moucheté qui lui servait en général lorsqu’il faisait une excursion en pleine forêt. Celle-ci lui garantissait un camouflage presque parfait et il fallait se concentrer pour le percevoir. Ensuite, il enfila ses dagues, demeurées dans sa chambre et finalement, l’arc qu’il avait toujours eu, mais cette fois, au lieu d’utiliser ses flèches, il prit les flèches rangées dans l’un des coins de la pièce, par simple mesure de sécurité. Ainsi paré, le garde du corps n’eut aucun mal de s’extirper de la chambre de façon discrète et se dirigea le plus rapidement possible vers l’aile des domestiques afin de trouver Lorën.

Certes, elle était loin d’être la personne la plus recommandable, lorsqu’il s’agissait de discrétion, mais elle représentait également la personne la moins susceptible d’être accusée et de se faire prendre, si elle recrutait à son compte. C’est ainsi donc que le jeune homme trouva Lorën, en compagnie de son propre garde du corps, dont le nom lui échappait. Bref, ce n’était guère le plus important pour l’instant. Quand la domestique eut posé son regard sur Galyn, elle dut réprimer un hoquet de surprise et se ravisa, en posant les mains sur sa bouche. Le jeune homme lui fit signe de se taire et l’intima, elle et son garde du corps, à le suivre dans un coin légèrement en retrait.


- Comment diable avez-vous fait pour…, commença Lorën avec de grand yeux, mais une nouvelle fois, elle se tut sous le regard accusateur du jeune homme.

Il avait très peu de temps et il savait qu’il pouvait avoir confiance envers Lorën.

- Il y a certainement bon nombre de rumeurs, qui courent à mon sujet, mais je tiens à vous assurer qu’elles sont tous fausses. J’ai besoin que vous me rendiez un service de la plus haute importance, si vous tenez réellement à sauver Nyrlae.

Peut-être n’étaient-ils au courant de rien, mais la dame de compagnie devait bien se rendre compte que sa maîtresse était agitée et que cela lui arrivait presque jamais, voir jamais tout simplement! Quand il se fut assurer d’avoir l’entière attention des deux personnes qui se trouvaient avec lui, le jeune homme leur confia qu’ils ne devaient parler à personne de sa petite escapade hors des cachots, surtout pas à Nyrlae. Sinon, l’ensemble de son plan risquait d’échouer et il ne serait pas mieux que mort, réellement cette fois.

Les heures s’écoulèrent lentement, jusqu’au moment du rendez-vous et entre temps, il était évident que l’alerte avait été lancée pour retrouver le jeune homme. Pendant ce temps, Torlan avait un peu forcée les choses et retrouvant le prêtre chargée de la cérémonie, il lui exigea de le rencontrer lui et la demoiselle à l’endroit prévu pour le mariage. Il ne devait guère se faire attendre, sinon, ils trouveraient un autre prêtre qui ferait aussi bien l’affaire et légaliserait leur union. C’est ainsi que donc que, rendu dans la salle de cérémonie, se trouvait Nyrlae, ainsi que Torlan, devant l’autel et écoutait les paroles que le charger de cérémonie devait dire avant de légaliser le tout.


-…Si quelqu’un s’oppose à cette union…qu’il le dise maintenant ou se taise à jamais…, déclara le prêtre, plus par habitude que par réelle souci que quelqu’un s’y oppose.

Cependant, à cette instant précis, on entendit un sifflement léger fendre l’air et venir se planté directement dans le livre ouvert que tenait le prêtre. Heureusement pour lui, le livre était épais et avait considérablement ralentit la vitesse de la flèche avant que celle-ci ne puisse venir le transpercer. Une telle œuvre ne pouvait être qu’effectuer par un archer d’expérience et si, la demoiselle prêtait réellement attention à la flèche qui venait de transpercer le livre, elle verrait là, l’une des flèches remportées par le garde du corps lors du tournoi qu’avait organisé Lorën.

- Je m’oppose à ce mariage, dit Galyn avec la voix grave qui le caractérisait bien.

Se trouvant terré dans un coin, le jeune homme observait la scène depuis un petit moment et attendait justement le bon moment avant d'intervenir. Certes, cela faisait légèrement théâtrale, mais il n'y était pour rien. C'était simplement le meilleur moment pour agir. Se relevant, il encocha une nouvelle flèche et la pointa sur le torse du tyran, prêt à lâcher prise autour de la corde de son arc.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeMer 25 Jan 2012 - 9:28

Lören n’avait pas osé protester, pas plus que Conrad ne tenta de dissuader Galyn d’agir. Certes, ils avaient compris que quelque chose se tramait, et étaient entièrement d’accord avec le fait qu’il fallait réagir au plus vite, mais pour faire quoi ? Ils expliquèrent tout deux que les ordres venaient toujours de Nyrlae mais qu’on ne voyait plus guère la jeune femme. Personne n’en savait plus et Torlan était omniprésent, ses hommes semblaient avoir envahi la forteresse.

Lorsque le garde du corps parvint à la salle souterraine qui devait abriter le mariage, il y avait peu de monde de présent. Torlan et Nyrlae, bien sûr, mais aussi deux hommes du Protecteur qui devaient sans doute faire office de témoins. Aucun invité et encore moins de décoration. La pièce était sinistre, glaciale et se perdait dans l’obscurité. Eclairé par deux bougies, e prêtre se dépêchait de faire ce qu’on lui avait demandé tout en sachant qu’il ferait mieux de disparaitre ensuite : nul doute que lorsque la rumeur du mariage parviendrait aux oreilles de leur roi à tous, les personnes présentes dans la salle auraient quelques ennuis. En attendant, sa voix faiblarde se perdait dans l’immensité souterraine et résonnait avec un léger écho, guidant le garde du corps.

Le sifflement de la flèche troubla la cérémonie et tous relevèrent les yeux vers le garde du corps à demi dissimulé dans l’ombre. Les yeux de Torlan s’étrécirent et les témoins portèrent instinctivement la main à leur ceinture portant une épée. Nyrlae paraissait hébétée, comme si elle avait du mal à comprendre ce qu’il se passait. Sa petite voix troubla le silence qui s’était abattu après la déclaration du garde du corps :


« Oh… vous êtes revenu ! »

Elle paraissait agréablement surprise et ravie de revoir Galyn, comme si la situation se prêtait à de chouettes retrouvailles. La flèche pointée sur Torlan lui fit pourtant froncer les sourcils, contrariée.

« Non… »

Cela n’allait pas. Elle se plaça sur la trajectoire alors que le rictus du Protecteur s’élargissait.

« Dites-lui, ma chère, combien ce mariage vous sied ! »

Nyrlae hocha la tête pour acquiescer mais elle avait l’esprit visiblement ailleurs. Torlan claqua des doigts et plusieurs gardes à lui sortirent de l’ombre, prêts à s’occuper du garde du corps dérangeant. Evidemment. On ne fomentait pas un complot assorti d’un mariage secret pour aller se mettre à la merci du premier venu en s’isolant dans de sombres lieux. En revanche, si ces sombres lieux pouvaient servir à abandonner un cadavre gênant, c’était parfait. Et Galyn avait vraiment cette manie de jouer les enquiquineurs. Cette fois, il avait signé son arrêt de mort.

Seulement, cette vision parut déranger un peu la jeune femme dont le regard allait à présent du Protecteur à Galyn. D’un geste nerveux, elle triturait les longues manches de sa robe de mariée dans les traditionnels tons rose et bleu. On était bien loin de l’aplomb qu’elle affichait habituellement et de sa capacité à analyser les situations pour prendre des décisions rapides.

Son attitude devait commencer à faire écho à une autre pour le garde du corps : c’était – en pire – le comportement hébété qu’elle avait eu après avoir ingurgité la potion de Lorën. Quand on savait que Torlan la droguait par petites doses depuis le premier jour où il avait élu domicile à Daranovar, on pouvait comprendre qu’elle avait pu lui faire confiance petit à petit. Il inspirait déjà la confiance naturellement, alors le breuvage avait suffi à lui donner un petit coup de pouce. Une fois Galyn enfermé, il n’avait eu qu’à augmenter les doses et isoler la jeune femme pour achever de la garder sous son emprise. A tel point qu’elle restait plantée devant lui, persuadée que s’il avait dit que le mariage était une bonne chose, il ne pouvait qu’avoir raison.

Seulement, le Protecteur avait oublié un détail : la potion n’allait pas fonctionner qu’à son encontre. Il se retrouvait à présent confronté au fait que Nyrlae était manifestement très heureuse de revoir Galyn et que la venue des gardes à la solde de Torlan ne lui plaisait pas. Ce dernier eu beau la prendre par le bras pour lui expliquer que le garde du corps n’était pas le bienvenu, elle secoua la tête, sa voix résonnant bientôt dans l’ancienne salle :


« Non non ! Vous aviez dit qu’il m’avait abandonnée ! Il est revenu ! »

Cela n’allait pas avec l’image de confiance que Torlan s’était modelée et apparemment, Nyrlae se sentait complètement perdue.

« C’est un traitre, ma chère ! Il doit mourir ! Voyez, il veut empêcher notre mariage ! »

Torlan ne pouvait se permettre de faire voler son image en éclat. Il se devait de convaincre Nyrlae. Mais la jeune femme secouait la tête, contrariée.

« Galyn ? »

Elle voulait sa confirmation. Enfin… Qu’il lui dise que, non, il n’était pas un traitre et qu’il voulait bien de ce mariage. C’était important qu’elle se marie. Parce que… Elle ne savait plus trop bien. Elle se passa une main légèrement tremblante sur le visage. Il y avait trop de contradictions, elle commençait à avoir mal à la tête. Torlan lui murmura quelques mots à l’oreille, mais elle s’écria aussitôt :

« Non ! Je ne veux pas qu’il meure ! »

Cela avait au moins l’air clair dans sa tête et Torlan fit visiblement un effort pour se contenir. Effort qui dut passer inaperçu pour Nyrlae, l’esprit toujours embrumé par les litres de potion qu’elle avait avalés.

« Ignorez l’interruption, ordonna le Protecteur au prêtre tout en prenant garde à rester derrière la jeune femme.

De toute manière quand bien même le garde du corps lui aurait tiré dessus, il aurait signé on arrêt de mort car Torlan ne doutait pas une seule seconde que Nyrlae serait trop désorientée pour empêcher les gardes de l’attraper. Si elle ne se fâchait pas elle-même, emportée par les effets de la potion !


« Ce brave Galyn sera notre invité surprise, cela vous convient-il ? » susurra-t-il d’une voix mieilleuse à Nyrlae.

Cette dernière sembla s’apaiser un peu acquiesça. Le prêtre recommença à marmonner, ignorant comme il pouvait la flèche qui cherchait à tuer Torlan et qu’il craignait de voir se retourner contre lui. Ses yeux désespérés semblaient dire « pitié, je n’y suis vraiment pour rien ! ». Quant aux mouvements alentours, c’étaient les gardes de Torlan qui semblaient décidés à se rapprocher du garde du corps haut perché pour le cueillir comme un fruit mur. Il étaient une dizaine en tout, plus les témoins qui avaient préféré se joindre à la petite fête plutôt qu’écouter la litanie.


« Je vous prie et vous ordonne, à tous deux, au nom de Kyria pour qui il n'y a point de secret, de déclarer maintenant tout empêchement que vous pourriez connaître à votre union légitime. Car je vous le dis, tous ceux qui sont unis contre la parole de Kyria, ne sont pas unis par Kyria, et leur mariage n'est par légitime. »

Mal à l'aise, Nyrlae jeta un coup d’œil incertain vers Galyn, et Torlan fit signe au prêtre de se dépêcher.

« Voulez-vous prendre cette femme pour épouse légitime, et vivre avec elle selon la loi de Kyria, dans le saint état du mariage? L’aimerez-vous, la … »

Une nouvelle agitation se fit entendre lorsque de nouvelles personnes firent leur entrée peu discrète dans la pièce. Des gardes, à nouveau, mais à voir le regard noir de Torlan, ceux-ci n’étaient pas à sa solde. Menés par Conrad, ils se répartirent dans la salle de manière à cerner les hommes du protecteur. Ce dernier, voyant sa chance tourner, ne perdit pas de temps, il dégaina le poignard à sa ceinture et le mit sous le cou de Nyrlae, la maintenant contre lui.

« Et maintenant, plus personne ne bouge, hurla-t-il, furieux. Toi, le prêtre, tu continues, vite ! »

Conrad fit signe à ses hommes de ne plus bouger. Il les avait entrainé de justesse avec lui mais avait surtout perdu du temps à trouver le lieu du mariage. Tous étaient fidèles à leur Dame Protectrice mais ignoraient que faire, à présent. Celle-ci ne savait plus que faire, la potion lui interdisant de prendre conscience de l’ampleur de la situation. Torlan ne se comportait plus comme il l’aurait dû et cela lui donnait l’impression que sa tête allait exploser. Elle essaya de se débattre mais il resserra sa prise, lui arrachant un gémissement.

« La consoleras-tu, l'honoreras-tu, dans la maladie, comme dans la santé, et renonçant à toute autre union, lui resteras-tu fidèle jusqu'à la mort? »

Torlan donna son accord rapidement, agacé, sans se soucier de faire perler une goutte de sang sur le cou de la jeune femme qui prenait tardivement conscience de la catastrophe et n'osait plus bouger.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeDim 27 Mai 2012 - 2:19

[HJ: Voilà le pavé que tu attend depuis longtemps Wink J'espère que la longueur ne te décourageras pas Razz ]

La fuite des cachots avait été assez simple à réaliser de la part du garde du corps. L’opportunité que le prête lui avait offert en ouvrant les cachots pour s’y introduire et ainsi accéder à la requête du mis à mort l’avait grandement aidé. Seulement, la suite de l’opération ne risquait pas de l’être, vu ce qui commençait à ce tramer dans la forteresse de Daranovor et surtout, le mariage prévu entre son ennemi juré et la Dame Protectrice. Galyn n’avait pas réellement de plan précis, mais il savait qu’il se devait de protéger la jeune femme et cela comportait également empêcher son mariage avec le tyran. Sa tête avait beau être mise à prix et il avait été plus ou moins renvoyé de son poste de garde du corps depuis les récents événements, mais pour lui, il se devait se respectés son contrat envers la demoiselle, c’est-à-dire, de la protéger peu importe ce qui lui en couteras. C’était son travail et il n’allait certainement pas abandonner la jeune femme uniquement parce qu’il était sorti des cachots et parce qu’elle n’avait pas daigné lui rendre visite comme elle avait dit qu’elle le ferait. Cependant, c’était évident que Galyn allait lui en glisser un petit mot lorsque tout ce chaos cesserait à Daranovor. Le jeune homme ne put s’empêcher de se faire la réflexion qu’au premier abord, la cité diriger par la demoiselle avait sembler calme et sereine, mais vu ce qui s’y déroulait, il commençait à songer à faire augmenter sa prime de danger, mais ça, il y verrait un peu plus tard. L’important pour le moment, c’était sauver la jeune femme, prouver la culpabilité de Torlan et surtout, éviter qu’il se fasse tuer ou prendre et renvoyer en prison.

La première chose qu’il avait à faire, c’était de s’équiper et c’est exactement ce qu’il fit en se rendant dans sa chambre. Heureusement pour lui, son équipement était toujours là et personne n’avait encore touché à ses effets personnels. Cela prouvait peut-être que la demoiselle comptait toujours sur lui pour la protéger ou simplement qu’ils n’avaient pas eu le temps compte tenu les préparatifs du mariage. Un coup son équipement prit, Galyn alla parler pendant un petit moment avec Lören, espérant en même temps que celle-ci pourrait l’éclairer davantage sur la situation à laquelle il devrait faire face. Seulement, malgré la bonne volonté de la dame de compagnie, elle ne put pas réellement aider le jeune homme, qui se vit contraint d’aller constater par lui-même ce qui allait se dérouler.

Après sa petite visite auprès de Lören, Galyn se rendit donc directement au lieu de rendez-vous donné par Torlan, dans la salle souterraine et il se mit en position, attendant que l’action commence. Il n’avait pas envie d’assister au spectacle qui allait suivre, mais il n’allait pas non plus rester les bras croisé en attendant que la jeune femme soit déclarer Nyrlae Maeglin et non Nyrlae Lanthaloran. Arrivé sur place, il les vit, déjà là, la demoiselle et son pire ennemi rassemblés devant l’autel improvisé. Cette vision ne pouvait que donner la nausée au garde du corps, qui aurait pourtant dû s’habituer à l’idée qu’ils allaient éventuellement se marier. Posté où il était, Galyn pouvait voir qu’il y avait deux autres gardes présents dans la salle, ce qui n’allait certainement pas lui facilité la tâche lors de l’intervention. Quand la cérémonie débuta finalement, c’est à ce moment précis que le jeune homme décida d’intervenir, se disant qu’il ne laisserais pas les choses aller plus loin qu’elles l’étaient déjà.

Lorsque le garde du corps lâcha sa flèche, la réaction du tyran aurait pu lui faire échapper un quelconque sourire, mais le temps n’y était pas. Il devait a tout prit sortir la demoiselle de là, surtout vu l’air hébétée qu’elle arborait. Cela prouvait non seulement qu’elle n’était pas maître de la situation, mais qu’en plus, elle ne devait plus du tout être maître d’elle-même, ce qui compliquait grandement les choses.

« Oh… vous êtes revenu ! »

Revenu? Qu’est-ce que Torlan avait été inventé pour qu’elle croit qu’il était parti autre part? De plus, vu l’intonation de la jeune femme, elle semblait être sous les effets du filtre et le jeune homme se demandait fortement comment est-ce que Torlan avait eu vent des effets que celui-ci pouvait avoir sur la demoiselle. La situation devenait de plus en plus compliquer et le jeune homme se rendait bien compte qu’il aurait dû demander à Conrad ainsi qu’au garde du corps de Lören de l’accompagner, puisque cela lui aurait grandement facilité la tâche. Le garde du corps encocha une nouvelle flèche, la pointant cette fois sur Torlan pour faire signe à la jeune femme de s’éloigner de lui. Seulement, le plan ne fonctionna pas exactement comme prévu, puisque la protectrice vint s’interposer entre la flèche et le protecteur, en affirmant qu’elle refusait qu’une telle chose arrive. L’attitude de la jeune femme commençait à le contrarier légèrement et il fronça les sourcils sans pour autant pointer son arc ailleurs. Galyn avait la ferme intention d’arriver à son but ultime et la demoiselle ne pourrait certainement pas l’arrêter. Il brûlait d’envie de voir le protecteur de Cirdan Sùron mourir, tuer de ses propres mains. Il en rêvait depuis plus de 30 ans. Cette rage ne faisait que s’accentuer depuis qu’il avait osé remettre les pieds dans la vie du garde du corps et chamboulée celle-ci en dévoilant son identité à la demoiselle.

Galyn avait eu l’impression, depuis qu’il était à Daranovor que les choses pourraient bien aller pour lui, compte tenu de son passé, mais voilà que ce dernier refaisait surface avec beaucoup plus de force que prévu.

« Dites-lui, ma chère, combien ce mariage vous sied ! »

La remarque ramena le garde du corps à la réalité, alors que son regard fantomatique était posé sur la silhouette du protecteur. Sans décocher sa flèche, le jeune homme jugea de nouveau la situation lorsque les gardes sortirent de leur cachette, afin de mettre la main sur Galyn. Il se devait de faire vite, sinon les choses en seraient bel et bien terminées avec lui. Les petites gestes que Nyrlae faisait ne faisaient qu’appuyer Galyn dans l’idée que Torlan n’avait pas hésité à la droguer avec le filtre afin d’arriver à ses fins. Heureusement pour lui, le filtre semblait avoir un certain effet sur la demoiselle lorsqu’elle était en présence du garde du corps et il voyait qu’une petite lueur de doute commençait à germer dans les yeux azurée de la demoiselle.

« C’est un traitre, ma chère ! Il doit mourir ! Voyez, il veut empêcher notre mariage ! »

- C’est vous le traitre, Torlan!, grogna Galyn entre ses dents.

Seulement, alors qu’il prononçait ses mots, il se rendit compte qu’il venait tout juste d’orienté quelque peu les garde de Torlan. Heureusement pour lui, il avait encore l’avantage d’être dissimuler et il prit la peine de se déplacer a petit pas feutrer sans que les gardes ne semblent s’en rendre compte. Il se devait d’être le plus vigilent possible, puisqu’il demeurait le seul espoir d’empêcher une catastrophe politique pour les elfes. Il ne faisait aucun doute qu’en épousant Nyrlae, Torlan désirait accéder à un poste beaucoup plus important, principalement occupé par le père de Nyrlae, Dyarque. Si une telle chose arrivait, le garde du corps ne pouvait pas assurer que les elfes resteraient pacifiques pour longtemps encore.

« Galyn ? »

La voix de la demoiselle qui cherchait des contradictions aux mots de Torlan ne trouvèrent comme échos que le vide. Galyn ne voulait pas prendre le risque de se faire repérer à nouveau et la seule contradiction qu’il pouvait faire, il l’avait déjà fait. Pour ce qui était du mariage, jamais Galyn ne pourrait approuver une telle décision. La situation provoquait même chez lui un léger frison de rage, qu’il mettait sur le compte de sa haine envers Torlan, plutôt qu’autre chose.

« Non ! Je ne veux pas qu’il meure ! »

Visiblement, Torlan avait une idée derrière la tête, qui risquait fortement de déplaire à la demoiselle. Bien. Il savait au moins qu’elle tenait un encore un minimum à lui, malgré les effets du filtre. Non qu’il en ait réellement quelque chose à faire qu’elle tienne à lui de la sorte…Bref…Le visage contrarié de Torlan ne faisait que ravir le garde du corps. Son plan ne marchait visiblement pas comme il l’avait prévu et c’était peut-être cela qui allait donner la possible à Galyn de réussir à sortir la demoiselle de là. La suite des paroles prononcées par le protecteur échappèrent complètement au jeune homme, qui était beaucoup trop loin pour les entendre, ce qui l’énerva davantage plutôt que de le calmer. Les phalanges de ses mains blanchirent, alors que sa main serrait l’arc d’une force mal contrôlée.

« Je vous prie et vous ordonne, à tous deux, au nom de Kyria pour qui il n'y a point de secret, de déclarer maintenant tout empêchement que vous pourriez connaître à votre union légitime. Car je vous le dis, tous ceux qui sont unis contre la parole de Kyria, ne sont pas unis par Kyria, et leur mariage n'est pas légitime. »

Ce prête cherchait vraiment les ennuis, ce dit Galyn, toujours aussi contrarié. Il se permettait de poursuivre la cérémonie, alors qu’une flèche menaçait le marier et lui, éventuellement s’il ne cessait de débiter ses paroles religieuses de suite. Le jeune homme pouvait ressentir le mal l’aise qui pesait désormais dans la pièce et son regard fut porté sur la silhouette de la jeune femme. Cette dernière regardait dans sa direction et il eut presque envie de sortir afin de lui assurer que bientôt, elle serait sortie, mais une partie de lui-même était toujours en colère contre elle. Alors que le prête poursuivait la cérémonie, une nouvelle agitation ce fit entendre et le jeune homme aperçu une silhouette familière parmi les nouveaux arrivants. C’était Conrad. Il y avait enfin une lueur d’espoir à toute cette aventure! Le jeune homme s’assura que chacun des gardes de Torlan était bel et bien surveillé par les hommes de Nyrlae et lorsque cela fut fait, il s’apprêtait à décocher la flèche qu’il tenait, mais Torlan le devança en attrapant la demoiselle, pour lui plaquer une lame sur le cou.

« Et maintenant, plus personne ne bouge, hurla-t-il, furieux. Toi, le prêtre, tu continues, vite ! »

Les choses ne pouvaient certainement pas plus mal allé. Certes, il y avait quelques minutes, il aurait également pu dire la même chose, mais là, des renforts étaient présents et il se rendait bien compte qu’il aurait dû compter sur eux bien avant de se lancer seul dans cette folle impasse. Seulement, ils n’en seraient pas là si la demoiselle ne se serait pas mise à fraterniser avec Torlan, alors qu’il avait pris la peine de l’avertir du danger. Bref, il aurait bien le temps de lui faire savoir son point de vue plus tard et surtout, dans des circonstances qui portaient plus à la discussion que l’instant présent. Lui et les hommes de Conrad se devait de faire vite, puisque Torlan n’hésiterait pas a aller plus loin pour arriver à ses fins. Le jeune homme tendit la corde de son arc en visant et relâcha finalement sa prise. La flèche siffla à nouveau et malgré la bonne volonté de Torlan de se servir de Nyrlae comme bouclier humain, la flèche fin se figer dans la jambe de ce dernier, lui tirant un grognement sourd.

- Maintenant! , hurla Galyn à l’intention de Conrad.

Ce dernier ne se fit pas prier et donna des ordres direct à ses hommes, les obligeants à arrêter les gardes de Torlan. Les événements se déroulaient à une vitesse folle et aussitôt que Galyn eut donné l’ordre à Conrad, il sortit de sa cachette, descendant de cette dernière. Torlan pour sa part voyait également les choses mal tourner, malgré la douleur qui lui traversait la jambe, il essayait de maintenir le corps de la demoiselle contre lui, provoquant ainsi Galyn du regard. Le jeune homme n’avait pas été couronné le deuxième meilleur archer du comté pour rien. Il avait une certaine adresse au tir à l’arc et c’était certainement Torlan qui le regrettait le plus à cet instant.

- Si tu fais un pas de plus, tu sais ce qui arrivera à ce joli visage, dit-il en caressant le visage de la demoiselle du bout de sa lame.

- Rends toi à l’évidence Torlan, les choses ne sont plus à ton avantage. Tu ferais mieux de te rendre immédiatement, dit Galyn sur un ton où on pouvait sentir une certaine colère.

Ce qu’il ne disait pas, c’était que si Torlan osait toucher un seul cheveu de la jeune femme, il n’hésiterait pas une seconde à l’abattre sur le champ, peu importe les conséquences. La flèche qui était figé dans la jambe de Torlan semblait le faire terriblement souffrir et malgré le fait qu’il essayait de maintenir un visage froid d’émotion, on pouvait voir un léger rictus se former au coin de sa bouche. Concentrer sur la demoiselle et sur le protecteur, le garde du corps ne s’était pas rendu compte que les hommes de Conrad avaient réussis à stopper les gardes de Torlan et qu’ils étaient en parfaite maîtrise de la situation. Le jeune homme était en train de réfléchir à la meilleure action à faire à ce moment précis, puisqu’il remarquait que chaque fois qu’il faisait un pas pour s’approcher davantage de la demoiselle, le tyran ne cessait de l’entraîner vers l’arrière, en la maintenant contre son corps. Le regard du garde du corps plongea un instant dans ceux de la demoiselle, voulant s’assurer que tout allait bien, au vu de la situation.

Finalement, ce fût Conrad qui donna le coup d’assaut contre le protecteur, donnant un violent coup de pied sur la flèche déjà bien enfoncé dans sa jambe. La douleur, cette fois, fut si vive pour l’homme qu’il ne put retenir davantage la demoiselle contre lui et Galyn en profita à ce moment-là pour agripper Torlan à la gorge et le plaqua sauvagement sur le sol, fou de rage. Pendant un moment, il plongea son regard dans celui de son adversaire et sans pouvoir attendre un instant de plus, il se mit à lui assener des coups de poings sur l’ensemble des parties du corps qui lui était accessible. Torlan pour sa part, ne se laissa pas démonter pour autant et réussi à dévier le coup du garde du corps, ce qui lui value de frapper les dalles du sol froid. Cela lui tira un vilain grognement, mais il ne se démonta pas pour autant, prêt à affronter le protecteur. Il attendait ça depuis tellement d’années…mais alors qu’il allait lui assener un autre coup, la main de Galyn fut retenue par la main ferme de Conrad.

- Calmez-vous!

Le jeune homme lança un regard meurtrier à l’endroit de Torlan et se dégagea violemment, concèdent à la requête de Conrad. Il ne pouvait cesser d’admirer son ennemi juré, étendu sur le sol, couvert de sang dû au coup qu’il venait tout juste de recevoir.

- Occupez-vous de lui. Enfermer le dans les cachots, avec une garde triple plutôt que double. Je veux des hommes extrêmement vigilent devant sa cellule.

Après avoir donné ses ordres à l’équipe de l’homme qu’il pouvait désormais considérer comme étant son ami, du moins…il croyait…il n’avait pas réellement l’habitude de ce genre de chose…le garde du corps se concentra sur la jeune femme et s’approcha d’elle, en commençant par vérifier l’état de sa blessure au niveau de la gorge. Cette dernière ne semblait pas extrêmement grave et nécessiterais uniquement un bandage léger, mais pour ce qui était des effets du filtre, ceux-ci pouvaient prendre encore plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant de se dissiper et vu l’état dans lequel cela la mettait, mieux valait l’enfermer dans sa chambre. Du moins, jusqu’au moment où les effets du filtre ne ferait plus effet sur sa personne. De plus, il ne savait pas réellement comment elle réagirait à la vue de son futur époux étendu sur le sol et Galyn ordonna donc à Conrad de s’occuper également de l’emmener jusqu’à sa chambre. Pour sa part, il s’occuperait de faire venir des soigneurs pour ne pas que la plaie s’infecte.

**

Deux semaines déjà s’étaient écoulées depuis les événements du sous terrain. Deux semaines durant lesquelles Galyn s’était fait soigner la main, dû à la blessure que le combat contre Torlan avait provoqué chez lui. Ensuite il avait dû se rendre chez le roi des elfes afin d’escorter personnellement Torlan, afin qu’il se fasse juger en bonne et due forme par le tribunal royal. Évidemment, il avait préalablement envoyé une missive dans le but de prévenir Dyarque de son arrivé. Pendant son séjour là-bas, le roi avait pris soin de le rencontrer afin qu’il lui raconte l’ensemble des événements qui s’étaient produit depuis l’arrivée du tyran et bien sur Galyn lui raconta la majorité des événements, mais choisit d’en passer certain sous silence. Il savait très bien que Nyrlae ne lui pardonnerait jamais d’avoir confié à son père sa faiblesse, surtout qu’elle faisait tout son possible pour ne jamais échouer à ses yeux.

Lorsqu’il revint finalement à Daranovor, la première chose qu’il fit, fût de se rendre directement où était situé la chambre de la jeune femme. Il ne savait toujours pas dans quel état elle serait, suite aux effets du filtre, mais mieux valait que ce soit lui qui y aille plutôt que quelqu’un d’autre. Il s’assura que personne n’était présent dans le couloir et il frappa quelque coup à la porte avec sa main valide. Il attendit quelques secondes et se permis finalement de rentrer en posant son regard sur la demoiselle.

- Bonsoir…, murmura-t-il à son intention.

Le garde du corps se montrait prudent, puisqu’il ne savait pas comment la demoiselle allait réagir à sa présence, mais en même temps, une partie de lui, était content de la voir.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeDim 27 Mai 2012 - 21:16

Deux semaines que Nyrlae dormait, terrassée par le contre-coup des effets du filtre. Avoir passé autant de temps droguée ne lui avait pas fait grand bien et elle n'émergeait de son sommeil de plomb que pour se restaurer quelque peu. Voir le moindre de ses sentiments décuplés était forcément épuisant et invivable à long terme. Exténuée, elle n'avait pas demandé à voir qui que ce soit et s'était montrée incapable de penser aux affaires du Protectorat. Ses conseillers avaient rapidement compris qu'ils devaient se débrouiller sans elle s'ils voulaient garder les affaires à flot. Bien-sûr, Dyarque avait été prévenu et s'en était personnellement mêlé. Pendant une bonne semaine, le médecin la surveilla de près, puis son inquiétude se dissipa : la jeune femme se remettrait avec le temps. Elle avait juste besoin qu'on la laisse tranquille, le temps que son organisme élimine le poison.

Torlan fut finalement incarcéré dans l'attente de son jugement. Le roi voulait entendre sa fille avant de décider de quoi que ce soit et il ne comptait pas brusquer Nyrlae qui se remettait peu à peu. Il lui renvoya d'ailleurs Galyn, mais il s'agissait surtout de mettre de la distance entre le garde du corps et son ennemi. Il aurait été stupide de gâcher le procès par une tentative de meurtre.

Au terme des deux semaines, Nyrlae commença à se sentit mieux et à émerger. Dès qu'elle en fut capable, elle demanda un compte rendu détaillé de ce qui s'était passé et comprit qu'elle avait à nouveau été victime du filtre. Elle devrait prendre des mesures pour que cela ne se reproduise plus. Cette idée lui permis de ne pas trop penser à ce qu'elle avait pu dire et faire... Le comportement qu'elle avait eu - du moins, les bribes qui lui revenaient en mémoire - la rendait malade de honte. Elle demanda d'abord qu'on lui apporte de quoi écrire à son père et demanda que l'on fasse venir Galyn... jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive qu'elle n'était toujours pas en état de recevoir qui que ce soit dans son bureau. Prendre la peine de s'habiller et d'y descendre lui paraissait déjà le bout du monde. Et puis, elle n'était pas certaine que les effets du flltre aient complètement disparu. Elle savait comment elle risquait de se comporter avec lui, même si cela n'avait aucun sens. Elle avait eu sa dose de délires pour les mille ans à venir, alors autant éviter de provoquer une nouvelle crise. Tout de même... elle aurait bien aimé savoir ce qu'il était devenu et l'envie de frapper à la porte qui reliait leurs chambre la tenta plus d'une fois. Elle l'écarta systématiquement, raisonnable.


***

La lecture de ce rapport sur les défenses de Daranovar étaient décidément bien ennuyantes... et Nyrlae devait reconnaître qu'elle n'avait pas encore bien retrouvé ses esprits pour ce genre d'activité. Elle avait sommeil, terriblement sommeil. Mais il fallait qu'elle se réhabitue à travailler - même si pour le moment, c'était dans son lit - le procès ne pourrait pas être repoussé indéfiniment. Déjà, ses conseillers avaient fini par lui avouer que Torlan avait encore de probables soutiens qui attendaient leur heure. Plus on leur laisserait de temps, plus ils risquaient de se manifester au procès avec des preuves ou des arguments en faveur du traître. Le temps jouait contre eux, elle devait donc se forcer à aller mieux au plus vite.

On frappa à sa porte et la jeune femme répondit brièvement d'entrer sans même lever les yeux, s'attendant à voir sa femme de chambre. Qui d'autre aurait eu l'idée saugrenue de se présenter là ?


" Bonsoir… "

La voix grave la fit sursauter alors qu'elle se tournait vers celui qui venait de parler avec de grands yeux. Galyn ? Galyn ! En bonne santé et l'air toujours aussi réservé. Il était là ! Sans réfléchir, elle se leva en repoussant ses couvertures, franchit les quelques mètres qui les séparaient et le serra dans ses bras. Elle était si soulagée de le revoir vivant ! Tout avait été flou dans sa tête et elle avait craint un moment que Torlan ou ses hommes ne soient parvenu à s'en débarrasser. Elle avait ensuite demandé ce qu'il était devenu mais on lui avait assuré qu'il était parti voir son père. Sauf que Torlan lui avait déjà juré qu'il l'avait abandonnée... bref, elle avait du mal à se fier à ce qu'on lui disait, à présent et elle n'avait été sûre de rien avant de le voir.

Il lui fallut quelques secondes avant de se rendre compte de ce qu'elle faisait et de se reculer précipitamment. Les joues soudain en feu, elle devina qu'elle s'empourprait sans rien pouvoir y faire. Par les Cinq, il allait vraiment la prendre pour une folle ! Ce devait être - forcément, quoi d'autre ? - les restes de la potion qui agissaient encore ! Se détournant en essayant de retrouver une contenance, elle bredouilla quelque chose avant de s'emparer d'une longue robe de chambre et de s'en couvrir. Rester en chemise de nuit n'allait pas l'aider. Quelle idée aussi, avait-il de débarquer ainsi dans sa chambre !

Retrouver son sang-froid n'était pas le plus simple, mais elle parvint tout de même à se remettre à parler de façon audible en le regardant en face.


" Talassi... Je... je ne m'attendais pas à vous voir ici. Je suis... soulagée... que vous alliez bien. "

Voilà. On se calme, on respire. Elle se sentit reprendre une couleur un peu plus normale.

" On m'a dit que vous étiez parvenu à capturer Torlan et à l'amener à mon père. Je ne peux que vous féliciter. D'autres que vous m'auraient abandonnée à mon sort où auraient fait primer leur vengeance en l'abattant. "

Elle parlait de façon clairement protocolaire, mais sa maîtrise d'elle-même vacilla lorsqu'elle poursuivit :

" Je me souviens mal de... de tout... mais... "

Elle se détourna à nouveau, ne voulant pas perdre pied. Si elle n'était même pas capable de lui parler correctement à lui, comment mener le procès qui devait se dérouler au plus tôt ? Elle ne pouvait pas se dérober : son rang, sa place dans l'affaire exigeait qu'elle parle. Et même sans cela...

" ...mais je vous soutiendrai au procès, " énonça-t-elle finalement d'une voix mal assurée.

Elle ne reviendrait pas sur cette décision, quoi que cela lui coûte, même si l'idée de revoir Torlan en face lui nouait l'estomac. Elle devait bien cela à Galyn, d'ailleurs, c'était sans doute ce dont il venait s'assurer.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeMer 30 Mai 2012 - 1:25

Le jeune homme n’était pas sans savoir que son renvoi de chez Dyarque était plutôt dû à une précaution pour le détenu, qui serait juger plus tard, plutôt qu’un laisser passer vers Daranovor. Il était vrai que vu comment les garde du corps s’était comporter depuis l’arrivée de Torlan sur les terres de la demoiselle, nul doute qu’il aurait essayé de lui rendre une petite visite afin de mettre fin complètement au danger qu’il pourrait représenter. Cependant, il trouvait qu’il avait plusieurs raisons d’en vouloir au protecteur. Déjà, le meurtre de ses parents en était pour beaucoup, mais en plus qu’il ait essayé d’amadouer la demoiselle avec le filtre et d’ensuite la demander en mariage afin d’accéder au poste de roi des elfes, là s’en était trop. Il avait atteint la limite de la simple vengeance, si limite il y avait.

**

Lorsque le garde du corps se décida finalement à cogner à la porte de la demoiselle, au terme de deux semaines passées loin de sa compagnie, il ne savait pas franchement à quoi s’attendre. Déjà, il se demandait si les effets du filtre avaient toujours des effets sur la demoiselle et si elle se remettait de l’épreuve que lui avait infligée Torlan. En même temps, il avait envie de lui faire part de la colère qui l’habitait, de savoir qu’elle s’était ainsi laisser faire le rendait furieux, puisqu’il avait pris la peine de la prévenir. Peut-être qu’il ne l’avait pas prévenu assez sévèrement, mais la précaution avait tout de même été lancée. Grâce à quelques renseignements dérobés à Lören, alors qu’elle passait près de lui, Galyn avait appris que la jeune femme s’était peu à peu remise au travail, mais cela ne prouvait en rien qu’elle fût prête à s’y remettre complètement. Le filtre l’avait grandement épuisée et nul doute qu’elle aurait encore besoin d’un certain temps d’adaptation afin de pleinement se remettre à gouverner le protectorat. L’idée le faisait cependant se rappeler le tempérament de la demoiselle. Jamais elle n’avouerait aux autres qu’elle avait besoin davantage de repos, alors se l’avouer à elle-même, s’était vu comme une tâche complètement impossible.

Il cogna donc et se permit d’entrer au moment même où la voix de la demoiselle s’élevait pour l’inviter à entrer. Le regard du garde du corps se posa sur la silhouette de la demoiselle, alors qu’elle était absorbée par un énième rapport. Décidemment, jamais elle ne prenait la peine de s’arrêter, même dans sa chambre. En même temps, qui était-il pour l’en blâmer, lui-même il lui arrivait souvent de lire jusque tard dans la nuit, alors qu’il rapportait des livres de la bibliothèque. La réaction de la demoiselle, alors qu’il lui chuchotait un bonsoir, le surprit légèrement. Il ne s’attendait pas réellement à ce qu’elle sursaute à sa présence, même s’il était vrai que la dernière fois qu’il l’avait vu, s’était lors de son presque mariage avec Torlan. Quand le garde du corps la vit se lever de son lit et se diriger vers lui aussi rapidement, il se demanda pendant un instant ce qui lui prenait et fronça les sourcils. Il sentit alors les bras de la jeune femme l’entourer afin de le serrer contre elle. Tout d’abord, il se laissa totalement faire, toujours les sourcils froncés, mais ne put retenir un léger frison, surement dû à la fraicheur de la nuit qui se répandait dans la pièce à cause de la fenêtre resté entre ouverte. Il voulut lui rendre son accolade, mais aussitôt que l’idée lui traversais l’esprit, elle se séparait de lui, soudainement mal à l’aise.

Il est vrai que la potion devais encore faire effet sur la demoiselle et le jeune homme ne lui en tiens pas rigueur, surtout qu’il était quelque peu soulagé de voir qu’elle allait bien, malgré les événements passés. Galyn observa les gestes maladroits de Nyrlae, alors qu’elle cherchait à ce couvrir. Il était vrai que la tenue dans laquelle elle se trouvait à son entrée n’était pas le genre de tenue qu’elle portait en générale pour se présenter devant ses employés.

" Talassi... Je... je ne m'attendais pas à vous voir ici. Je suis... soulagée... que vous alliez bien. "

- Je suis également soulagé de voir que vous alliez bien. Votre blessure au coup semble s’être guérie assez rapidement, ce qui est une bonne chose.

Les derniers mots de la phrase avaient été murmurer, alors que son regard s’arrêtait pour observer un peu la pièce, qu’il avait déjà vu auparavant et revenait se poser dans celui de la jeune femme. Le garde du corps voyait bien que la demoiselle cherchait à reprendre le contrôle sur ses émotions et malgré le fait qu’il savait que la potion devait toujours faire effet, il se demandait bien pourquoi elle était aussi mal à l’aise en sa présence.

" On m'a dit que vous étiez parvenu à capturer Torlan et à l'amener à mon père. Je ne peux que vous féliciter. D'autres que vous m'auraient abandonnée à mon sort où auraient fait primer leur vengeance en l'abattant. "

Le jeune homme détourna aussitôt le regard à ses mots, comme pris en faute. Le comportement qu’il avait eu dans les sous terrains n’avait absolument rien de glorieux et les choses auraient certainement pu mal se déroulées si Conrad n’avait pas pris lui-même la décision de venir pour prêter main forte. Il se mit a arpenter légèrement la pièce, laissant de nouveau courir son regard.

- Vous n’avez pas à me féliciter. Vous m’avez employé pour que j’effectue un travail bien précis, celui de vous protéger et j’honore mon engagement envers vous, Milady.

C’était la première fois qu’il disait de nouveau Milady en sa présence et il était content, mine de rien, de pouvoir le dire à nouveau. Les choses commençaient lentement à reprendre son train quotidien et c’était exactement cette ambiance qui plaisait au garde du corps.

- Dans les sous terrains…j’ai eu…un écart de conduite et…il est possible que si Conrad ne m’aurait pas arrêté, aucun procès n’aurait lieu prochainement, dit-il en caressant sa main bander du bout des doigts.

Il ne voulait pas qu’elle croit qu’il était blanc comme neige. Pendant l’attaque, il ne pensait plus à rien, mis à part de faire regretter à Torlan d’être venu au monde. Lorsqu’elle parla de nouveau, le jeune homme se tourna vers elle, la regardant dans les yeux. Elle ne se souvenait pas? De rien?

" ...mais je vous soutiendrai au procès, "

Le procès. Oui...Galyn devait comparaître devant Dyarque et ses conseillers, afin d’expliquer et illustrer les différents plans que Torlan avait opérer avec le temps. Nombre de chef d’accusation pouvait être retenu contre lui aux yeux de Galyn, mais il ne pouvait pas non plus prévoir la décision du grand conseil. De plus, le procès le stressait légèrement, compte tenu du fait que si Torlan était déclaré coupable, il ne savait pas ce qui adviendrait du poste de protecteur qu’il occupait. Peut-être lui serait-il donner et cela signifiait donc qu’il devrait quitter son poste de garde du corps ou bien, il sera donné à quelqu’un ayant plus d’expérience que lui dans la paperasse. Il ne pouvait absolument rien prédire, mais une chose était sûr, c’était qu’il voulait que Torlan soit déclaré coupable. Enfin il payerait pour tous ses crimes.

Comme il commençait à s’enflammer, à nouveau, il préféra couper court, se disant que cela vaudrait mieux pour conserver le calme de la discussion.

- Je vais vous laisser vous reposer, dit-il en se dirigeant vers la porte. Vous en aurez besoin après tout.

Lorsqu’il mit sa main sur la poignée, il se retourna en regardant Nyrlae directement dans les yeux.

- Demain, je vous attends sur le terrain d’entraînement, à l’heure habituel.

Il ne laissa néanmoins pas le temps à la demoiselle de s’objecter, puisque déjà il sortait dans le corridor. De plus, il ne fallait absolument pas que les médecins sachent qu’elle sorte, puisqu’ils la forceraient à rester dans sa chambre, encore une bonne semaine. Galyn se disait qu’il n’y avait rien de mieux qu’un entraînement pour se remettre d’aplomb et comme ils avaient déjà commencés quelques séances avant la venue de Torlan, pourquoi ne pas continuer?

Le lendemain matin, Galyn était présent sur le terrain, à l’heure habituel à laquelle ils se rejoignaient d’habitude. Assis sur un gros tronçon de bois, il était en train déguiser ses dagues soigneusement, tout en caressant les motifs qui y étaient gravé. Des bruits de pas arriva jusqu’aux oreilles pointues du garde du corps qui se redressa tout en se retournant pour faire face à la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeMer 30 Mai 2012 - 17:37

" Je suis également soulagé de voir que vous allez bien. Votre blessure au cou semble s’être guérie assez rapidement, ce qui est une bonne chose. "

Nyrlae hocha la tête : la magie des guérisseurs avait fait des merveilles. Elle enchaîna sur ce qu'elle pensait être la cause de la visite du jeune homme. A vrai dire, il faudrait qu'ils aient un entretien sérieux mais, avant ,elle devait se faire sa propre opinion et en discuter avec son père. Galyn balaya les remerciements, modeste, mais elle n'en pensait pas moins. Il aurait très bien pu faire primer sa vengeance... ce qu'elle avait d'ailleurs craint lorsqu'elle s'était retrouvée le couteau sous la gorge. Un instant, elle avait bien cru sa dernière heure arrivée malgré le flou dans lequel elle se trouvait. Elle repoussa ces souvenirs dérangeants, concluant :

" Peut-être, mais finalement Maeglin est sous les verrous, grâce à vous. "

Elle l'assura donc être présente au procès et soutenir sa cause même si, pour le moment, elle ignorait encore la tournure que prendraient les évènements. Il fallait qu'elle se renseigne au plus vite. La dernière phrase du jeune homme lui fit hausser les sourcils, prise de court. Entrainement ? Le lendemain ? Dans son état et alors qu'elle peinait déjà à assumer son travail ? Avait-il lui aussi abusé d'un filtre quelconque ? Cette fois, il prenait tout de même un peu trop de liberté. Enfin, aussi, quelle idée elle avait eu de le serrer dans ses bras, hein ? A force de se montrer trop familière... Elle avait intérêt à recadrer tout de suite.


***

Aussi, le lendemain, ce ne fut pas Nyrlae, à l'origine des bruits de pas, mais un elfe qui venait s’entraîner là et qui ignora le garde du corps. Galyn n'eut qu'à patienter un bon moment avant que la jeune femme ne se décide à lui faire parvenir un page :


" Messire ? La Dame vous attend dans son bureau. Maintenant. "

C'était dit sur un tel ton qu'il était évident que si Nyrlae n'avait pas daigné le prévenir de suite qu'elle ne viendrait pas, lui, il avait plutôt intérêt à rappliquer dans la minute. Sans plus d'explication, le gamin tourna les talons après avoir délivré son message.

Nyrlae avait passé la nuit en discussion avec son père qui avait pour une fois, et vu les circonstances, utilisé sa magie pour communiquer. Mais au moins se sentait-elle un peu mieux que la veille et prête à préparer le procès avec Galyn, relativement reposée.

Elle l'accueillit en lui faisant brièvement signe de s'asseoir, ne revenant pas sur l'entrainement annulé et apparemment pas près de le serrer à nouveau dans ses bras.


" Nous devons éclaircir certains points. "

Par où commencer ? Vaste programme qu'elle énonça calmement :

" Le temps joue contre nous. Maeglin avait des partisans et en a encore. En le faisant tomber, nous ne les ferons pas forcément battre en retraite pour autant. J'aimerais savoir si vous avez des informations à ce propos. "

Elle leva une main pour l'empêcher de répondre de suite et poursuivit méthodiquement :

" Ensuite, Maeglin arguera qu'il n'a rien fait de mal et que je suis juste coupable de changer d'avis trop rapidement. Je sais que notre roi - elle ne parlait jamais de son "père", toujours de leur souverain - ignorait que j'avais été droguée, mais... elle retint un soupir, si j'apprécie que vous ayez passé ce fait sous silence, cela ne peut durer. Je lui ai expliqué ce dont il retournait. Les médecins confirmeront, ce qui sera notre principal argument pour l'accuser et mettre les juges de notre côté. "

Elle s'efforçait de parler sans montrer signe d'énervement ou de faiblesse. Si elle n'était déjà pas capable d'évoquer le sujet dans son propre bureau et face à Galyn, autant renoncer à se présenter au procès. Elle se revoyait confusément parler avec Torlan, acquiescer, ravie, à ses propositions... elle chassa ces souvenirs, désagréablement troublée, et reprit une voix ferme.

" Il y aura deux chefs d'accusation. Le meurtre de vos parents ainsi que votre tentative de meurtre et la tentative de prise de pouvoir à mon encontre. Je ne vous cache pas qu'il sera plus aisé de prouver le second. Je pense, ainsi que notre roi, qu'il serait plus intelligent de concentrer nos forces sur ce second point. Nous avons quantité de témoins et des faits récents. Pour ce qui est de votre affaire, c'est sa parole contre la vôtre à peu de choses près. Seulement je voulais vous en parler avant, que vous ne vous sentiez pas lésé. Dans un cas comme dans l'autre, s'il est reconnu coupable, nous obtiendrons la même peine et il perdra son poste et toutes ses prérogatives. "

Elle avait passé la nuit à en parler, elle était au moins sûre d'elle sur ce point. Encore fallait-il que d'autres qu'elle en soit convaincu et que Galyn accepte encore une fois de faire passer sa vengeance au second plan. Elle espérait qu'il comprenait son point de vue. Elle enchaîna à nouveau sans lui laisser le temps de répondre, abordant le troisième et dernier point.

" Enfin, vous n'ignorez pas que si Maeglin est défait, son poste de Protecteur restera vacant le temps que le conseil choisisse quelqu'un d'autre. Nous avons besoin de savoir si vous songez où non à vous proposer. Le procès aura cette question comme toile de fond et il faut absolument que nous soyons très clairs là-dessus si nous voulons éviter un faux-pas. "

Elle y avait beaucoup réfléchi, elle aussi, de même que son père qui avait un avis très tranché là-dessus. Elle avait d'ailleurs fini par se ranger à sa décision. Décision qu'il ne pouvait imposer ni au conseil, ni à Galyn, mais qu'il avait la possibilité de faire peser lourdement dans les choix que les uns et les autres prendraient. Seulement, avant de dire quoi que ce soit, Nyrlae voulait savoir ce qu'en pensait le principal intéressé. Bien sûr, les titres ne se transmettaient pas forcément de père en fils comme chez les humains, mais la parenté influait beaucoup malgré tout, elle en était elle-même la preuve vivante.

Voilà quels étaient les trois gros points à éclaircir, autrement plus urgents à aborder qu'une leçon d'escrime. Nyrlae se tut, croisant les doigts sur son bureau en dévisageant son garde du corps, concluant simplement :


" Je vous écoute. "
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeSam 9 Juin 2012 - 2:17

Les pas que le garde du corps avait cru entendre derrière lui, n’étaient pas ceux de la demoiselle. En réalité, ils appartenaient à un elfe qui venait s’entraîner sur même champ que lui. Le jeune homme attendit encore quelques minutes, se disant que la demoiselle apparaîtrait peut-être tôt ou tard. Cependant, alors qu’il attendait toujours, il vit un page arrivé dans sa direction et lorsque Galyn rencontra son regard, il sut immédiatement que jamais la demoiselle ne viendrait à lui. Du moins, pas ce matin-là. Il patienta, le temps que le page parcours la distance que les sépara encore et en profita pour ranger ses dagues dans ses fourreaux, ainsi que son arc.

" Messire ? La Dame vous attend dans son bureau. Maintenant. "

Maintenant? Le garde du corps se dit que le page avait uniquement enregistré les paroles de la demoiselle, afin de le lui répéter et cela, aurait presque réussi à le faire sourire, parce qu’il reconnaissait bien là l’œuvre de Nyrlae. Le message était clair et le jeune homme ne se fit pas dire deux fois d’aller dans le bureau de la dame protectrice. Ce n’était pas parce qu’il craignait une quelconque représailles de la part du page, mais bien parce qu’il connaissait la jeune femme et qu’il valait mieux pour lui de répondre à son message. Il se rendit donc jusqu’au bureau de la demoiselle et entra sans cogner, s’assoyant sur le siège situer en face de la demoiselle alors qu’elle lui indiquait de le faire. Elle semblait beaucoup plus reposer que la veille, ce qui était une bonne chose, mais elle avait aussi l’air très sérieuse et donc prête à reprendre les affaires du protectorat.

" Nous devons éclaircir certains points. "

Le jeune homme haussa légèrement les sourcils, se demandant de quel sujet elle voulait parler exactement.

" Le temps joue contre nous. Maeglin avait des partisans et en a encore. En le faisant tomber, nous ne les ferons pas forcément battre en retraite pour autant. J'aimerais savoir si vous avez des informations à ce propos. "

Galyn regarda la demoiselle pendant un moment, en silence. C’était donc de cela qu’elle voulait parler. À quelque part, elle n’avait pas tort de vouloir régler le plus rapidement possible les questions en liens avec le protecteur. Cependant, le jeune homme aurait préféré que l’histoire passe sous silence et qu’ils n’en attendent plus parler, tellement il était en colère contre Torlan. Il se demandait même comment il allait bien pouvoir faire pour se présenter au procès et conserver son calme, alors que l’acte de vengeance qu’il avait tellement voulu faire, il n’avait pas encore pu le réaliser. Seulement, il savait que tôt ou tard, ils devraient régler la question et se maintient de parler alors que la jeune femme lui donnait l’ordre de se taire.

" Ensuite, Maeglin arguera qu'il n'a rien fait de mal et que je suis juste coupable de changer d'avis trop rapidement. Je sais que notre roi - elle ne parlait jamais de son "père", toujours de leur souverain - ignorait que j'avais été droguée, mais... elle retint un soupir, si j'apprécie que vous ayez passé ce fait sous silence, cela ne peut durer. Je lui ai expliqué ce dont il retournait. Les médecins confirmeront, ce qui sera notre principal argument pour l'accuser et mettre les juges de notre côté. "

Tout cela semblait être une bonne chose en soit. Maeglin serait accusé d’avoir tenté d’amadouer la demoiselle grâce à des drogues. Il serait donc facilement accusé pour ce chef-là, surtout si les médecins pouvaient appuyer le tout. La suite des choses ne plut réellement pas au garde du corps et on pouvait clairement le voir par sa mâchoire crisper et ses jointures désormais blanche de trop serrer les poings. Ce qui le mettait le plus en colère dans ce que la demoiselle venait de dire, ce n’était pas que Dyarque opte pour la deuxième option, mais bien que la jeune femme préfère elle aussi la seconde. Tous les deux choisissaient l’option qui allait les venger, en quelque sorte.

" Enfin, vous n'ignorez pas que si Maeglin est défait, son poste de Protecteur restera vacant le temps que le conseil choisisse quelqu'un d'autre. Nous avons besoin de savoir si vous songez ou non à vous proposer. Le procès aura cette question comme toile de fond et il faut absolument que nous soyons très clairs là-dessus si nous voulons éviter un faux-pas."

Le poste de protecteur? Oui…Galyn y avait vaguement songé, mais pour le moment il était toujours en colère concernant le deuxième point que la demoiselle voulait éclaircir avec lui. Il la regarda droit dans les yeux, l’air de celui qui attend un quelconque message de sa part, pour enfin pouvoir donner son opinion et ne pas risquer de se faire interrompre parce que l’ordre du jour n’avait pas tout été énoncé.

" Je vous écoute. "

C’était donc à son tour de parler. Bien. Le premier point qu’ils leurs fallait donc éclaircir en premier lieu, s’était en lien avec ce qu’il savait.

- Pour ce qui est des éléments nouveaux concernant Torlan, il y en a plusieurs. Le premier exemple qui me vient en tête, c’était principalement des rapports de blocage de convois qu’il donnait en contrat à ses sous-officiers. Quand les protectorats environnant commandait des vives, parfois elles disparaissaient, sans que personne ne se pose de question, puisque c’est monnaie courante qu’un ou deux convois ne se rendre pas à bon port, vue le nombre d’embuscade qu’il y a sur la route. J’avais réussi à surprendre l’un des rapports de Torlan sur le sujet…

Le jeune homme laissa sa phrase en suspens, essayant de se rappeler s’il pourrait exister d’autre élément concernant le tyran. Seulement, l’ensemble des éléments que le garde du corps avait réussi à amasser en près de trente ans, ce trouvait dans le petit carnet qu’il avait remis à la demoiselle avant d’être enfermer et il s’adonnait que ce même carnet avait été trouver par le protecteur, ce qui n’arrangeait en rien les choses.

- Pour ce qui est du reste, je crois que vous savez déjà de quoi il en retourne, murmura le jeune homme en faisant allusion au meurtre de ses parents.

De nouveau la colère montait en lui, comme un volcan qui allait faire irruption à tout moment. Il sentait son sang bouillir et tambouriner contre ses tempes tellement il faisait un effort surhumain pour se maîtriser. Il ne tolérait toujours pas de savoir que la demoiselle, ainsi que le roi comptait passer sous silence le meurtre de ses parents, simplement parce qu’ils avaient plus de chance de gagner. Après tout, eux auraient leur vengeance mais pas lui, c’est ça?


Le garde du corps se leva de sa chaise et fit quelque pas, comme un lion en cage. Il devait passer ses nerfs, mais peu importe ce à quoi il pensait, tout le ramenait à la pensée de Torlan.

- Le procès aura lieu quand, très exactement?, dit-il en plongeant son regard fantomatique dans celui de la demoiselle.

Lorsqu’il eut sa réponse, le jeune homme hocha brièvement la tête et sans prévenir la demoiselle, il prit congé de cette discussion, trop enragé pour poursuivre à parler calmement. S’il y avait bien un sujet sur lequel il ne pouvait pas discuter avec sang-froid, s’était bien celui-ci. Il commençait à montrer une facette de sa personnalité qui risquait de déplaire à la dame protectrice, mais en même temps, il montrait que l’histoire le touchait toujours. Peut-être risquait-elle de le renvoyé pour de bon cette fois, parce qu’elle pourrait le croise incapable de maîtrise sur ses sentiments, mais c’était totalement faux, si elle avait bien observé leur précédente aventure, notamment dans les sous terrains. Jamais il n’avait perdu son calme.


Pour passer sa colère, il se dirigea immédiatement à l’extérieur, en faisant de grande enjambés, et vint se placer devant une cible, sans prendre la peine de demander à qui que ce soit si elle n’était pas déjà utiliser. Il se mit donc en position et se mit à encocher, flèche par-dessus flèche, afin d’essayer de se calmer un peu. L’exercice lui procura un certain réconfort, mais ne réussissait pas à atténuer la douleur qu’il ressentait au niveau de la poitrine. C’était comme si une ancienne blessure avait été réouverte avec toute cette histoire.

Plus tard, au courant de la soirée, le garde du corps décida d’aller à la bibliothèque, se disant que s’il n’entendait pas de bruit dans la chambre de la jeune femme et qu’elle n’était pas à son bureau, c’était forcément là qu’elle devait se trouver. Son comportement avait surement dû la choquer et il tenait à s’excuser, mais en même temps, elle devait le comprendre d’avoir réagi de la sorte. Lorsqu’il entra dans la bibliothèque, il la trouva assise sur le même fauteuil qu’à son habitude, concentrée sur un livre ou sur un rapport, il n’aurait su dire avec exactitude. Galyn la regarda pendant un moment, en silence et il se dit que plus il mettrait de temps à parler, plus il lui serait difficile de briser le silence.


- Je m’excuse du comportement que j’ai eu tout à l’heure, dit-il en commençant en se promener entre les différents rayons qui composaient la bibliothèque de Daranovor.

Il fit une pause, cherchant une lecture qui pourrait possiblement l’intéresser et son attention s’arrêta sur un livre avec une reliure rouge inscrite de lettres dorées. Le jeune homme prit le livre, en se rapprochant de la dame protectrice et la regarda.


- Pour la question que vous m’avez posé, tout à l’heure, dans votre bureau, concernant le poste…J’ignore moi-même la réponse à cette question, pour être honnête avec vous…J’y ai longtemps pensé, mais maintenant que cela arrive…

Il se perdit dans ses pensées, se remémorant les années qu’il avait vécues auprès de ses parents et les responsabilités que cela impliquait que d’être protecteur. Il se remémora aussi son choix de devenir garde du corps. Il ne savait pas trop quoi faire avec tout ça.

- Que pensez-vous de la question? Me croyez-vous capable d’assumer les responsabilités d’un protecteur…?

Ce qu’il ne lui demanda pas, c’était si elle préférait qu’il reste ici, en tant que garde du corps, plutôt qu’être la bas à jouer les protecteur. Après tout, il se fichait bien de savoir si elle voulait le garder ou non, parce qu’il devrait lui-même prendre la décision…
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeDim 10 Juin 2012 - 20:47

Bien sûr, il prenait très mal l'idée de faire passer au second plan le meurtre de ses parents, Nyrlae s'en serait douté. Pour attendre désespérément le retour de sa mère envers et contre tous, pour savoir qu'une petite partie d'elle-même se doutait qu'Elycia était sans aucun doute morte assassinée, la jeune femme ne pouvait que comprendre Galyn. Seulement, on ne lui demandait pas de se montrer gentille et compréhensive, mais de diriger un Protectorat correctement et les sentiments n'avaient strictement rien à voir là-dedans.

Elle s'était attendue à cette réaction et maintenant il lui incombait de faire prendre conscience de la situation à au jeune homme, même si le priver de sa vengeance était bien la dernière chose qu'elle souhaitait. Il était en colère, peut-être même qu'il lui en voulait et cette idée faisait mal à Nyrlae. Sauf que ce n'était pas de son ressort et elle se força à garder un visage neutre.

Elle écouta les explications sur les convois, réfléchissant déjà à la manière d'amener cela au procès. Elle, elle faisait assez confiance au garde du corps pour savoir qu'il ne faisait que dire la vérité. Mais les autres ?

Il se remettait en colère, c'était flagrant et Nyrlae dut faire un effort surhumain pour paraître ne pas s'en apercevoir. Elle aurait voulu pouvoir l'assurer qu'elle l'aiderait, seulement il était inutile de lui faire de fausses promesses. Disserter sur le meurtre de l'ancien Protecteur ne ferait que les enliser dans un débat sans fin semé de preuves réfutables alors qu'aller droit au but avec la tentative de manipulation leur assurerait un procès rapide et presque gagné d'avance. Torlan et ses partisans le savaient sans doute, ils en joueraient et gagnerait si Galyn les menait sur le mauvais terrain.


" Le procès aura lieu quand, très exactement ? "

La réponse était déjà toute prête, mais pas précise pour autant :

" Dès que notre roi le décidera. Il attend pour le moment que je lui annonce que je me suis remise. Nous attendions votre décision sur le choix de prendre le poste de protecteur. Plus nous tardons, plus nous prenons le risque de voir les sbires de Maeglin s'organiser et amener des preuves de ce qu'ils avanceront. Il faut nous décider, maintenant. Nous n'avons que trop traîné par ma faute. "

Elle eut à peine le temps de finir qu'il quittait déjà les lieux à grands pas. Eh bien, pour ce qui était de l'étiquette, il repasserait... Mais il fallait avouer que les convenances étaient bien le cadet des soucis de la jeune femme en cet instant. Elle ne le comprenait que trop bien, malheureusement.

Sauf qu'elle ne pouvait pas se permettre de le laisser filer comme ça. Elle devait avoir une réponse et une réponse valable, sans quoi le procès risquait de tomber à l'eau. Elle voyait d'ici la tête de son père et les conséquences pour Galyn. Elle avait promis de le convaincre. Elle décida de lui laisser la soirée pour se calmer et, ensuite, il faudrait qu'elle aille jouer un rôle qui lui déplaisait beaucoup. Mais elle n'avait pas le choix et ce ne serait pas la première fois qu'elle devrait se plier à ses responsabilités. Elle était juste malheureuse que ce soit Galyn qui en fasse les frais cette fois.


***

Nyrlae avait décidé d'aller se changer les idées dans la bibliothèque, le seul endroit où elle pouvait continuer à travailler dans le calme tout en étant certaine qu'on la laisse en paix.

Galyn entra quelques instants plus tard. Tant mieux, elle avait à lui parler à nouveau, en espérant qu'il saurait écouter et prendre les bonnes décisions. Elle accepta les excuses d'un signe de tête, n'ayant pas envie de revenir sur le sujet. Elle cherchait comment aborder la question, mais ce fut lui qui se décida le premier.

Apparemment, il était complètement perdu. Ce ne serait peut-être pas si difficile de le convaincre que ça. Quant à sa question... Nyrlae referma son livre, lui fit signe de s'asseoir et le dévisagea. Si la question avait été aussi simple, la réponse aurait été facile. Mais les chose étaient beaucoup plus compliquées qu'elles n'y paraissaient. En avait-il conscience ? Il était loin d'être idiot mais il n'avait pas toutes les cartes en main.

Elle prit une brève inspiration avant de lâcher calmement :

" Je pense que vous devriez prétendre à ce poste. "

Bon, le plus dur était fait, en un sens. Elle poursuivit sur un ton mesuré :

" Oui, vous en avez les compétences. Au mieux, votre père vous avait formé en ce sens, au pire il ne l'a pas fait mais vous serez alors formé par le Conseil et je vous aiderai volontiers. Avoir été à mes côtés est également un atout, vous en savez sûrement aussi long que moi sur les responsabilités d'un Protecteur. Pour ce qui est relatif au protectorat lui-même le Conseil saura vous soutenir et je répète que je peux également vous aider dans les premiers temps à jouer votre rôle. "

Il devait reconnaître ce ton qu'elle employait, celui de la politicienne qui joue une gigantesque partie de cartes et qui est décidée à gagner. Un ton qu'elle n'aimait vraiment pas employer avec lui. Mais il ne s'agissait pas de savoir si cela lui plaisait ou non, il s'agissait bel et bien de politique.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeJeu 21 Juin 2012 - 0:49

Le garde du corps savait pertinemment que la jeune femme pouvait le comprendre en cette instant, alors qu’il se mettait en colère contre le fait qu’ils prioriseraient la manigance de Torlan au meurtre de ses parents. Il savait qu’elle le comprenait parce qu’elle aussi avait perdu sa mère et que si elle avait la chance de faire regretter à ceux qui aurait pu s’en prendre à sa mère, elle le ferait. Cependant, cela ne l’apaisait pas pour autant et pour se calmer réellement, il dû quitter le bureau de la demoiselle, afin d’éviter d’élever le ton contre une personne qui n’était pas totalement coupable de cette décision. Le jeune homme, malgré la colère qui l’habitait, prit tout de même la peine d’écouter la réponse de la demoiselle à sa question. Il était vrai que s’ils tardaient davantage, Torlan risquait d’être acquitter de toute sentence possible.

**

Sa colère passée, le garde du corps savait qu’il lui faudrait de nouveau avoir une conversation avec la jeune femme, afin de régler la question discutée plus tôt. Seulement, il ne savait toujours pas la réponse à cette fameuse question, mais il savait au moins, à coup sûr, où trouver Nyrlae lorsqu’elle avait besoin d’un peu de solitude. Sur ce point, ils étaient pareils. Le jeune homme se mit donc à marcher à travers le dédale de couloirs qui constituaient la forteresse de Daranovor et s’engouffra finalement dans la pénombre de la bibliothèque. L’heure était déjà bien avancée et la demoiselle ne sembla pas se formaliser des excuses qu’il venait de lui dire. Comme il n’avait guère envie de s’attarder sur le sujet évoqué, il se décida à attaquer lui-même de front, la réponse de la jeune femme.

Le jeune homme regarda la demoiselle, alors que celle-ci referma l’ouvrage qu’elle était en train de lire. Galyn obtempéra à la demande de la demoiselle et prit place sur le siège situé juste en face d’elle.


" Je pense que vous devriez prétendre à ce poste. "

Vraiment? Ce fût au tour du garde du corps de la regarder avec attention. Il devait forcément avoir une suite à cette réponse, surtout que la demoiselle n’avait pas semblé prendre beaucoup de temps pour y réfléchir. Elle lui demandait donc simplement par politesse tout à l’heure, dans le bureau?

" Oui, vous en avez les compétences. Au mieux, votre père vous avait formé en ce sens, au pire il ne l'a pas fait mais vous serez alors formé par le Conseil et je vous aiderai volontiers. Avoir été à mes côtés est également un atout, vous en savez sûrement aussi long que moi sur les responsabilités d'un Protecteur. Pour ce qui est relatif au protectorat lui-même le Conseil saura vous soutenir et je répète que je peux également vous aider dans les premiers temps à jouer votre rôle. "

C’était vrai que son père avait pris la peine de lui montrer quelque ficelle du métier, mais il y avait toujours une différence entre la théorie et la pratique. Pendant qu’il faisait ses apprentissages auprès de ses parents, ceux-ci lui avait offert plusieurs dilemme qu’il se devrait de résoudre de lui-même avant d’aller les retrouvés pour leur en donner la solution. Tout d’abord, il faisait cela pour s’amuser et plus il vieillissait, plus il prenait ceux-ci avec sérieux et s’appliquait à penser à l’ensemble des solutions possible pour régler le problème présenté.

Le garde du corps se leva de sa chaise en allant à la fenêtre, comme pour scruter l’obscurité contre des bandits éventuels. Évidemment, la soirée était calme et personne ne risquait de faire irruption, mais on ne savait jamais.


- Si je prends le poste de protecteur à Cirdan Sùron, il faudra tout d’abord s’assurer que l’ensemble des conseillers de Torlan ne soit plus poste.

Il n’allait certainement pas prendre le risque de s’entourer des mêmes conseillés que le tyran avait. C’était une simple question de logique.

- La garde devra également être changée. Je suis conscient qu’un manque d’effectif ce fait déjà sentir depuis la bataille d’Elyrion, mais j’aimerais avoir des hommes de confiances à mes côtés et ne pas craindre pour ma vie tous les jours.

Déjà qu’il avait déjà assez lutté pour sa vie, depuis que ses parents avaient été assassiné. Il avait toujours la peur au ventre de se faire reconnaître ou d’avoir été suivi et pourtant, aujourd’hui, il était l’un des gardes du corps les plus compétents des environs. Seulement, une part de lui-même avait terriblement envi de resté en poste de garde du corps. S’il prenait réellement la décision de quitter le poste qu’il occupait désormais, il sentait le regretter un jour.

Fronçant les sourcils, le jeune homme se retourna finalement vers la jeune femme en posant ses mains sur la table et la regarda droit dans les yeux.


- Qu’est-ce que vous ne me dites pas?

Le ton qu’elle employait désormais avec lui, lui rappelait le ton de la politicienne. Elle se devait de faire quelque chose, mais quoi? Il voulait en avoir le cœur net et d’après le regard qu’il lui lançait, il n’était pas prêt d’abandonner aussi facilement.
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MessageSujet: Re: Des ennuis en perspective   Des ennuis en perspective I_icon_minitimeMer 27 Juin 2012 - 19:02

Nyrlae s'attendait à un refus, une nouvelle réponse indécise ou éventuellement un accord, mais sûrement pas à une acceptation aussi détaillée. Galyn avait fait plus que réfléchir à la question et avait apparemment commencé à en chercher les conséquences et impératifs. En un sens, c'était rassurant, preuve qu'il était réellement capable d'occuper le poste.

" Il semblerait qu'il faille changer intégralement le conseil. C'est justement ce qui rend le choix d'un Protecteur aussi urgent. La Dame Protectrice qui devrait superviser l'affaire semble toujours aussi... passive. Il faut un Protecteur apte à choisir lui-même un nouveau Conseil. "

De cela, elle était sûre et certaine. Si Torlan tombait, ses conseillers suivraient. Quant à la question de la garde, Nyrlae fut soulagée de voir que Galyn ne pensait pas faire cavalier seul et se préoccupait tout de même de sa sécurité. Quoi qu'il en soit, sa façon de répondre laissait entendre qu'il était plutôt partisan d'accepter le poste. Autant dire que la jeune femme sentait un poids s'envoler.

La question qui suivit la ramena brutalement sur terre, la figeant. Ce qu'elle lui cachait ? Pourquoi pensait-il soudain qu'elle lui cachait quelque chose ? Elle avait oublié qu'elle ne jouait pas avec un de ces nobles ou conseillers qui n'avaient jamais vu que sa facette de Dame Protectrice. Galyn commençait à trop bien la connaitre, assez pour la déstabiliser et que le rose lui monte aux joues sous l'accusation.

Incapable de se reprendre assez rapidement, Nyrlae se leva en essayant de retrouver son calme. Que lui cachait-elle ? Elle n'avait pas le courage de lui dire "rien", pas le courage de lui mentir aussi ouvertement. Elle devait compter sur les doigts d'une main les personnes en lesquelles elle avait confiance et l'inverse était tout aussi vrai. Mentir par omission, c'était une chose mais de là à...

Comme si elle avait le choix ! Galyn devait commencer à se demander s'il ne venait pas d'appuyer sur le bouton "pause" à voir son expression quelque peu tourmentée.

Nyrlae finit par se diriger vers l'un des rayons de la bibliothèque, celui qui renfermait les cartes géographiques. Elle vérifia que la porte de la bibliothèque était bien fermée et étala une carte représentant les territoires elfiques cernés par leurs voisins.

" A l'est, les drows nous menacent. Ils ont fait tomber Ellyrion et nous n'avons pas les moyens de le reconstruire, de le remplacer ou de faire quoi que ce soit pour renouveler nos défenses de ce côté. Ce n'est qu'une question de temps avant que les sombres ne mettent simplement le feu à la forêt en avançant tranquillement derrière le brasier. Les espions indiquent qu'ils veulent prendre Aleandir, ce qui somme toute est logique mais qui signerait notre mort à tous sans aucun doute. "

Apparemment, ce genre de situation avait été maintes fois exposée, Galyn l'en avait d'ailleurs déjà entendu parler, mais jamais en des termes aussi catastrophiques. On évitait généralement de clamer que le peuple des elfes n'avait plus qu'à attendre que les drows daignent leur porter le coup de grâce. A nouveau de marbre, la jeune femme pointa ensuite son doigt sur le sud du royaume :

" Les humains grignotent nos terres et se permettent à présent d'abattre des arbres d'Anaëh pour leur propre compte. "

Cette fois, sa voix vibra, même s'il était difficile de savoir ce qui la touchait le plus des drows ou des humains. Ce qu'elle essayait de cacher sans grande conviction, c'était une colère désespérée qui la rongeait lentement mais sûrement.

" Nous n'avons pas non plus les moyens d'entrer en guerre ouverte contre eux. Ils sont trop nombreux. D'autant que certains elfes comme cette petite cruche de Leana s'imaginent pouvoir les traiter en égaux. "

Elle ne digérait toujours pas l'accession au Protectorat de la jeune demi qui lui avait semblé si naïve. Un piètre rempart contre les invasions humaines. Le contraire d'une protection, même. Nyrlae secoua la tête, désemparée :

" Face à tout cela, qu'avons-nous à opposer ? La nature semble être devenue folle et bien malin qui saurait dire si la déesse nous honore ou nous puni de la sorte. A Daranovar, mis à part moi, nous avons une gamine idéaliste qui prône la paix avec les humains qui nous agressent et cette Lùthien, persuadée, d'avoir été assez bien formée pour n'en faire qu'à sa tête. Ter'Hanas gère Ardamir d'une main de fer mais je ne lui fais aucune confiance, c'est son père qui a manigancé pour placer son fils sur ce poste et Ter'Hanas fait cavalier seul. Et en dehors d'eux ? En dehors d'eux, personne ! Des Protecteurs et des Seigneurs Protecteurs dépressifs et pleurant la perte d'êtres cher à n'en plus finir ! "

A sa façon de présenter les choses, on comprenait mieux qu'elle-même ait décidé de refuser purement et simplement la mort de sa mère. C'était une question de survie. Les elfes et leurs sentiments éternels ne faisaient que s'auto détruire lentement. Elle s'était juré de ne jamais se comporter de la sorte et refusait donc de faire son deuil, même si elle devait en payer les conséquences.

" En conclusion, les elfes sont plus que jamais menacés et profondément désunis. Il est urgent de placer des personnes de confiance aux postes clef. "

Se redressant et quittant des yeux la carte, elle planta son regard dans celui du garde du corps et termina calmement, comme elle aurait prononcé une sentence implacable :

" Il ne s'agit pas de vous, ni de ce que je pense. Il s'agit de notre peuple. Nous avons besoin de créer un pouvoir fort et uni. Si vous devenez Protecteur de Cirdan Surion, nous pouvons mettre en place une alliance forte avec Daranovar et Aleandir. Maeglin comptait sur la puissance de son armée, mais si elle vous revenait, vous pourriez facilement prendre la main sur votre Dame Protectrice qui a depuis longtemps laissé les rênes à d'autres... il suffit de voir de quelle manière Maeglin en a profité. Nul besoin de guerre, vous montrer présent avec le soutien royal suffira amplement à ce que notre peuple vous fasse confiance. "

C'était le coeur même du plan créé avec son père. Il fallait qu'il accepte. S'il refusait, elle ne faisait pas grand cas de ce qu'il adviendrait d'eux tous. Comme Galyn devait s'en douter, si on lui donnait ce Protectorat avec autant d'insistance, c'était qu'il n'y avait peu ou pas d'autres candidats. Nyrlae haussa légèrement les épaules, tendue :

" Notre roi ne souhaitait pas que je vous fasse part de tout cela... il craint que vous ne soyez effrayé par la tâche et que vous préfériez vous retirer. "

A la façon qu'elle avait de le regarder, il était évident qu'à présent elle craignait plus que tout qu'il décide bel et bien d'abandonner le poste. Si Dyarque apprenait qu'elle lui avait présenté la situation de façon aussi claire et qu'il en avait résulté un refus... Ce n'était pas seulement par rapport à son père qu'elle craignait un refus : il était question de bien plus que de sa confiance, il était question de l'avenir de leur peuple. Elle ne se pardonnerait jamais s'il refusait par sa faute, il suffisait de croiser son regard pour en être convaincu.
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